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Chapitre 37 "Histoire"

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Je regarde le technicien monter sur son échelle, il installe les câblages et la caméra, j'installe l'application, tout marche parfaitement bien, laissant une vue sur les enclos, d'autres caméras sur les silos, la maison...

- La facture a déjà été payé, si une effraction est commise un appel sera directement envoyée à la police, penser à désactiver les caméras quand vous sortez pour ne pas faire venir les forces de l'ordre inutilement.

Il remonte dans son camion et repart, je regarde l'enclos vide, les travaux commencent, des bâtons plantés dans le sol où ils mettront des briques pour faire des murailles tout autour de notre terrain.

Une autre entreprise s'occupe d'installer deux portails électriques, un pour nous, l'autre pour faire sortir les animaux en cas d'urgence, bien plus large que le premier.

Papa et maman sont en ville et cherchent quelqu'un qui voudrait bien nous vendre des vaches, d'après les récents messages, c'est pas gagné.

Le chef de travaux m'interpelle.

- On ne peut pas continuer les travaux Madame.

- Pourquoi ?

Il m'emmène sur le chantier, un début de la muraille a été construit, une grande jument à la robe noire fixe les conducteurs de travaux, ils lèvent leurs mains comme si la jument était armée.

Ses naseaux sont dilatés, ses oreilles penchées en arrière, elle attend son propre signal pour les charger.

- Voilà pourquoi.

- Je sais ce qu'elle veut, bougez pas.

- On a déjà essayé de lui donner une carotte, elle nous a henni dessus !

- Je vais pas chercher à manger, je reviens !

Je cours jusque chez Albert, l'ami de papa, je saute par-dessus la clôture, il faut que je me dépêche avant qu'elle ne blesse un des hommes et qu'ils portent plainte ou arrêtent les travaux.

J'attrape les crins de Lamiral et monte à cru sur lui, je mets un coup de talon, il accélère d'un coup, je serre les jambes autour de ses pattes avant et m'accroche à ses crins, il saute par-dessus la clôture, je glisse sur son encolure et manque de tomber par terre mais il redresse sa tête pour me remettre sur son garrot.

Je caresse son encolure en le remerciant, je n'ai même pas de casque, ça aurait pu mettre fatale. Lamiral ralentit en reconnaissant la jument, il hennit, son corps vibre sous mes jambes.

Il accélère d'un coup, je tombe par terre, les fesses les premières, il passe entre les bâtons et la rejoint, ils mélangent leurs têtes en se frottant, je siffle, montrant le paddock du doigt.

Ils marchent côte à côte, rentrant dans le paddock, je referme la clôture et m'excuse mille fois auprès des ouvriers qui reprennent leurs travaux.

Les portails électriques sont terminés avant que la nuit tombe, les ouvriers rentrent chez eux, je fais de même en rentrant chez mamie, ils sont tous à table, Reid n'est pas rentré.

- Tu n'étais pas avec Reid ?

- Il travaille.

Je vole une tomate cerise dans l'assiette de mamie et l'embrasse sur la tête, je rince mes mains et m'assois à table.

- Comment avancent les travaux ?

- Bien, on a une nouvelle jument.

La mâchoire de maman tombe.

- Lamiral s'est épris d'elle, elle a voulu interrompre les travaux, peut-être qu'elle a deviné qu'elle ne pourrait plus passer à sa guise.

Elle hoche la tête.