15. New York, New York-Presbyterian Hospital

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New York, New York-Presbyterian Hospital √

00h50

« C'est insensé » S'exclama la mère de Dave tout en faisant les cent pas dans la chambre d'hôpital de sa petite-fille. Comment pouvait-il s'échapper de New York pour Paris dans une telle situation, en emmenant Daisy qui plus est ? Elle ne comprenait pas ce brusque changement d'humeur de la part de son fils, pourquoi s'enfuir pour Paris ?

Dave la rassura, lui promit que tout se passerait bien et que ça ferait du plus grand bien à Daisy qui avait passé les derniers jours clouée dans un lit. Même le chirurgien ne voyait rien à redire si ce n'est qu'il fallait la ménager et la ramener sur pieds pour l'opération. Daisy, elle, rayonnait de joie et les yeux perdus dans le vague, elle n'entendait même pas sa grand-mère ramener Dave à la raison. Paris, c'était tout à quoi elle pensait. Elle avait tant rêvé d'y aller et de partir avec Dave visiter cette magnifique ville à l'architecture et à la gastronomie raffinées. Ce rêve de se rendre dans la capitale française, elle le tenait de sa mère qui avait toujours voulu s'y rendre elle aussi mais c'est un voyage qu'elle n'avait pas eu le temps de faire aussi Daisy lui avait fait la promesse d'y aller à sa place. Et voilà qu'aujourd'hui, on lui annonçait qu'on partait ce matin-même à Paris ! Elle n'arrivait pas à dissimuler le sourire épanoui qui illuminait son visage. Elle était plus que sereine maintenant si elle partait rejoindre sa mère au ciel : elle pourrait lui raconter le périple qu'elle allait faire avec oncle Dave. Elle était tellement excitée qu'elle se mit à rêver aux endroits qu'elle allait visiter, aux mets qu'elle allait manger et aux personnes qu'elle allait rencontrer. Elle sauta du lit prestement et entoura de ses frêles bras le corps de Dave qui fut tout d'abord surpris car il se trouvait en pleine conversation avec sa propre mère qui refusait catégoriquement ce voyage. Mais, quand elle vit que sa petite-fille semblait revivre à l'idée de découvrir Paris, elle se rangea à l'idée de Dave. La discussion tourna ensuite autour de ce périple assez fou et tout fut arrangé. Dave avait demandé un jet privé car il pensait que jamais il ne ferait voyager Daisy dans un avion où des centaines de voyageurs se tassent et au cas où elle ferait une rechute, il serait bien plus simple de l'emmener à l'hôpital dans un avion privé.

Daisy souffla encore un mot de remerciement à l'oreille de Dave avant de tendre ses deux joues à ses grands-parents.


Paris,

15h30

Emma s'était réveillée affreusement tard et même si elle n'avait rien de prévu, elle n'aimait pas perdre la moitié de sa journée en sommeil. Elle avait lentement relevé une paupière vers 14h, étiré ses muscles endoloris pour se réveiller complètement avant de jeter un regard au réveil de la chambre de Louis. Elle avait alors sauté du lit, déambulant dans la cuisine où Louis, qui venait juste de se lever, mettait en marche la cafetière qui émit de longs soupirs avant de faire couler le liquide noir. Elle le salua d'un petit geste de la main et s'assit sur une des chaises de la table. En sa compagnie, elle se sentait étrangement détendue comme si elle le connaissait depuis longtemps, comme si elle avait dormi des années au lieu d'une nuit.

« Bien dormi ? » Lui demanda-t-il et elle hocha simplement de la tête, n'étant pas trop du matin. Elle se contenta d'avaler le bol de café que venait de lui remplir Louis en silence. Quand elle se sentit mieux, c'est-à-dire assez réveillée pour faire la causette, elle commença la conversation. Elle apprit vite que Louis travaillait comme caissier dans un petit supermarché du coin et passait ses nombreuses soirées dans les boîtes de nuit avec ses amis. Un petit sourire triste s'esquissa sur son visage avant de disparaître.

« Pourquoi passer son temps dans les boîtes ? » La questionna-t-elle, tout en buvant sa dernière gorgée de café.

Il ne lui répondit pas comme s'il n'avait pas la réponse et, alors qu'elle croyait qu'il était perdu dans ses pensées, il prit la parole. Il lui expliqua que ses amis côtoyaient ces genres d'endroits et que, pour ne pas se sentir à part, il les suivait. Comprenait-elle ? Oh oui, elle connaissait ça, le fait qu'on se sente obligé de suivre ses amis dans toutes leurs aventures pour ne rien rater et ne pas se sentir rejeter mais elle avait tiré un trait sur tout ça. C'était à l'université qu'elle avait décidé de suivre son propre chemin et de ne plus se laisser guider par le bout du nez par les autres. C'était cette même année qu'elle s'était dite que peu importe ce qu'elle faisait, les autres la trouveraient toujours inférieure à eux. Elle s'était alors réfugiée dans les livres, le travail cherchant son épanouissement personnel, l'avait-elle trouvé ? A 24 ans, elle se sentait comme si elle vivait encore à l'époque de l'université.

10 000 mètres au-dessus de l'Atlantique [terminée - correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant