Chapitre trois: Souvenirs

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Tristan Arrington avait parcouru bien du chemin depuis sa rencontre avec Thomas Carter, depuis qu'il avait trouvé la pièce maitresse de son plan. Il était parvenu à se hisser en haut des sondages des futures élections de Londres. Il était adulé par la population, admiré par tous, il était en voie de devenir ce qu'il avait toujours rêvé être.

Son plan était parfaitement rôdé. Quiconque se penchait sur lui pour l'examiner n'y voyait qu'un homme reflétant la perfection masculine comme elle était vue à l'époque. La soixantaine mais toujours un physique d'un jeune de vingt ans, il donnait l'impression de suivre les derniers régimes à la mode prescrits par les nutritionnistes célèbres. Il était intelligent, ne manquant jamais une occasion de déballer son savoir à celui qui voulait l'entendre. Il était d'un charisme sans pareil, imposant son ordre à tous. Et surtout, il représentait le succès dans une société empreinte du capitalisme venant tout droit des Etats-Unis, qui aurait écouté n'importe qui montrant des signes de richesse. Et des signes de richesse, monsieur Arrington en avait et pas qu'un peu. Il était vêtu à la dernière mode en toute occasion, il se promenait avec ses costumes hautes coutures dont même sans en connaitre la marque, on reconnaissait l'étiquette de fabrique. Il était préparé par des spécialistes. Il arrivait aux rencontres, accompagné par un conducteur derrière le volant d'une voiture de luxe. Le plus impressionnant restait ses montres. La dernière en vue avait été estimée approchant le million de livres sterlings, du jamais vu.

Vous auriez pu penser que tout cela constituait la raison de la célébrité de monsieur Arrington et de la confiance que lui accordait le peuple mais non. Il y avait autre chose, autre chose de plus puissant. Monsieur Arrington savait. Il savait ce que le peuple ne disait pas, ce que le peuple taisait par peur des remarques désagréables. Monsieur Arrington proclamait tout haut leurs soucis, apaisant la nature gênante de la chose et surtout il apportait des solutions. Et c'est cela que recherchait le peuple, des solutions à leurs problèmes. Monsieur Arrington était sous bien des angles, celui qui leur fallait.

-Monsieur Arrington, puis-je vous déranger un instant?

Monsieur Arrington se trouvait dans son bureau qu'il avait récemment emménagé dans un immeuble avec vue sur la Tower Bridge.

Il se tenait face à la fenêtre, les bras croisés derrière le dos. Il ne se retourna pas, ne dit pas mot, ce qui pour ses employés, était le signe de continuer à parler.

-Nous avons tout fait comme vous nous l'avez demandé. Nous avons envoyé une invitation à l'école de la part du musée, établis les listes d'élèves et les parties du musée.

-Je n'ai pas le temps, va au but Marty. Ordonna monsieur Arrington sans l'ombre de compassion.

Le dénommé Marty déglutit. Il dansait d'un pied à l'autre sans savoir vraiment quoi faire. Pourquoi était-ce lui à qui avait été attribuée cette tâche?

-Et bien, ils se sont échappés.

-Echappés?

Monsieur Arrington avait fini par se retourner. Il avait tapé son bureau de ses deux poings, visiblement il n'était pas ravi par cette nouvelle.

-Comment? N'êtes vous pas capable de réaliser votre travail. Pourquoi je vous paye, hein? Pour vous tourner les pouces toute la journée? Pour que vous échouer à la moindre petite étape. Vous n'êtes qu'une bande d'incapables.

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