Chapitre 56: Comme on se retrouve papi

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   Après seulement quatre heures de sommeil à cauchemarder du meurtre d'hier, je me lève enfin.

   Il est seulement 6 h du matin, mais je n'arriverai pas à retourner dormir, même si mon corps me le réclame. Mon esprit, lui, n'arrive pas à se poser.

    Je vais dans la salle de bain pour me laver avant d'affronter cette journée.

   Affronter cette journée en tant que meurtrière de mon jumeau...

   En passant devant le miroir, je ne me reconnais presque pas. J'ai des poches sous les yeux qui rendent mon teint tellement pâle qu'on dirait que je suis malade. Mes cheveux sont en désordres et les traces de mon étranglement, se voient plus que jamais sur mon cou.

   Il est tant de changer tout ça, car je ne peux pas rester comme ça.

   Pour qui on va me prendre ?

   J'entre dans la douche et me lave entièrement pour essayer de ressortir la plus neuve possible.

   Si seulement on pouvait aussi faire ça avec nos pensées...

   Je m'habille d'une robe rouge sang à manches longue, me maquille simplement avec ce que j'ai acheté et coiffe mes cheveux bouclés pour qu'ils descendent en cascade sur mon dos.

   Je me regarde dans le miroir, satisfaite de mon image de femme confiante et avant de partir, je cale le couteau avec une attache, sur mon avant-bras. Près de mon poignet pour pouvoir l'attraper quand j'en aurai besoin.

   Quand je me dirige vers ce qui est maintenant mon bureau, je vois que celui qui était chargé du kidnapping attend assis près de la porte.

   Il se lève quand il me voit pour me saluer :

   - Bonjour, capo.(chef)

   - Bonjour, où sont-ils ?

   - Dans la salle de torture.

   J'essaie de tout mon possible de cacher ma surprise sur mon visage même si en y réfléchissant, cela ne devrait pas me surprendre que Rayan possédait une salle de torture.

   - Je vous suis. Comment s'est passé l'enlèvement ?

   - Ils sont un peu amochés, mais on était obligés, ils se sont battus comme des chiens enragés.

   Le vieux va me haïr pour ce que je lui fais subir.

   - Vous avez fait ce qu'il fallait.

   Une fois arrivé dans un autre sous-sol, je me tourne vers l'homme pour lui dire :

   - Appelez-moi les jumeaux, je les veux dans mon bureau quand je reviendrai.

   - Je vais les chercher.

    Il s'en va et j'avance vers les hommes qui gardent la porte de cette fameuse salle de torture.

   Il me salue et je rentre.

   Les deux hommes sont salement amochés. Ils ont le visage gonflé et éraflé par les coups.

   Le vieux paraît exténué, tandis que le frère de Aurélio que je ne connais pas, garde la tête haute et me fixe de ses yeux bleus de glace.

   Il a les mêmes yeux que son père. Froid comme de la glace.

   - Toi ! Je savais bien que j'avais raison ! La même mauvaise graine que ton fils de pute de frère.

   Je lui assène un coup de poing qui le fait taire.

   - Comme on se retrouve papi. Moi aussi j'avais raison, vous êtes un vieux con qui croit avoir raison !

   - Quand je sortirai d'ici, je te ferai la peau Franque, dit-il en crachant à mes pieds.

   - Si vous sortez d'ici.

   Même si je n'ai pas l'intention de le tuer. Enfin, pour l'instant.

   - Tu n'aurais pas le cran pour me tuer. Aurélio te ferait la peau.

   - Ne me tentez pas papi et sachez une chose, je n'en ai rien à foutre de ce que pourrait me faire votre petit-fils, car si c'était les cas, vous ne seriez pas ici.

   Il se résigne un peu, mais affiche toujours autant de colère sur son visage.

   - Pour quelle raison nous sommes ici ? Demande l'aîné d'Aurélio.

   - Disons que j'ai besoin de vous pour atteindre votre frère.

   - Votre plan ne marchera pas.

   Mon téléphone sonne et constate en regardant l'écran que c'est Aurélio.

   - On dirait bien que si.

   Je réponds.

   - À quoi tu joues ?

   - Aurélio. Les nouvelles vont vites apparemment.

   - Oui. Répond à ma question maintenant !

   Je crois que je ne l'ai jamais entendue aussi énervé depuis que je le connais et je décide de le pousser à bout.

   - Quelle question ?

   Il souffle.

   - Ne joue pas à ça avec moi Stella. Tu ne sais pas à qui tu as affaire quand on touche à ma famille !

   - Si tu crois que je joue Don, alors tu ne me connais pas autant que tu le prétends.

   - Tu n'oserais pas leur faire du mal.

   Un rire s'échappe de ma bouche pendant que je m'approche du vieux.

   Je le regarde droit dans les yeux lorsque mes doigts s'approchent de son pouce gauche.

   - Écoute bien ça Aurélio.

   Je prends le doigt et le tourne dans le sens inverse de la main de son grand-père, ce qui le fait craquer dans un son distinct, en plus d'entendre le cri du vieux.

   - Si tu touches encore à eux, je vais venir te tuer Stella.

   Je craque l'autre pouce de l'homme qui crie une nouvelle fois.

   - Alors viens me chercher, je t'attends.

   Je lui raccroche au nez et vais pour partir de la salle quand mon autre otage me retient :

   - Qu'allez-vous faire de nous ?

   - Cela dépendra de votre petit frère.

   - Pourquoi vouloir lui faire la guerre alors qu'il n'est jamais sortie perdant ?

   - Il y a une première fois à tout et puis, qui a dit que j'allais perdre ?

   - Vous n'avez aucune expérience dans le milieu alors que lui, il est né pour ça, tout comme moi.

   Je m'approche de lui.

   - Je n'est peut-être pas d'expérience mais je ne suis pas idiote.

   - Je n'ai jamais dit le contraire, car si c'était le cas, vous seriez déjà morte à l'heure qu'il est.


Si je l'avais su...je ne l'aurai jamais cruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant