Chapitre quatre: Emma et Aiden

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Harry et James ne formaient pas le duo le plus coordonné au monde. Ils n'échangeaient pas beaucoup de mots et leurs idées ne s'accordaient que très rarement. En règle général, ils avaient Eléa et Noa, faisant office de colle dans le groupe. Là, ils étaient seuls et ne pouvaient compter sur personne d'autre qu'eux-même.

Heureusement pour eux, monsieur Arrington prenait des décisions plus rapidement. Et alors qu'ils venaient de saisir la meilleure manière pour traquer les jeunes rebelles, monsieur Arrington leur en donnait une bonne occasion. Décidément, il aimait se produire en public, il devait adorer les acclaments de la foule, devait se sentir supérieure à tous. Il avait encore décider de réunir ses partisans au coeur de Londres, Trafalguar square. Là, où tout le monde pourrait le voir et l'admirer, devait-il se dire.

C'est donc dans cette direction que se dirigèrent Harry et James le soir tombé. Ils s'étaient vêtus de vêtements noirs qui ne laissaient pas un centimètre de peau dépasser. Ils voulaient se montrer discrets.

Tout Londres s'était réuni sur la place. Les rues étaient pleines. Il y avait la file jusque Westminster. Du jamais vu. Il n'y avait pas de manifestants que tout politicien, digne de ce nom, attire. Non, tous étaient là pour soutenir monsieur Arrington et certainement pas pour aller contre lui.

-Où penses-tu qu'ils seront?

James demanda tout bas.

Les deux jeunes hommes étaient dans un coin, cachés par l'affiche d'une exposition temporaire qui se déroulait dans les galeries nationales.

-Comment veux-tu que je le sache? Répondit Harry, agacé par la question.

Des cris s'élevèrent dans la foule. Nul besoin de regarder les écrans géants pour comprendre que monsieur Arrington venait de faire son apparition. Ils le regardaient tous ou du moins, ils essayaient. La respiration retenue, les membres immobiles, ils étaient obnubilés par la présence de cet homme. Il avait un charisme certain mais rien à voir avec d'autres politiciens. Mais il avait quelque chose que personne à part lui n'avait, il savait parler. Il savait de quoi parler pour qu'on l'écoute, pour qu'on ne remette rien en question qui venait de lui.

Monsieur Arrington leva les bras, remerciant la foule pour cet accueil. Il s'approcha du micro.

-Merci à tous de vous être déplacés. Chers citoyens, chères citoyennes...

Harry et James ne se souviendraient pas de ce que monsieur Arrington dit à cet instant. Ils ne s'en souviendraient pas et pourtant ils avaient écouté. Ils avaient même fait plus qu'écouter. Ils avaient été captivés par le discours.Eux qui détestaient cet homme, ne pouvaient plus se résoudre à détourner la tête, à arrêter d'écouter. Leur coeur battait à l'unisson, au même rythme que les autres citoyens. L'espace d'un temps, ils étaient convaincus par Monsieur Arrington.

Son discours n'était pas si fantastique que cela. Ils disaient ce que tout bon politicien croyait devait dire. Il parla de l'inflation, de l'immigration. Il promit une plus belle vie, un avenir confortable s'il était élu. Il était parti dans les sentiers battus mais cela fonctionnait à merveille. Les citoyens avaient peur, ils croyaient au danger avancé par monsieur Arrington et surtout ils étaient convaincus que cet homme était leur solution à tous, que sans lui ils n'iraient nul part.

Le discours prit fin à la nuit tombée. Personne n'avait remarqué le soleil entamer sa descente.

-Je vous remercie.

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