Chapitre un: le quattuor inattendu

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-On doit partir d'ici. Noa criait du bout de la salle. Elle ne parvenait pas à avancer, ses jambes étaient comme scellées, paralysées sur le sol. Elle qui gardait la tête haute en toute circonstance, était ébranlée, son visage était inondée de larmes et elle n'était pas la seule.

-On doit surtout comprendre ce qui nous arrive avant tout! AHHH...Harry était agenouillé, au milieu de la salle, sa tête posée entre ses mains. Il était persuadé qu'on lui martelait le cerveau, quelqu'un devait être au dessus de lui et possédait un marteau, cela ne pourrait en être autrement.

-Ce n'est pas le moment de faire entendre ta sois-disant supériorité masculine Mariano!

-Bon sang, ta voix est un marteau à elle seule.

James était assis contre le mur, il devait se tenir car à chaque pas, il vacillait et risquait de se retrouver, face contre terre. Il ne s'était jamais senti ainsi et ne comprenait pas l'origine. Mais ce qu'il savait c'était qu'il n'était pas le seul. Harry, Noa et James s'en sortaient encore bien par rapport à Eléa, la pauvre n'avait pas été épargnée.

Eléa était immobile, elle semblait presque en paix quand on ne s'approchait pas. Elle était debout, les yeux fermés, sur une pierre appartenant à un cercueil. Elle ne répondait plus d'elle-même, n'était plus elle-même. De près, la scène était horrifique. Ses lèvres étaient fermées et pincées si bien qu'elles étaient blanches, vidées de leur sang. Ses paupières tremblaient. Son teint s'était blanchi. Ses extrémités tremblaient et cela n'aurait étonné personne qu'elle se mette soudainement à voltiger dans les airs. Cette scène semblait tout droit sortit d'un film d'horreur.

Quatre heures auparavant:

L'école secondaire du centre de Londres n'accueillait pas beaucoup d'élèves. Elle était très sélective dans ses choix, même si ceux-ci s'avéraient douteux par moment. Entre ses murs, étudiaient ceux que les professeurs pensaient appartenir au monde de demain, ceux qui auraient une place parmi les futures élites. L'école exigeait beaucoup de ses élèves. Des notes élevées, un comportement irréprochable, une tenue correcte mais, surtout elle affectionnait particulièrement les valeurs humaines. "Comment deviendrez-vous un bon citoyen?" C'était une réelle question pour les enseignants et la direction.On attendait des élèves qu'ils entretiennent leur culture générale.Les professeurs donnaient très peu de devoirs, il ne fallait pas les obnubiler.

En connaissant tous ces principes, il était difficile de comprendre pourquoi l'école n'organisait pas beaucoup de sorties scolaires? N'est-ce pas le propre de la culture générale? C'est ce que des étudiants avaient trouvé bon de rapporter au directeur. Ils avaient signé une pétition et tout le tralala. Après quelques conseils, les professeurs avaient conclu que ce n'était pas une si mauvaise idée.

C'est ainsi qu'un frais matin d'octobre, tous les élèves furent réunis dans un car. La mobilisation d'un véhicule n'était sans doute pas nécessaire. L'école ne se trouvait qu'à quelques pâtés de maison du musée "Albert et Victoria", là où se déroulerait la sortie scolaire du jour. Les professeurs craignaient de perdre un élève en chemin si jamais ils s'y rendaient à pied.

Eléanor Miller n'était pas particulièrement excitée en vue de cette sortie. Elle savait qu'elle resterait seule toute la journée. Etre seule ne lui posait pas trop de problèmes lorsqu'elle était à l'école mais, à l'extérieure c'était une toute autre histoire.

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