L'Ecosse était un lieu qu'Eléa avait toujours considéré comme somptueux. Elle en avait rêvé longtemps. Petite, elle découpait les magasines de voyage pour décorer un pan de murs avec les photos de l'Alba, comme nommé en gaélique. C'était sans aucun doute sa nature d'anxieuse qui voyait en l'Ecosse le pays de rêve. Ses étendues de nature et de calme l'appelaient.
C'était donc sans surprise que l'endroit où atterrirent Harry, James, Eléa, Noa, Emma et Aiden ressemblait fortement à au pays tout au nord des Royaume-Unis.
Eléa savait qu'ils auraient pu finir n'importe où ailleurs mais c'était là que son inconscient l'avait amené.
-On devra bien aller voir ce qu'il se passe là-bas un jour ou l'autre.
Aiden, l'un des jumeaux qui avait apporté son aide à James et Harry, faisait allusion aux petites lumières qu'ils voyaient plus loin. Des maisonnettes rassemblées en un village qui s'éclairaient faiblement à la tombé de la nuit.
Les six adolescents venaient de passer les six derniers jours sur cette falaise. Ils avaient tout prévu pour survivre plus d'une semaine, le temps de s'adapter à leur nouvel endroit. Chaque soir, ils dinaient, en réchauffant un plat préparé au feu de bois. Pour des adolescents du début du vingt-et-unième siècle, c'était un choc brutal dans leurs habitudes. Ils se surprenaient à aimer cela. A aimer le silence laissé par le manque de télévision, le manque de jacassement. Ils n'avaient pour s'occuper que les livres qu'ils avaient emportés.
-On ne sait même pas s'ils sont humains. S'enquit Noa.
C'était une question étrange mais, qui prenait tout son sens.
Ils ne se trouvaient pas vraiment en Ecosse, bien que l'endroit y ressemble comme deux gouttes d'eau.
C'était un univers parallèle? Enfin de ce qu'ils avaient compris. Eléa était derrière tout cela, son cerveau avait créé cet univers, l'avait mis en marche. Il n'en restait pas moins un secret pour elle.
Pour mieux comprendre leur situation, il faut remonter à la lettre de leur professeur, monsieur Carter.
Chers Elèves, chère Eléa,
Si vous lisez ces mots, c'est certainement que je ne suis plus en vie pour vous parlez de vive voix. Si tel est le cas, je suis navré. Vous méritez de connaitre la vérité et non dépeinte sur un vulgaire bout de papier.
Comme vous le savez je m'appelle Thomas Carter, je suis professeur de sciences mais, cela n'a pas toujours été mon métier. Pour tout dire, je n'ai jamais pensé à un jour finir devant un tableau, instruisant autrui. Je me voyais dans un laboratoire, seul avec mes découvertes, seul avec mes pensées. Cette évolution m'apporta beaucoup, même si ce n'est pas moi qui l'aie choisie.
Pour mon premier job, j'ai été engagé entant que neuroscientifique par monsieur Arrington. Oui, vous avez bien lu. L'homme que je cherche aujourd'hui à combattre a longtemps été celui qui me permettait de vivre.
Naïf que j'étais, je me suis engagée la tête baissée. Certes j'ai apporté une évolution à la science mais ce n'était pas pour le mieux, ce fut terrible. Je n'ai pas perdu que mon temps. J'ai aussi dit au revoir à deux des êtres qui m'étaient les plus cher. Ma fiancée et ma fille, toi Eléa.