Chapitre 54 "Roquette"

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PDV - Reid

- C'était quoi ça ?!

- Chef, on a entendu un tir de sniper.

- Détendez-vous, c'est moi.

- Reid ? Putain j'arrive pas à y croire ! C'est Reid les mecs !

- On est sauvés !

- Criez pas victoire trop vite, vous allez vous faire repérer. Ils ont du renfort qui arrive au nord, tenez-vous prêts.

Je tire sur la tête qui dépasse de l'échelle sur deux immeubles en face, je recharge, la cartouche tombe par terre, je frissonne en entendant le cliquetis de la cartouche presque similaire à celui d'une grenade.

Les renforts arrivent de plus en plus, ma transpiration me gêne, mais je ne ferme pas l'œil, continuant d'éliminer tous les ennemis qui tentent de lancer une grenade.

Je plisse les yeux en voyant du mouvement plus loin, je resserre mon viseur pour apercevoir plus précisément leurs mouvements, je soupire en fermant les yeux.

- Il prépare un cocktail molotov, reculez.

- On ne peut pas, les civils sont juste derrière !

- Pourquoi ils n'ont pas été évacués ? Y a des putains de coups d'feu à dix kilomètres.

- Ils nous aiment pas Reid, tu l'as oublié ?

- Putain.

Je me lève et bascule mon sniper dans mon dos, je saute de toit en toit et hurle de toutes mes forces, sentant mes veines ressortir sur mon cou.

- Que tout le monde évacue maintenant !

- Tu te fatigues pour rien mec, on a déjà essayé.

Ils continuent de marcher comme si ils étaient sourds, je tire sur le sol, frôlant l'un d'entre eux, ils commencent à s'affoler.

- Dégagez bordel !

Ils déguerpissent enfin, je retourne en arrière, je tire sur ceux qui prennent de l'avance, je perds beaucoup trop de temps à recharger mon arme.

- Reid, je suis dans ton dos.

- Je sais, je t'ai entendu monter, t'es pas hyperdiscret.

- Ta gueule, tient.

Je regarde l'AK qu'il me tend et sourit, j'attrape ce petit bijou et sécurise le périmètre, j'essuie ma transpiration, le petit bleu derrière moi vérifie que personne ne monte sur les toits.

- C'est comment la campagne ?

- C'est pas le moment gamin.

- C'est psychologique de parler pendant qu'on tue des gens, tu sais ? Ça nous aide à penser à autre chose avant de dormir.

- J'ai de quoi penser, je te remercie.

- Oh, une fille alors ?

Le recule de l'arme me maintient éveillé, je ferme les yeux deux secondes à force de les focaliser sur des cibles.

- Ça fait du bien de voir des nouveaux alliés dans ce genre de situation.

- J'ai plus de munitions.

- Normal tu tues tout le monde à notre place.

Je le regarde de travers en me tournant légèrement, il continue de fixer les toits.

- Depuis quand c'est une compétition ?

- Depuis que c'est dur de vivre ici, mec.

- Trouvez-vous une autre distraction, la guerre n'est pas un jeu.

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