Chapitre 44

127 14 110
                                        

J'étais à présent seule. Seule face à l'ennemi, seule face à moi-même, seule face à mon destin. Personne ne pouvait m'aider. J'étais prise au piège mais il fallait que je reste car on avait besoin de réponses. Je me fis attraper par des dizaines d'agents de traque puis jetée au sol comme un vulgaire déchet. Un des agents m'attrapa les poignet afin de me passer des menottes. Des chaussures de ville assez brillantes se présentaient sous mes yeux. En levant ma tête, je me rendis compte qu'il s'agissait d'Épaté. Ce dernier s'agenouilla pour être à mon niveau puis s'exclama tout en me levant mon menton :

— Eh bien Anxieuse, comme on se retrouve.

— C'est donc vous derrière tout ça !

— Tu n'y es pas du tout mais ça viendra, lança Épaté en se relevant.

Il fit un signe de la main aux agents qui me retenaient. Ces derniers me levèrent de force pour ensuite m'emmener dans la salle que j'avais aperçu en montant les escaliers. Plusieurs cellules se trouvaient à l'intérieur de la pièce. Il y avait un lit avec uniquement un oreiller à peine rembourré. Un des agents me fit rentrer de force dans l'une d'elle. Épaté referma la porte derrière lui en rentrant dans la cellule. Il me jeta un regard tout en me souriant. Il ordonna aux agents de sortir de la salle afin de s'entretenir avec moi. La plupart des agents sortirent de la mis à part deux d'entre eux. Épaté fit un signe à un des agents. Il s'approcha de moi en me tendant un verre d'eau. En le regardant, les sourcils froncés, je m'exclamai :

— Comment voulez-vous que j'attrape le verre avec les mains menottées ?

Un des agents s'approcha pour m'enlever les menottes. Je saisis à la suite de son acte le verre d'eau que l'autre agent me tendit toujours. En apportant le verre à mes lèvres, en une fraction de secondes, je décidai alors de le lancer en direction d'Épaté qui l'esquiva. Le verre s'éclata sur la vitre de la cellule. Les agents s'avancèrent afin de me passer à nouveau les menottes. Épaté leva à ce moment-là sa main en guise de stop puis s'exclama :

— Raté, tu ne peux pas briser la vitre de cette cellule ! Elle est faite en polycarbonate qui est la matière la plus résistante qu'on ait créée.

— Ce n'est pas la vitre que je visais !

— Tu m'en diras tant, lança Épaté tout en se tenant aux barreaux du lit.

— Vous comptez faire quoi de moi ? Me laisser mourir ici ?

— Ce n'est pas à moi de décider cela. Tu le sauras très vite.

— Ce n'est pas vous ? Donc, il y a quelqu'un au-dessus de vous ? Moi qui pensais que vous étiez quelqu'un de puissant, ricanai-je.

— Faites la taire, lança Épaté à ses agents.

L'un des agents s'avança devant moi. Il colla sa main si fort sur ma joue que cette dernière siffla de douleur. Épaté sourit puis s'exclama avant de quitter la salle :

— Je tiens quand même à préciser que je suis épaté par ce travail de collaboration pour libérer les personnes changeant d'émotions. Malheureusement, ce plan a échoué et tes amis vont vite être attrapés tout comme toi.

En fronçant les sourcils vers Épaté, je pris une grande expiration. J'avais le cœur qui battait si fort. Si je me retrouvais dans cette cellule à cet instant, c'était uniquement ma faute, j'espérais juste que Haine et le reste de l'équipe aient pu se mettre à l'abri ainsi que ces pauvres personnes qui ont été enfermées. Je savais pertinemment que Haine me détesterait et m'en voudrait énormément de l'acte que j'avais commis. Moi qui lui avais promis de ne rien faire bêtement. Je ne savais pas où était Haine, mais je ressentais une sensation de vide, de trou dans le cœur, je me sentais tant coupable. La colère de Haine allait être redoublée. Je ne savais pas comment j'allais faire pour sortir de ce centre, ni même si je comptais sortir d'ici. Les heures passaient et je m'étais assise dans tous les coins de la cellule. Je m'étais allongée sur le lit dans tous les sens. Soudain, j'entendis la poignée de porte s'ouvrir. Je ne savais ce qu'il pouvait se passer. J'avais peur, je stressais. Je pris une grande inspiration et une grande expiration. J'avais un flash-back.

Feelings Où les histoires vivent. Découvrez maintenant