Chapitre six: L'avis de recherche

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Harry et James ne s'étaient pas attendus à ce que les jumeaux acceptent aussi facilement. Après, leur hâte pouvait se comprendre. Ils attendaient une manière de s'attaquer durablement à monsieur Arrington depuis bien longtemps et n'hésiteraient pas avant de se lancer. Ils voulaient voir cet homme périr et donneraient tout pour cela.

Aiden et Emma n'avaient jamais eu la vie rêvée. Grandir dans un orphelinat n'était pas si terrible que cela quand on regardait la situation dans sa globalité. Ils avaient un toit, des vêtements et de la nourriture. Et ils avaient reçu une bonne éducation. Mais lorsque l'on regardait de plus près, on prenait connaissance de leur réalité. Celle qu'on ne voudrait pour aucun enfant, en ce monde. Une enfance gâchée. Ils n'en avaient pas eu le droit. Ils avaient appris à s'occuper d'eux-mêmes à l'âge où notre seul problème devrait se résoudre à choisir entre deux parfums de glace. Ils s'étaient endurcis et très vite avaient mis en place un plan pour fuir l'orphelinat. Ils ne voulaient pas être attachés à quoique ce soit. Ils étaient envieux de liberté.

Ils étaient sans cesse en quête d'une raison de se rebeller, une raison qui donnerait un sens à leur vie. Avec monsieur Arrington, ils l'avaient trouvée. Ils avaient grandi dans un environnement particulier. Ils n'avaient pas eu la chance d'être protégés de leur peur, enfants. Non, eux devaient les affronter. Peur d'une araignée? Personne ne viendrait la tuer à leur place. Peur du noir? C'était juste un voile devant le jour. Peur de l'abandon? Ils ne pourraient pas le fuir.

Cette capacité leur fut d'une grande aide devant monsieur Arrington. Ils étaient capables de résister à ses discours sans s'en rendre compte.

-Comment avez-vous fait pour réunir autant de personnes?

L'entrepôt était rempli d'enfants et d'adolescents qui semblaient touts perdus mais pas apeurés. Ils discutaient les uns avec les autres comme s'ils étaient simplement devant leur école, s'apprêtant à rentrer chez eux.

-On a un flair pour ce genre de choses. Répondit Emma en considérant son oeuvre.

-Un flair pour détecter les non trouillards? Je parie que ton talent ne fonctionne pas sur James.

Harry donna un coup de coude à James pour appuyer ses propos. Il savait bien que celui-ci ne répliquerait pas.

-Je ne suis pas un trouillard.

-Non pas du tout. Surtout pas quand tu te retrouves devant Noa. On ne peut pas t'en vouloir cette fille est cinglée.

James ignora le commentaire d'Harry. Avec lui, il ne servait à rien de répliquer, à part perdre son temps.

-Assez parlé de filles. Vous devriez vous mettre au travail. Aiden les rappela à l'ordre.

Les jumeaux avaient installé un bureau pour Harry et James. Enfin bureau était un bien grand mot, étant donné qu'il s'agissait d'une table en métal et de trois chaises. Deux pour les garçons et une pour la personne qu'ils interrogeraient.

Cela ferait l'affaire.

Harry et James s'y installèrent, mal à l'aise d'être au centre de l'attention.

Emma partit chercher la première petite fille. Elle ne devait pas avoir plus que dix ans et s'asseyait comme un garçon. Les jambes écartés, les coudes sur les genoux et la tête entre les mains. Son jean était marqué par les éraflures. De toute évidence, elle était une skateuse en apprentissage. Elle ne se souciait pas de son apparence comme le prouvait sa façon de s'habiller et de prendre soin d'elle.

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