10 000 mètres au-dessus de l'Atlantique [terminée - correction]

20. Paris

Paris, √

21h38

L'ambiance qui régnait dans le véhicule était loin d'être festive. Emma était assise à l'arrière, compressée entre d'un côté Nick qui faisait semblant de s'intéresser à beauté de la capitale française en collant le plus près possible son nez contre la vitre tandis que Dave, situé à la droite de la jeune femme, semblait être absorbé par son téléphone portable. Emma, elle, avait du mal à rester calme. Elle n'était pas tant furieuse envers Camille qui lui lançait de petits regards désolés à l'avant de la voiture, elle était exaspérée par le comportement des deux hommes autour d'elle. Elle savait que Dave et Nick ne s'entendraient jamais mais ne pouvaient-ils pas faire un effort pour rendre cette soirée un peu plus agréable ? Ils avaient l'air tous deux de vouloir camper sur leurs positions.

Quand Camille gara la voiture, Nick s'empressa de sauter hors du véhicule comme s'il voulait fuir le diable qui était à ses trousses. Ce geste enfantin fit lever les yeux au ciel à Emma qui elle, sortait de la voiture avec l'aide de Dave qui lui tenait la portière galamment avec un air indescriptible. Elle se laissa entraîner dans la boîte de nuit par un Dave empressé de s'isoler. Une banquette en cuir éloignée de la piste de danse fut tout ce qu'ils trouvèrent de plus intime. Dans un long soupir, Dave se laissa choir sur ce dernier, suivit d'Emma qui n'avait d'yeux que pour lui. Même dans la demi-obscurité de l'endroit, il était magnifique. Elle remarqua vite qu'il était à l'aise ici comme s'il avait été habitué à passer son temps dans ces lieux mondains.

« Je suis désolé pour mon comportement dans la voiture » Avoua t-il sans oser la regarder dans les yeux « Je sais que tu aurais aimé apprécier que je fasse un geste vers lui mais c'était au-dessus de mes forces » Elle le gratifia d'un faible sourire tout en hochant la tête en preuve d'acquiescement.

« Moi aussi je n'apprécie pas Nick » Renchérit la jeune femme « Il est tellement superficiel »

« Si je ne me trompe pas, il travaille avec toi ? »

« Oui, malheureusement mais... » Elle ne put continuer sa phrase d'avantage car Dave venait de s'emparer de ses lèvres dans un élan passionné. Il ne savait pas ce qui lui prenait, il comprenait juste qu'il avait la terrible envie de l'embrasser continuellement et c'était loin de déplaire à Emma. Sans qu'elle sache comment, Emma se retrouva bien vite sur les genoux de Dave. L'étreinte était sans aucun doute la plus passionnelle qu'ils n'eurent jamais échangée auparavant. Était-ce le fait de s'embrasser ainsi devant un public qui les rendit plus fougueux ? Emma avait tellement fait attention à son comportement en dehors de son appartement qu'elle pensa tout d'abord que c'était de l'impolitesse que de se jeter dans les bras de l'autre, de cette manière si bestiale. Mais, tandis qu'elle se laissait absorber complètement par le baiser, elle se rendit vite compte que l'avis de personnes qu'elle ne connaissait pas lui était totalement indifférent. Elle voulait que Dave reste ainsi, que leurs bouches ne se séparent jamais. Malheureusement, ils atteignirent la limite humaine et exténués, ils s'observèrent reprendre leur souffle. Les cheveux d'Emma étaient presque aussi en pagaille que ceux de Dave maintenant mais dieu, qu'il la trouva aussi belle qu'une déesse grecque ! Et elle paraissait tellement innocente dans sa robe que personne n'aurait pu croire que la jeune femme dissimulait un caractère endiablé. Il allait recommencer à l'embrasser quand Emma l'arrêta gentiment, posant la paume de sa main contre le torse de cet homme si irrésistible.

« Je crois que tu en as eu assez, non ? » Demanda-t-elle en riant.

« Je n'en aurai jamais assez... »Souffla-t-il à l'oreille de sa bien-aimée avant d'embrasser tendrement son cou ce qui fit presque gémir Emma. Elle le stoppa une fois de plus mais ce n'eut pas le don d'excéder Dave. Elle était tellement différente des femmes qu'il avait l'occasion de rencontrer dans son milieu que c'était une joie de s'apercevoir qu'elle ne se donnait pas facilement.