FEVRIER √
Paris, 18ème arrondissement
23h56
Elle rentra chez elle aux alentours de minuit, éreintée. Elle venait juste de finir sa journée de travail et elle avait voyagé toute la journée. La jeune femme tentait de combattre la fatigue mais elle avait du mal à garder ses paupières ouvertes. Elle retrouva son appartement où régnait un froid polaire sans grande joie. Il fallut plus de quinze minutes pour que l'atmosphère trouve un semblant de chaleur. Rares étaient les soirs où elle rentrait dans un tel état, rampant presque jusqu'à son lit pour s'y laisser tomber. Elle portait encore son habit d'hôtesse de l'air et se sentait sale mais elle n'eut pas la force de se rendre à la salle de bain. Elle s'enfouit sous les couettes de son lit et n'eut même le temps de souffler le nom de Dave qu'elle sombrait dans un profond sommeil. Quelque part aux Etats-Unis, un jeune homme rêvait d'elle et regardait sans grand intérêt la ville de New York s'agiter sous ses pieds.
*
Emma avait passé sa journée aux côtés de Louis. C'était la première fois qu'il reprenait contact avec elle et étrangement, elle avait besoin de ça. Ces retrouvailles avaient un peu le goût de la liberté. Ses horizons s'agrandissaient considérablement, elle qui pouvait compter ses amis sur une seule main. Quand elle sonna chez lui, la porte s'ouvrit tout de suite sur le jeune homme, torse nu. Elle se sentit gênée et ne put empêcher la rougeur de ses joues. Il ne portait qu'une simple paire de jogging gris. Mis à part Dave, elle n'avait jamais vraiment côtoyé de garçons qui avaient l'habitude de se promener à demi-nu. Mais quand elle vit le visage creusé de Louis, tout son trouble disparut. De petites perles de sueur faisaient leur apparition à tout endroit de son corps. Sans un mot, elle plaqua la paume de sa main fraiche sur son front et constata bien vite qu'il n'allait pas bien. Le contraste de température d'un membre tiède sur le corps chaud de Louis le fit soupirer de soulagement.
« Mon dieu Louis, tu es brûlant » Dit-elle avec un air maternel « Il faut que tu retournes dans ton lit » Elle l'entraîna dans ce qu'elle savait être sa chambre et l'aida à se placer sous les couvertures. Tandis qu'il attendait patiemment sous la couette, elle se remuait pour trouver une serviette qu'elle humidifia. Elle retourna dans la chambre, s'assit sur le lit, près de lui et posa délicatement ce bout de tissu frais sur le front chaud de Louis. Il ne cessait de la fixer comme si elle était un ange descendu du ciel rien que pour lui. Il délirait presque tant il suffoquait. Devant lui se trouvait la plus agréable créature qu'il lui eut été donnée de voir. Les cheveux roux de la jeune femme formaient un halo autour de son visage cristallin et ses beaux yeux bruns se détachaient de cet ensemble déjà bien flatteur. Dépourvu de raison, il ne se retint pas du désir qui le consumait quand il la regardait. Ses lèvres se déposèrent machinalement sur celles d'Emma sans que cette dernière n'ait eu le temps de réagir. Il trouva dans ce baiser bref ce qu'il avait désiré depuis longtemps : la preuve qu'il n'était plus seul. Il n'obtint peut-être aucune réponse de la jeune femme mais elle ne lui interdisait pas non plus. Il se releva difficilement, calant son corps entre deux coussins et encadra le visage d'Emma à l'aide de ses mains tremblantes. Cette immobilité se traduisait pour Louis comme un accord tacite tandis que la vérité était bien plus compliquée que cela. Emma ne comprenait pas pourquoi elle ne stoppait pas cette avancée, cet acte qui la rendrait plus tard honteuse. Elle n'avait pas de contrôle sur son corps. La sensation de ses lèvres chaudes sur les siennes était agréable et elle se détesta de penser cela alors que ses sentiments se tournaient indéniablement vers Dave. Dave. Elle répéta ce prénom comme si elle retrouvait sa raison. Elle réalisa bien vite ce qui se passait et alors que Louis s'accrochait à elle désespérément, elle se crispa dans son étreinte et se délivra de cette dernière. Elle s'enfuit du lit, marquant une distance entre Louis et elle comme pour éviter que ce dernier n'exerce une autre pression sur elle.
![](https://img.wattpad.com/cover/38157514-288-k739312.jpg)
VOUS LISEZ
10 000 mètres au-dessus de l'Atlantique [terminée - correction]
RomanceQuels sont les chanceux qui peuvent se vanter d'avoir fait une rencontre opportune à 10 000 mètres d'altitude ? * Elle détacha ses bras de son cou et se recula pour mieux l'apercevoir. Dieu qu'il était beau sous la clarté de la lune ! Que ses...