La cérémonie

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Pdv de Nelya:

Je suis enfin prête.

Après des heures de préparation. La cérémonie débute dans pas longtemps.

Je me parfume avant d'enfin me lever de la chaise en face de la coiffeuse à laquelle je fait face depuis au moins quatre heures maintenant.

- Enfin ! S'exclama une voix dans mon dos.

Une voix que je reconnaîtrais entre des centaines.

Je force un sourire comme j'en ai l'habitude et me tourne pour faire face à ma génitrice.

Vous savez ? Ma mère.

- Tu es splendide dans cet accoutrement ! Pour une fois que tu fais réellement femme. J'ai du mal à y croire.

Sympa. Merci pour le compliment.

Je ne dis rien et me contente d'ajuster mon voile de manière à paraître occuper.

Ce qui ne marche absolument pas.

Ma mère s'approche un peu plus de moi avant de poser sa main sur mon épaule et me faire totalement pivoter vers elle.

- Écoute moi bien Nelya. Me dit-elle de sa voix cristalline. Tu n'as pas intérêt à faire quoi que ce soit qui gâchera cette union. J'espère que tu es consciente de la chance que tu as. Me dit-elle en prenant une mèche de mes cheveux entre ses doigts fraîchement manucurés.

À ce moment encore une fois j'étais seule.

Non pas que je m'attendais à ce qu'elle me réconforte mais bon, on n'est jamais assez habitué à une telle cruauté. Même lorsqu'on vit en plein dedans depuis toujours comme moi.

Et encore une fois, comme à mon habitude je ne dis rien et me contente de hocher de la tête ce qui lui arrache un sourire satisfait.

Elle relâche la mèche de cheveux qu'elle n'a cessé de tortiller puis elle tourna les talons avant de quitter définitivement la pièce.

Voilà la discussion que j'ai eu avec ma mère le jour de mon mariage et juste avant de descendre et de me révéler à tout le monde.

Le plus piteux est qu'un seul mot tendre de sa part et j'aurais pu tout lui pardonner.

Mais même ça je ne le méritais apparement pas.

Je prend une grande respiration avant de me décider à ouvrir légèrement la porte de ma cage.

Et lorsque je le fis j'aperçus mon père devant cette dernière.

Le regard las.

J'aperçus également Rédouane qui me regarda d'un coup alors que mon père ne m'avait même pas encore remarqué. Non pas que ça change de d'habitude mais bon.

Redouane : Nelya. Dit ce dernier en s'avançant dans ma direction.

Et encore une fois je me contente de le regarder en silence.

- Tu es splendide. Me dit-il une fois en face de moi en attrapant une de mes mains dans les siennes.

Ma seule réponse fut un léger sourire accompagné d'un hochement de la tête.

Je porta alors machinalement mon regard vers celui de mon père qui me scrutait déjà d'un regard impassible.

Mais ne dit rien.

Il semblait seulement vouloir en finir.

Et moi aussi.

De toute manière je ne peux rien d'autre alors la seule chose qu'il me reste c'est d'espérer que tout cela se finisse au plus vite.

- Aller on descend. Dit mon père en avançant devant sans même prendre la peine de respecter la coutume qui consiste à ce que la mariée descende au bras de son père.

Un sourire amer étire alors de nouveau mes lèvres avant que je ne reprenne rapidement mon visage neutre.

- Aller vient par là. Me dit mon frère en tendant son bras de sorte à ce que j'enroule le miens autour de ce dernier.

Chose que je fis.

Redouane est le seul de mes frères avec qui j'ai une relation réelle.

C'est le seul qui me donnait un peu d'importance et qui faisait de son mieux pour essayer de veiller sur moi.

Il n'était pas toujours présent à cause de son travail et dû au tas de responsabilités qui lui sont attribués étant l'aîné mais il faisait de son mieux. Je le savais.

Nous avancions donc ensemble vers la salle où allait se dérouler la cérémonie. 

La boule au ventre, les mains moites, le cœur battant à la chamade et surtout le cœur comprimé, j'arrive enfin en face de l'énorme porte en bois qui me séparait de mon futur époux.

Quelle ironie.

Un époux dont je ne connais que le prénom.

Nikolaï.

Il est désormais à la tête de l'entreprise la plus importante du monde.

Ils possèdent une multitude de chaînes d'hôtels de luxe partout dans le monde.

De ce que j'ai pu trouver sur internet il est âgé de 29 ans et ne parle presque jamais de lui aux journalistes.

Il est d'ailleurs presque impossible de directement s'entretenir avec lui pour le simple plaisir de l'interviewer.

Il a toujours été qualifié d'insociable.

Un homme qui aime s'isoler de tout et de tout le monde.

Enfin bref.

Mes jours ne s'annoncent pas brillants. Bien qu'encore une fois ça ne change pas de d'habitude. 

L'énorme porte qui jusque là me cachait s'ouvre soudainement.

Détruisant ainsi la dernière barrière entre nous.

Mes yeux toujours au sol, je m'avance au bras de mon grand frère et traverse l'énorme allée sous les regards et les murmures incessant des invités.

Des invités qui pour la plupart me sont inconnus.

Ils doivent sûrement être des amis à mes parents, des associés ou simplement des personnes aisées invités pour rehausser l'image de la famille Nardjis en face de celle des Vlyrsova .

Toujours dans la compétition. 

J'arrive enfin au bout du chemin et je me positionne en face de celui qui partagera dès ce jour ma vie.

Mais je ne relève toujours pas ma tête.

Tout mon être tremble.
Et ma raison me crie de prendre mes jambes à mon cou et de fuire.

Mais pour aller où ?
Je n'irais pas bien loin avant que mon père ne vienne mettre fin à mes jours. Et pour de bon cette fois.

Mon frère ne tarde pas à aller rejoindre les invités qui n'ont cessé leurs observations.

J'essaye de regrouper du courage et de relever enfin la tête.

Ce que je fis d'une lenteur extrême pour qu'enfin au bout de longues secondes mon regard rencontre pour la première fois celui de mon nouveau geôlier.

Seigneur...

Liaison sur contrat. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant