11. Connais-tu l'anecdote de la mouette ?

15 2 36
                                    



- Je vais te laisser Solius.


Lenny me tend un gobelet, celui qu'il avait commandé lorsqu'il nous avait acheté des boissons avec sa pâquerette. Le gérant était en fait un de ses grands amis alors il n'avait pas été nécessaire de sortir le portefeuille. 


- Tu es sûr que tu veux me le donner, il a pas tiédi depuis d'ailleurs ?

- Si si, tu pourras le ranger au frais en rentrant, je n'y ai pas touché si tu te poses la question, me promet-il avec un sourire un tantinet triste. Je ne vais pas vous déranger plus.

- Ah... D'accord, rentre bien alors.


Le soleil a décliné derrière les collines, il doit être dix huit heures passées. Avant que mon voisin ne tourne définitivement les talons, je m'assure qu'il ait bien séché depuis notre escapade à la fontaine, il m'assure que oui avant d'interpeler la première charrette passante. 


- (il se tourne une dernière fois vers moi) Je me suis bien amusé aujourd'hui ! J'espère... que c'était réciproque.


Je le salue un peu timidement avec un "oui" de la tête. Je n'ai jamais su dire au revoir aux gens alors je ne sais quoi faire de mes bras quand le véhicule s'en va rouler au loin, je défroisse ma chemise, tire mes longs cheveux en arrière. Une légère brise tiède me caresse la peau, il fait bon ici contrairement au climat que j'avais connu jusqu'alors. Chez moi, je devais me badigeonner de crème solaire souvent, on brûlait sur place.


Je retrouve le chemin du marché, les quelques stands encore sur place sont en train d'être vidés, nettoyés. Est-ce que FuryFuryus est encore là ? Je ne le vois pas...


- Bouh, tête de linotte.


Je fais un bond en avant.


- Aah, punaise ! 

- T'es en retard hein ! me sermonne-t-il. Je t'avais dit dix huit heures bougre de Solius.

- Oui bah pardon, je n'ai pas de montre, je ne pouvais pas savoir.

- Euh, s'étonne mon ami, t'avais pas ton téléphone au moment de mourir ? 

- Si si mais il a déchargé depuis, il doit rester deux pourcents et comme je n'ai pas de chargeur, je préfère le laisser comme ça...

- Aah. Y'en a à la ville des machins modernes, il faudra qu'on passe par là.

- Toi non plus, tu n'as plus de batterie ?

- Si, c'est comme ça que je peux prendre connaissance de l'heure mais je suis dégoûté, je ne peux plus aller sur Wattpadius comme avant !

- Oh, quelle tragédie, je fais ironique.

- Tu sais pas ce que tu rates, sûr, JJJ a publié de nouveaux chapitres et moi, je suis là comme une nouille à ne pas pouvoir mettre des "first !"...

- (je le dévisage, incrédule) De quoi ? C'est qui JJJ ?

- JJ du Jhetto enfin ! Il écrit un rantbook, ça s'appelle "Les Confessions" ~

- Ça a l'air bien nul.

- OH !!!


FuryFuryus, furieux, se met à fulminer de toutes ses forces. Pour le calmer, je lui offre la boisson que Lenny m'a donnée. Il se jette dessus comme un sauvage et fourre la paille en carton entre ses dents. J'ai un mouvement de recul, si je ne le connaissais pas, je l'aurais cru fou.

Qui l'eût cru qu'un jour, une grande chèvre me renverserait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant