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Chapitre 8 "Sonya"

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PDV - Reid

Parce que ma manager me harcèle pour que vous ayez la suite...

Sonya rattrape mes béquilles, j'ai eu le temps de suffisamment reprendre de forces dans mes biceps, je tremble beaucoup moins que l'autre fois, elle le remarque d'un sourire éclatant.

- Wow, c'est impressionnant.

J'essaye de faire un pas devant l'autre, mes jambes ne réagissent qu'une fois sur deux, une sueur froide passe sur mes tempes.

- Détendez-vous, c'est normal qu'elle ne réagisse pas, ça va prendre un peu de temps. Elles sont aussi fatiguées.

Certes mais ça reste tout de même impressionnant d'ordonner à un membre de bouger et qu'il ne le fait pas. Je continue de marcher à contrecœur sur le tapis, mon cœur tressaute à chaque fois que mes jambes n'exécutent pas.

- Bon, on va s'arrêter là, ça ne sert à rien de vous martyriser. Il faut travailler sur le plan psychologique avant de continuer.

Je tourne ma tête vers l'ado, son voile de haine disparaît aussitôt, elle comprend ma question d'un regard, elle se lève.

- Allez-y, je vous attends dans la voiture, je vais étudier un peu.

Sonya me tend mes béquilles, sa main douce et manucuré se creuse dans mon dos et m'invite à entrer dans son bureau, je m'assois sur la chaise en face d'elle.

- On peut se tutoyer ?

- Oui.

Elle me sourit, joignant ses mains sur son bureau.

- Avant tout, est-ce que c'est tabou ou tu peux en parler ?

- C'est mitigé.

- Je vois, on ne va pas ressortir les mauvais moments du passé, je veux juste que tu comprennes conscience de tes jambes. Sens le tissu de ton pantalon qui touche ta peau, le sang qui parcourt ta cuisse et tes tibias.

Je frissonne légèrement en sentant ma jambe tressauter.

- C'est très bien, tu vois qu'elle réagit encore. Imagine que ta jambe est la même qu'autrefois avant l'incident, musclé, imagine que tu cours dans le village avec, tu vois tes muscles ressortirent sur tes tibias en mettant ton poids dessus.

Je serre les poings en sentant mes jambes se contracter, elle se lève et s'agenouille devant moi.

- C'est normal que ça fasse mal, accroche-toi. Tu devrais répéter cet exercice plusieurs fois chez toi, si tu n'arrives pas à te plonger dans l'hypnose, demande à quelqu'un de te le faire ou appelle-moi, je t'aiderais par téléphone.

Elle prend mon téléphone sur la table et glisse sa carte de visite dans ma coque.

- Est-ce que tu veux parler d'autre chose ?

- Quand est-ce que je vais pouvoir remarcher ?

- Tout dépend de comment ton corps réagit aux exercices.

- Je vais pouvoir reprendre l'armée quand tout sera fini ?

Elle sourit.

- Il n'y a pas de raison que non, si tu suis mes conseils, tu pourras courir comme si rien n'était arrivé.

L'espoir que je forçais à ternir se réveille de nouveau.

- Qu'est-ce que je peux faire d'autre pour me rétablir vite ?