4. New York, Aéroport J-F. Kennedy

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New York, Aéroport John-F. Kennedy √

Vers 23h45

Dave sortit de l'aéroport, sa valise à la main, la bandoulière de sa sacoche sur une de ses épaules. Son chauffeur James lui prit ses sacs et les fourra dans le coffre d'une magnifique voiture de sport. Dave se laissa choir sur un des sièges en cuir du bolide et soupira d'aise d'être enfin chez lui, dans sa ville. James contourna la voiture et prit le volant. Il gagna la rue principale tout en demandant poliment si monsieur a fait bon voyage. Quelquefois Dave aimerait qu'on lui parle normalement mais apparemment sa fortune était trop importante pour qu'on puisse rire et parler dans un langage courant avec lui.

New York s'étendait devant lui. Cette ville ne dormait jamais et la circulation était encore considérable à cette heure. Les lampadaires projetaient de grandes aires de lumières sur le sol, devant lui une file de taxis jaunes, phares allumés, leur chauffeur scandant leur mécontentement à l'aide de klaxons. Leur voiture était immobilisée dans le flux des véhicules. Dave en profita pour demander des nouvelles à James.

« Rien de particulier sir » répondit le chauffeur avec son accent britannique qui plaisait particulièrement à Dave car il avait l'impression, rien qu'en fermant les yeux, d'imaginer les contours majestueux de Big Ben, du Parlement et de sentir les sons si agréables d'une voix royale.

« Comment va-t-elle ? » Osa finalement Dave en déglutissant bruyamment, chose qu'il ne faisait pas habituellement. Il attendait avec anxiété la réponse du vieil homme tout en l'observant. James était plus vieux que lui, bien plus âgé même. Il avait la voix rauque et des gestes ralentis. Il avait passé le cap des soixante-cinq ans. Quelques cheveux grisonnants sur la tête et quelques rides au coin des yeux ne l'embarrassaient pas. Depuis longtemps, il avait accepté la vieillesse. Il possédait un maintien parfait digne des plus grands maîtres de chambres et sa façon de parler venait tout droit d'une Angleterre profonde et distinguée. Il portait ce jour-là, comme à son habitude, un costume entièrement noir qui le faisait paraître plus rigide et compressait son corps mince.

Dave n'était pas du genre à avoir une vraie relation amicale avec quelqu'un pourtant il avouait que ce vieil homme lui était sympathique. Et que sans lui, il n'arriverait pas à tout surmonter. James était la personne dont il avait eu besoin. Il cherchait à ce moment-là un homme qui pourrait l'aider dans ses problèmes. Il avait épluché les petites annonces une par une, prenant le temps. Ensuite, tout s'était passé très vite. Dave avait rencontré James, l'avait informé sur ce qu'il attendait de lui et à la fin de l'entretien, ce vieil homme s'était révélé être celui que Dave attendait. Il l'avait engagé sur le champ, lui donnant plus d'argent que James n'en attendait.

« Bien sir, vous lui avez manqué. Elle n'a cessé de vous réclamer » Ajouta simplement le chauffeur tout en desserrant le frein à main. La voiture repartit lentement puis s'arrêta de nouveau, pare-choc contre pare-choc.

« Elle m'a manqué aussi. Sait-elle que je rentre aujourd'hui ? »

« Bien sûr car elle a aussitôt appelé Mrs. Galls qui avait reçu tantôt votre appel » Mrs. Galls ? Se demanda Dave. Je connais une Mrs. Galls ?

« Votre nouvelle secrétaire, Jane Galls » Évidemment, pensa Dave qui n'avait pas encore pris l'habitude du nom de famille de la secrétaire qui travaillait pour lui. Il ne savait même plus à quoi elle ressemblait. Était-ce celle qui possédait un grain de beauté juste au dessus du nombril ? Ou celle qui avait une cicatrice au genou ? Il l'avait vue une fois, juste avant de partir. L'autre secrétaire avait voulu démissionner d'une place pourtant bien payée. Personne ne connaissait la raison de ce brusque départ. Dave, si. Déjà parce qu'il n'était pas le patron bien aimé de ses employés. Il prenait un ton froid, même dur pour leur demander des services. Et puis, il y avait eu une liaison particulière entre le patron et l'employée. Pourquoi sinon la faisait-il appeler si souvent dans son bureau ?

10 000 mètres au-dessus de l'Atlantique [terminée - correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant