Sauver ou périr

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Eddie se tourna sur le côté dans l'espoir de serrer Allie contre lui mais il ne rencontra que le vide. Il se redressa pour vérifier mais il était bien seul et il reposa la tête sur son oreiller en soupirant.

La découverte d'Allie la veille et la discussion qui avait suivi les avait complètement chamboulés. Allie et lui avaient eu du mal à aller se coucher et avaient fini dans les bras l'un de l'autre à se serrer aussi fort que possible.

Il n'arrêtait pas de retourner cette histoire dans sa tête et il se détestait. Il n'avait pas réussi à aider ce gosse. Il l'avait laissé entre les mains de sa tarée de mère. Il était censé secourir les gens et il avait abandonné ce gamin.

Il se dégagea des couvertures et se leva.

La maison était silencieuse mais il savait où était Allie et il alla directement la rejoindre dans la cuisine. À en juger par la quantité astronomique de nourriture qu'il trouva sur la table, il sut qu'elle avait passé une bonne partie de la nuit à leur faire de bons petits plats. Largement assez pour vider la totalité de ses placards.

Il alla la rejoindre et l'enlaça par derrière en posant sa tête sur son épaule. Elle déposa sa main sur la sienne.

– Je t'ai réveillé ? souffla-t-elle.

– Non, la rassura-t-il en la serrant un peu plus fort. Je n'ai pas vraiment passé une bonne nuit.

– Moi non plus, admit-elle. Je n'arrête pas de penser à ce gosse, à ce qu'est sa vie. Je ne supporte pas l'idée qu'on fasse du mal à des enfants.

– Je suis dans le même cas. Mais on va faire un signalement et elle va être mise hors d'état de nuire.

– Je l'espère. Ce pauvre gosse ne mérite pas d'être mis dans cet état.

– Aucun enfant ne mérite ce genre de traitement, confirma-t-il. Charlie moins que tout autre, c'est un chouette gosse.

– Tu vas l'aider, hein ?

– Bien sûr, souffla-t-il.

– D'accord.

Elle recommença à battre ses œufs avant de se stopper et de relever la tête. Eddie attendit en silence et elle se dégagea de ses bras pour se tourner vers lui.

– Je suis désolée, s'exclama-t-elle. J'étais stressée avec toute cette histoire et cuisiner...

– Ça te calme, termina-t-il tendrement. Oui, je sais. Ce n'est rien, tu as bien fait. Je vais congeler tout ça et nous n'aurons pas à nous soucier de la nourriture pendant quelques temps.

Allie se pressa dans ses bras et Eddie la serra contre lui en embrassant ses cheveux.

Ils restèrent ainsi, plusieurs minutes à seulement profiter de la chaleur et du réconfort de l'autre.

– Je me demande comment les médecins ont pu passer à côté de ça, souffla-t-il toujours en colère contre la situation.

– Certains poisons sont difficilement détectables et se trouvent dans la vie de tous les jours, répondit-elle.

Eddie eut du mal à déglutir.

Il continua de caresser son dos en de lents gestes apaisant. Allie avait vécu ça elle aussi. Elle avait été victime d'empoisonnement.

Tout ça pour un peu de fric.

– C'est ce genre de chose qu'il a utilisé ? demanda-t-il prudemment.

– Ouais, lâcha-t-elle. Un mélange de poison. Un jour de l'antigel, un autre un bêtabloquant, le jour suivant du détergeant. J'étais de plus en plus malade jour après jour et aucun traitement ne fonctionnait.

9-1-1 - Le Feu au CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant