Les rayons du soleil vinrent me caresser le visage. Les chants des oiseaux furent les premiers sons que mes oreilles arrivèrent à entendre. Une fine odeur de pain grillé se fit sentir. Mes paupières s'ouvrirent en une fraction de secondes. La lumière du petit matin illumina l'ensemble de mon visage. En me réveillant, Haine avait disparu. Je décidai de me lever du canapé en traînant avec moi la couverture. En passant devant la cuisine, je sentis un regard se poser sur moi. J'espérais qu'il s'agisse de celui de Haine afin de comprendre sa disparition de notre moment complice de la veille. J'aperçus Rage tentant de mettre des tranches de pain de mie dans le grille-pain. Elle était habillée d'un tee-shirt noir sur un jogging gris. J'ignorai ce que cette famille avait avec la couleur noire. Certes, c'est une belle couleur, mais il y en a tellement d'autres. Rage me fit un sourire narquois en me dévisageant. Je posai la couverture en plein milieu de la cuisine, m'orientai de pas rapide vers la sœur de Haine et m'exclamai :
— Dis ?! Tu as un problème avec moi ?!
— Pourquoi tu dis ça ? M'interrogea Rage tout en étalant de la confiture sur ses tartines.
— Entre hier et ce matin, tu ne cesses de me dévisager. Qu'est-ce qui te prend de faire ça ?
— Primo, je ne t'ai pas dévisagée. Deuzio, tu comptes m'interdire de te regarder ? Je compte bien continuer à te regarder. Je baisse les yeux devant personne ma petite. Je compte bien continuer à regarder la fille qui s'est tapée mon frère hier.
— Je n'ai rien fait avec Haine, rétorquai-je tout en croisant les bras sur ma poitrine.
— Tu fais ce que tu veux avec lui. Je suis sa sœur, pas sa mère, ni la police. Tant que vous ne faites pas d'enfants, c'est tout ce qui compte, lança Rage en s'asseyant sur une des chaises de la cuisine.
— Ce n'est pas prévu au programme ! Rassure-toi !
— Cool !
Je fis dos à Rage afin de gagner ma chambre lorsque cette dernière énonça mon émotion entre deux bouchées :
— Anxieuse !
— Oui ?
— Attrape ! S'exclama Rage en me lançant une pomme rouge.
J'attrapai la pomme lancée en la regardant avec un brin de méfiance. Rage s'exclama ensuite tout en rigolant :
— Rassure-toi, elle n'est pas empoisonnée ! Haine a tenu que tu manges un bout !
Je remerciai Rage d'un signe de tête tout en mangeant la pomme. Je pris la couverture laissée au sol et montai les escaliers du chalet pour atteindre ma chambre. En gagnant cette dernière, j'ouvris l'armoire afin de me changer, j'optai pour un jeans bleu délavé et un tee-shirt blanc. Tous les vêtements de ce placard étaient de couleurs unies. En m'habillant, j'entendis un bruit assez fort provenant de la salle de surveillance près de la chambre de Haine. Je n'y prêtai pas attention et allai me passer un peu d'eau sur la figure, afin de réveiller mon visage un peu endormi. Soudain, un second bruit similaire au premier se fit à nouveau entendre. Je décidai de me rendre dans cette salle.
Après avoir quitté ma chambre, j'atteignis la salle de surveillance où j'aperçus Haine en train de ramasser une chaise qu'il avait sûrement fait tomber avec des dizaines de papiers qui se trouvaient sur le parquet. En rentrant, Haine m'aperçut. Il préféra ignorer ma présence pour se reconcentrer sur les écrans de surveillance. Je ne compris pas son ignorance après la soirée qu'on venait de vivre ensemble hier. Cela n'avait-il aucune importance à ses yeux ? Faisait-il partie de ces garçons, qui oublient si vite les choses, qui pour nous les filles, resteraient gravées dans les mémoires ? Je ne comptais pas rester les bras croisés sans avoir la moindre conversation à ce propos. En m'approchant de Haine, ce dernier couvrit d'une bâche les écrans de surveillance. Je m'exclamai aussitôt :

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Feelings
Teen FictionPlongez dans l'univers extraordinaire de Feelings, une ville où chaque habitant porte le prénom d'une émotion. Je suis Anxieuse, une adolescente de 18 ans. Dans cette société dirigée par les grandes familles de la joie, de la colère, de la tristesse...