AVRIL √
New York,
9h40
Elle resplendissait dans sa longue robe blanche. Elle avait relevé ses cheveux roux en un chignon désordonné et avait incrusté de petites perles nacrées sur les barrettes qui les maintenaient en place. Pour l'événement, elle avait appliqué une couche plus généreuse de maquillage même si c'était encore loin d'être indécent. Ce n'était pas étonnant, Dave était sûr que jamais Emma ne tomberait dans la vulgarité. Ce n'est pas qu'elle portait peu d'importance à son physique, c'est qu'elle arrivait à se détacher de ces petits riens qu'une femme 'se doit de toujours avoir dans un sac à main', expression qui n'avait pour elle que peu de sens. « Tu n'as pas besoin de tous ces artifices » Lui disait Dave quand il l'observait regarder le maquillage des autres femmes qui contrastait avec celui inexistant d'Emma « Tu es époustouflante à chaque instant » puis, ils se mettaient à s'embrasser sans se préoccuper du regard des passants. Échanger un baiser en public ne devrait pas être considéré comme vulgaire, qu'y a-t-il de plus beau qu'un couple qui s'aime ? La société reste plus prude que jamais, nos moindres faits et gestes sont observés et jugés. Emma, elle, restait indifférente désormais aux remarques qu'on leur faisait quand ils s'embrassaient.
Dave avait endossé un costume : chemise blanche qui faisait ressortir ses muscles saillants, pantalon noir et veste qui soulignait ses épaules carrées. Il tenait une cravate dans ses mains, attendant qu'Emma la lui mette bien qu'il sache s'y faire. Il voulait juste sentir les mains de son amante courir le long de son cou. Quand elle voulut la nouer, elle fut interrompue par des baisers posés aux creux de son oreille. C'est avec des mains tremblantes de désir qu'elle réussit à la lui mettre. Elle l'embrassa sur le bout de son nez avant d'échapper à son étreinte qui, elle le devinait, allait se faire plus ferme. Elle préféra s'éloigner de lui, s'asseyant face à lui. Ils s'observèrent sans dissimuler la passion qui les étreignait et qui leur dictait de déchirer les vêtements de l'autre. Tâche ardue car ils n'avaient jamais été habitués à refouler leurs émotions : quand ils avaient le désir de faire l'amour, ils se réfugiaient dans la chambre, c'était aussi simple que cela. Mais, aujourd'hui, ils devaient faire taire leurs ardeurs car ils ne pouvaient se permettre de froisser leur habit de cérémonie.
« Je crois que je ne tiendrai pas longtemps dans cette position » Avoua Dave sans quitter des yeux son amante. Même la distance qui les séparait lui donnait une furieuse envie de l'embrasser, voire plus. Mais, le regard ferme d'Emma l'empêcha de mettre en œuvre ses desseins.
« Dave, on se doit de rester impeccables. Je ne me vois pas arriver au mariage de mon frère les cheveux emmêlés et les habits froissés. Et puis, ajouta-t-elle, nous ne sommes pas des bêtes ! Nous pouvons nous abstenir de faire l'amour durant au moins une demi-journée » Elle n'en était pas sûre finalement, elle-même ayant du mal à ne pas réfuter ses propres paroles une fois qu'elles furent sorties de sa bouche.
« Oh et puis tans pis » Murmura Emma comme si elle ne parlait qu'à elle. La jeune femme se leva de son fauteuil pour se jeter sur la bouche de son amant avec une férocité inqualifiable. Ses baisers elle les voulait, c'est d'ailleurs ce qu'elle désirait le plus. Un baiser au creux de l'oreille et elle était déjà sur une autre planète. Dave put presque la sentir fondre sous son toucher quand il l'encercla de ses bras. Une bouffée de chaleur les envahissait tous deux. Ils ne pouvaient se défaire trop longtemps l'un de l'autre. Quand le bruit de la sonnette d'entrée les interrompirent, ils ne s'en préoccupèrent pas le moins du monde, trop occupés à sentir l'autre s'enflammer sous ses caresses. Cependant ce bruit dérangeant persista, Dave soupira avant de déposer Emma gentiment sur ses deux pieds. Il se dirigea vers la porte, maudissant la personne qui osait les perturber. De son côté, la jeune femme remettait d'aplomb sa robe et sa coiffure.
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10 000 mètres au-dessus de l'Atlantique [terminée - correction]
RomanceQuels sont les chanceux qui peuvent se vanter d'avoir fait une rencontre opportune à 10 000 mètres d'altitude ? * Elle détacha ses bras de son cou et se recula pour mieux l'apercevoir. Dieu qu'il était beau sous la clarté de la lune ! Que ses...