Chapitre deux: l'incident

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Les quatre adolescents s'étaient réunis. Personne ne savait comment entamer la conversation. Ils avaient la sensation de se connaitre depuis toujours sans vraiment ne s'être parlé auparavant sauf pour James et Noa. Mais, si leurs parents ne s'étaient pas impliquées, leur chemin ne se seraient jamais croisés.

Harry marmona rapidement. Il était difficile de comprendre le jeune homme à la vitesse dont il parlait et la manière qu'il avait de truffer son discours de son jargon des bas quartiers de Londres. En le voyant s'éloigner, ses trois camarades comprirent qu'Harry leur indiquait d'avancer, il faudrait bien commencer à un moment ou un autre.

Arrivés là où ils devaient être, ils se dispersèrent chacun de leur côté, ayant estimés qu'il accomplirait un meilleur travail de cette manière.

Eléa avait de nombreux souvenirs en ces lieux. Elle était capable de parcourir le musée, les yeux fermés. A plusieurs reprises, sa grand mère lui avait bandé les yeux et en guise de passe temps, lui avait fait déambuler le musée pour s'habituer à reconnaitre les lieux par la simple atmosphère.

Eléa avait vite eu fini l'analyse de son oeuvre, une statue qu'elle avait vue à maintes reprises et dont elle avait lu un nombre considérable d'articles la concernant. Alors, pour tuer l'ennuie et rester le plus longtemps possible sans autre compagnie que la sienne, elle se laissa emporter par cette légèreté d'esprit qui l'habitait enfant.

Elle ferma les yeux et se mit à avancer, avec en tête, l'image de là où elle voulait arriver.

Elle avançait un pied après l'autre, l'atmosphère, les odeurs et les bruits évoluaient petit à petit. Ses pieds s'arrêtèrent, Eléa était convaincue qu'elle se trouvait au bon endroit, chaque fibre de son corps en était convaincu.

Mais, en ouvrant les yeux, elle se trouvait dans une toute autre pièce. Une salle d'exposition qu'elle n'avait pas le souvenir d'avoir visité un jour. Certainement une exposition temporaire, Eléa ne reconnaissait pas là où elle était. Elle était entourée de sculptures et de peintures aux couleurs ténébreuses. Elle se sentait observée dans cette pièce inconnue. Elle pivota sur elle-même, encore et encore, jusqu'à ce que sa tête soit prise de tournis. Elle n'était plus capable d'avancer. Cela arrivait quand elle se retrouvait seule dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.

Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac.

Eléa avait envie d'hurler. Elle remarqua que la pièce était en partie meublée d'horloges. Elles étaient partout et sous toutes les formes. Elles étaient grandes, petites, circulaires, carrées et rectangulaires et... elles avançaient à une vitesse affolante. C'était comme se retrouver dans une autre dimension, une dimension où le temps n'était plus ce qu'il était, où le temps n'était qu'une notion sans importance.

-Eléa... Eléa... Eléa

L'appel venait d'une des statues. "Non c'est impossible, je délire." Se rassura Eléa mais, l'appel devenait insistant, impossible à ignorer, encore plus difficile à imaginer de toutes pièces. Les murmures étaient invasifs et comblaient le silence de la pièce.

-Tu n'as aucun contrôle Eléa, aucun...

-Taisez-vous!

Sa vision devint floue, ou alors était-ce le monde extérieure? Un voile noir se répandait à travers la salle du musée, enveloppant chaque oeuvre de son obscurité. Eléa se mit à pleurer, elle détestait ne rien contrôler. Elle aurait voulu crier, appeler à l'aide. Malheureusement, les mots restaient coincées au fond de sa gorge et refusaient de remonter. Elle craignait alors, d'être enveloppée de cette brume noire. Elle se débattait et reculaient, dans l'espoir de fuir cette situation. Ses chevilles rencontrèrent un objet en pierre et elle faillit se retrouver à terre. C'était un cercueil, un cercueil en pierre. Elle monta dessus.

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