10. Une journée presque ordinaire

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Les adolescents affluent et se regroupent en masse devant le portail, bavardant de leurs tracas ou de leurs drôles d'histoires. Il règne dans l'air une lourdeur brulante, celle de l'été qui pointe le bout de son nez et des esprits qui s'échauffent en cette fin d'année scolaire. Un groupe est tassé un peu à l'écart du noyau d'élèves, ils sont trois. D'ordinaire, ils étaient quatre, va savoir, un des leurs manque à l'appel, il semblerait qu'il ne se soit pas correctement réveillé ce matin. 


- Attendez, je lui envoie un message, il doit être en train de dormir...


Un jeune homme, le nez dans son col blanc, tapote sur son téléphone. Ses cheveux sont sombres, profondément noirs comme l'asphalte et son teint brun clair. Sur son visage se lit toute la bienveillance du monde, qu'importe sur qui se posent ses yeux, on y lit une tendresse infinie qui ne se tarit jamais. 


- Tss, c'est vraiment pas le meilleur moment pour faire la marmotte ! s'exaspère l'adolescent à la chemise chatoyante à ses côtés. 


Le second compère s'évente, un œil sur une fiche et un autre sur Orius qui finit d'écrire. Il peste ensuite sur ses mèches qui lui tombent dans les yeux.


- Dis-lui bien qu'il va rater le dernier cours d'histoire s'il ne vient pas là tout de suite !

- Ah, rit doucement le dénommé Orius. Ça m'étonnerait qu'il en ait quelque chose à faire contrairement à toi.

- Hm, il a bien de la chance... J'ai l'impression que je vais mourir.

- Ça va aller Tolys, respire un bon coup, on y est pas encore.

- Encore heureux que je respire, je serai mort par asphyxie depuis longtemps autrement !

- Vous voulez un bonbon ? propose la cadette du groupe.


Mousquito déchire un paquet plein à craquer de billes multicolores et en tend plusieurs à ses amis. 


- Les roses, c'est les meilleurs, bien chimiques en plus miam.

- C'est cancérigène ces trucs là !


Orius ne rechigne pas et pioche dans la paume de la jeune fille dont les boucles brunes lui mangent les joues. Elle sourit et enfourre le reste du sachet dans sa bouche. 


- Il a répondu le Solius du coup ? 

- Non non, ça a été expédié mais pas "vu" encore.

- Tant pis pour lui, ça va sonner, on y va ?


Tolys, qui déteste être en retard, se détache du groupe. Il est le premier à entrer dans l'enceinte du lycée, son énorme sac sur le dos. Ils ne sont plus que deux à attendre le retardataire. 


- Ça avance bien les révisions Mousquito au fait ?

- Mouais, j'ai toujours un peu de sucre à côté pour tenir le coup du coup ça va.

- Ah oui, j'imagine ! 

- Et toi ?

- Je prépare tout ça depuis que l'année à commencé, ça ne peut qu'aller sur des roulettes.

Qui l'eût cru qu'un jour, une grande chèvre me renverserait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant