Chapitre 50 "Bougie"

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- Excusez-vous, et on dialoguera.

- Faudrait déjà qu'elle arrête de se cacher derrière vous.

- C'est à moi que vous vous adressez.

- Pourquoi on devrait s'excuser ? Elle a terni la réputation des militaires alors que nos potes meurent chaque jour sur le terrain pour pas que son petit cul se fasse envahir par des fanatiques.

- Parce que je vous l'ordonne.

- Pardon.

- Elle s'appelle Angel.

Je sors de son dos.

- Tu te décides enfin à montrer le bout de ton nez ?! Tu sais combien de militaires se font harceler depuis ta putain de vidéo ?!

Reid lève son crochet dans la mâchoire du type, les clients nous regardent sans pour autant intervenir.

- Adresse-toi à elle d'une meilleure manière. Sa haine contre vous est largement justifiée si tu fais ça.

- Vous allez jouer la carte de l'empathie chef ? Est-ce qu'elle l'a joué elle ? On est aussi des putains de victime dans l'armée mais nos problèmes sont pas assez intéressants pour être médiatisés et faire le buzz comme elle.

- Quel genre de problème ? Demandé-je.

- La pression atroce qu'on nous inflige peut-être ? Des entraînements surhumains, on doit atteindre des capacités physiques que tu ne pourras jamais atteindre même avec toute la drogue qui existe, on est sans cesse opposée à la mort, au deuil, aux ennemis qui veulent juste nous voir mort, mentalement ça fait beaucoup à encaisser. On minimise pas le viol mais on est aussi ciblé quand tu cites les militaires, comme si notre métier relevait d'une simplicité élogieuse, tu devrais pourtant être la première à savoir l'atrocité à laquelle en s'exposent en fréquentant notre chef - intervient celui qui était le plus discret.

Je plisse les lèvres, faisant rire nerveusement plusieurs d'entre eux, c'est vrai que nous avons toujours une image de militaires qui sont insensibles à tout, c'est ce qu'ils essayent de renvoyer mais au fond, ils souffrent tous intérieurement et sont forcés de prendre sur eux.

- Désolée.

- On te pardonne parce que le chef a l'air de tenir à toi, mais mesure tes paroles la prochaine fois, tu peux blesser plus de personnes que tu ne pourrais l'imaginer.

Je hoche la tête, ils se mettent à plusieurs pour inspecter le nez qui du garçon qui se vide de son sang, il gesticule pour les dégager.

- C'est pas un nez cassé qui va me faire mal, retournez vous asseoir.

J'en conclus que c'est lui le chef de la meute, ils repartent tous après avoir salué poliment Reid.

- Elle a quoi de spécial Chef ?

- Tu comprendras quand tu le vivras.

- Ça ne vous dérange pas de traîner avec une femme qui nous déteste ?

- Je vous déteste pas putain.

- C'est pas ce que ça disait sur la vidéo.

- Elle date de septembre, j'ai changé entre-temps.

- Ouais, t'es cheveux ont poussé.

- Ma mentalité aussi, j'admets que j'ai été naïve, et que je me suis laissé envahir par une expérience avec un militaire sans chercher à vous différencier. Mais tu crois que c'est en agressant ceux qui vous détestent que leur image de vous, se favorisera ?

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