Chapitre 46 "Parcours du combattant"

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PDV - Reid

Ils me regardent tous, tirant presque la langue, leurs visages transpirent, le haut de leur corps se soulève sous leur respiration saccadée, j'en connais qui vont bien dormir.

- Vous voulez savoir votre note ?

Ils hochent la tête, n'ayant plus la force d'utiliser leurs cordes vocales après avoir hurlé de douleur en sollicitant tous les muscles qui existent dans leurs corps (y compris leurs langues pour m'insulter).

- Onze sur vingt.

- C'est... bien... ?

- Vous avez quoi, tous vingt ans ? Vingt-et-un ?

Ils hochent la tête.

- J'avais seize quand j'ai fait ce parcours pour la première fois, je l'ai fait ici, avec mon premier entraîneur, vous voulez savoir ma note ?

Ils secouent négativement leurs têtes, je souris.

- J'ai eu dix-sept sur vingt, en étant chronométré, je ne vous ai même pas chronométré et vous avez été incapable d'avoir la moyenne. En d'autre termes, un enfant vole une sucette dans une épicerie, vous essayez de le rattraper en courant avec vos uniformes, vos armes et votre sac, eh bien, le petit aura eu une sucette gratuite.

Ils se laissent tomber sous leurs poids, les gens qui étaient restés pour regarder le spectacle les applaudissent malgré leurs prestations désastreuses.

- Je vais vous expliquer vos erreurs, vous allez vite comprendre.

Je pointe l'échelle de corde.

- Sur l'échelle vous avez perdu du temps parce que vous avez pas assuré votre sécurité, on crochète la jambe à la poutre et on s'accroche à l'échelle de l'autre côté avant de descendre, et au lieu de descendre jusqu'en bas, dès qu'on sait qu'on peut atterrir sans se blesser, on le fait, vous auriez gagné une minute en faisant ça.

Je pointe du toi le gué.

- Vous avez foncé en vous fiant à votre vision de loin, vous vous êtes tous fait avoir en voyant que c'était une illusion d'optique, que les galets sont bien plus petits et écartés les uns des autres, il faut jamais sauter sans vérifier ses appuies, c'est la morale de l'exercice.

Je pointe la poutre d'équilibre, je me retiens de sourire en pensant à toutes les queues qui ont été violentes sur cet exercice.

- Votre problème sur cet exercice était votre équilibre, vous pensiez pouvoir y aller en courant, mais vous ne devez pas sous-estimez votre obstacle, il aurait pu être glissant à cause de la pluie ou de la neige, en condition réelle ça aurait pu être de l'huile qui vous aurait fait penser à un bois sombre et vous auriez pu vous blesser gravement en tombant si la hauteur était plus conséquente.

Je pointe le rail vertical.

- C'était bien pour cette exercice pour la majorité, vous avez foncé en sachant d'avance que la rail serait bien fixé, mais soyez toujours sur vos gardes, il suffit d'une vis défectueuse et votre rail s'effondre sous votre poids, pour ceux qui ont le vertige, il faudrait travailler dessus.

Je pointe la table irlandaise.

- Vous n'aviez pas mis assez de puissance dans votre saut, vous aviez peur de vous érafler le ventre en sautant, vos bras n'étaient pas assez longs pour attraper l'autre côté de la planche alors imaginez vous encombrer de vos armes et d'un gilet pare-balles.

Ils regardent la planche.

- Vous devez absolument travailler votre musculature, même si vous arrivez pas à vous rattraper au bord de la planche, il fallait vous hisser à la force de vos jambes et de vos bras.

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