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Chapitre 7 "Kiné"

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- Voilà, tenez-vous bien aux barres et marchez tout doucement, on n'est pas pressé prenez votre temps.

Je regarde la kiné mettre sa main sur les reins de Reid, ses veines ressortent sur ses avant-bras nus, sous son t-shirt blanc, ses bras tremblent, supportant son poids dans ses bras au lieu de ses jambes.

- Libérer un tout petit peu de poids sur vos pieds.

Il s'effondre sur le tapis, il se rattrape sur la barre, elle le rattrape aussi par les bras et l'aide à s'asseoir, son visage est rempli de transpiration, il semble au bout de sa vie.

- C'est pas grave, c'est normal, il va falloir que vous repreniez la musculation, vos bras ont perdu de leurs forces à force d'être dans une attelle au repos.

Elle masse ses avant-bras, il semble se détendre, mon sang ne fait qu'un tour en moi, je serre les poings et détourne le regard.

- Vos bras se sont bien remis, vous pouvez faire des tractions mais aucun exercice qui nécessitent l'utilisation de vos jambes, d'accord ?

- Ça marche.

- Mademoiselle ?

Je tourne ma tête vers elle, je me force pour la regarder sans mauvaise intention.

- Il lui faut ses béquilles.

J'attrape les béquilles contre le mur et lui donne.

- Est-ce que le traitement fonctionne ? La douleur est supportable ?

Il hoche la tête.

- Parfait, on va continuer sur cette lancée, vous possédez encore la mutuelle militaire donc ça ne vous coûte toujours rien, n'hésitez pas à mettre de la crème sur vos plaies si vous en avez et à mettre des bandages sur vos mains pour vos cloques.

Je regarde l'heure sur mon téléphone, on est en avance pourtant j'aimerais hurler qu'on va être en retard et qu'on doit partir. Elle s'agenouille devant lui et tente de lui masser les cuisses mais il grimace de douleur.

- D'accord je vois, la douleur est vraiment ciblée très haut. On vous a déjà fait une radio à l'hôpital ?

- Oui. Les os ne sont pas touchés mais-.

- Le choc vous empêche de tenir debout - le coupe-t-elle.

- Ouais.

- Il y a un côté psychologique dans votre rétablissement, je pense que vous devriez en parler à quelqu'un ou envisagez de consulter une psychologue si vous voulez rapidement vous remettre sur pied.

Il l'a regarde, ni énervé ni ravi, mais il la regarde, comme s'il buvait ses paroles.

- Si je vous dis ça, c'est parce qu'à force d'être anesthésié et pas stimuler vos jambes, votre cerveau va penser que vous n'en n'avez plus, et la prochaine étape sera l'amputation. C'est pour cette raison que les premières séances sont douloureuses, on rappelle au cerveau le poids des jambes sans oublier la douleur de l'impact.

Je me lève et attrape mon sac à dos, ramenant la kiné sur terre, je serre la lanière, elle aurait pu passer sa journée à lui faire son discours sur les ligaments des jambes.

- Pensez-y, ça peut-être un proche, ou moi, je suis bien placé pour savoir à quel point ça peut être traumatisant, et j'ai les clés pour vous remettre sur pieds.

Reid présente sa carte d'ancien militaire pour payer la séance, il monte dans la voiture après avoir déposé les béquilles sur la banquette arrière, je démarre, la voiture tremble sous le moteur.