Le terrible secret

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Eddie garda le silence quelques minutes lui laissant le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire. Il trouvait important qu'Alfred sache ce qui était arrivé aux enfants, à quel point il les avait protégés en les cachant parmi eux.

– Est-ce que ça va ? demanda-t-il.

– Je ne sais pas encore, admit le vieil homme. Ça fait beaucoup à assimiler. Mais je comprends mieux pourquoi Katie refusait d'être emmené à l'hôpital. Il l'a retrouvé si rapidement.

– Je ne sais pas comment il a fait, admit Eddie. Mais la police est en train de l'interroger et je suis sûr qu'on aura le fin mot de l'histoire rapidement.

– Il n'a aucune chance de sortir, n'est-ce pas ?

– Non, et je pense qu'il serait dangereux pour lui de sortir. Je ne suis pas sûr de pouvoir me maitriser assez longtemps.

– Mais vous ne seriez pas forcément au courant, lui rappela-t-il.

– Il me trouvera quand même sur sa route. Alfred, je voulais vous informer que j'ai fait une demande d'agrément pour pouvoir accueillir les enfants.

– Vous voulez... les adopter ? s'étonna-t-il.

– Non, rit-il. Seulement les accueillir et leur donner tout ce dont ils ont besoin pour s'épanouir. J'ai conscience que je ne suis pas le meilleur choix pour eux mais Katie me fait confiance.

– Et c'est ce qui fait de vous un choix parfait. Vous prendrez bien soin d'eux, hein Doc ?

– La route sera longue mais je ferai le maximum pour qu'ils reprennent le cours de leur enfance insouciante.

– Et vous n'aurez que des amis ici, confirma Alfred.

– Je vous ai apporté ça, lâcha-t-il en ouvrant son sac pour prendre l'un des cakes au citron qu'il avait fait le matin même. Je ne garantis pas que ce soit bon par contre.

Alfred se mit à rire en récupérant le gâteau.

– Vous n'êtes pas obligé de nous apporter à manger vous savez.

– Je ne peux pas m'asseoir à table en ignorant que vous ne mangez pas à votre faim, répliqua-t-il. Je ne peux rien faire pour vous loger mais je peux au moins vous apporter de quoi manger. J'ai deux packs d'eau dans la voiture. Ce n'est pas grand-chose mais je peux difficilement faire plus.

– Vous soignez nos petits bobos et vous nous traitez avec humanité. C'est déjà plus que ce que font la plupart de gens.

– Je sais, soupira-t-il. Je dois admettre qu'avant de venir j'étais bourré d'apriori et je ne suis venu que pour offrir une protection à Allie. Je n'aimais pas l'idée de la savoir seule ici.

– Je n'ai pas aimé la voir venir ici non plus les premières fois, admit-il. J'étais sur le qui-vive mais Allie a un fort caractère et elle s'est tout de suite fait respecter.

– Ça lui ressemble assez, sourit-il en repensant à leur rencontre.

– Et que pense-t-elle de votre projet d'accueillir Katie et Sammy chez vous ?

– Elle espère que le dossier passera, soupira-t-il. Je ne vais pas vous mentir Alfred, je suis un père célibataire avec un métier dangereux aux horaires décalés qui a du mal à joindre les deux bouts. Mon dossier est loin d'être le meilleur mais je me battrai jusqu'au bout pour eux.

– Et c'est tout à votre honneur, Doc. Et puis, si je me fie à votre sourire lorsque vous parlez d'Allie, je suppose que vous ne serez plus célibataire très longtemps.

9-1-1 - Le Feu au CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant