Chapitre 66: Un début de paix ?

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   Je défile les chaines avant de tomber sur un film d'action que je laisse tout en jetant des coups d'œil sur le lit qui ne se trouve pas loin du mien.

   Il n'a toujours pas dit un mot depuis que j'ai allumé la télé et même s'il n'a pas les yeux dirigés sur le film, je suis pratiquement sûr qu'il est en train de l'écouté et de le regarder quand je ne le regarde pas.

   Me sentant coupable de lui avoir crié dessus, je décide d'engager la conversation.

   - Tu sais qu'aimer un film n'a jamais tué personne ?

   - Je sais.

   - Alors pourquoi tu fais semblant de ne pas le regarder ?

   - Répond à ma question et je répondrai à la tienne.

   - Pourquoi tu fais toujours ça ?

   - Toujours quoi ?

   - Tu le sais très bien, du chantage !

   - Il n'y a que de cette manière qu'on arrive à obtenir vraiment des réponses, dit-il d'une manière nonchalante.

   - Ce sont des conneries. Il y a d'autre manière d'avoir des réponses des gens qu'on est censé aimer.

   - Qu'est-ce que tu insinues Stella ?

   - Que tu ne m'aimes pas réellement.

   En attendant ça réponse, ma gorge devient sèche.

   - Tu sais ce que je ressens maintenant ?

   Non, parce que si je le savais, on n'en serait pas là aujourd'hui.

   - Je suis plus vieux que toi Stella, je sais ce que sait l'amour. Tu ne vas pas me l'apprendre.

   - Quel âge tu as ?

   - Pourquoi tu veux le savoir ?

   - Laisse tomber, on ne peut jamais parler avec toi !

   Et c'est vrai. Lui, c'est pratiquement tout de moi tandis que moi, je ne sais pratiquement rien de lui. Il m'a même déjà vue nue et moi, j'ai eu droit à quoi ? Un torse !

   - J'ai 28 ans, finit-il par dire.

   - T'es vieux.

   Et sans que je m'y attende, il éclate d'un rire grave que j'ai jamais entendu.

   - On ne me l'avait jamais faites celle-là.

   - Qui oserait insulter l'homme qui est à la tête d'une des plus grande mafia d'Italie ? dis-je sur le ton de la plaisanterie.

   - C'est exact, il n'y a que toi pour jouer les rebelles.

   - Il n'y a pas de quoi, je serai toujours là pour te les casser, dis-je avec un petit sourire tout en lui faisant un clin œil.

   Son sourire s'élargit quand il me regarde.

   - Tu devrais sourire plus souvent, ça te va tellement bien.

   - Ah quoi ça sert de sourire quand tout le monde me tourne le dos comme si je ne valais pas la peine qu'on se batte pour moi.

   - Tu vaux la peine qu'on se batte pour toi.

  - Tu es mal placé pour dire ça. Tu m'as abandonné Aurélio. Je commençais à me sentir chez moi ici et tu m'as viré parce que je ne voulais pas me marier avec toi ! Comment tu as pu me faire ça ?

   Un nouveau silence se crée et au moment où je pense qu'il ne va jamais me réponde, il dit :

   - Je te voulais auprès de moi et je te veux toujours comme ma femme et quand j'ai vu que tu m'as dit non parce que tu ne m'aimais pas... J'ai eu mal au cœur... et je ne voulais pas te voir tous les jours en sachant que tu me détestais... Ça me faisait trop mal. Mais quand tu es partie, j'ai compris mon erreur et j'ai voulu que tu reviennes, mais c'était trop tard et ta haine envers moi avait grandis alors, j'ai tenté le tout pour le tout en enlevant Agathe pour te faire revenir ici.
  
   Je ne pensais pas que mon départ l'avait autant affecté, enfin si ce qu'il dit est vrai...

   Ne sachant pas répondre face à cette déclaration, je sors la seul chose qui me vient à l'esprit :

   - Pourquoi tu n'essaies pas de récupérer ta mafia ?

   - Tu veux vraiment le savoir ?

   Bien sûr que oui, quelle question !

   - Oui.

   - Premièrement, cela me fait des vacances depuis très longtemps et deuxièmement, j'essaie de voir si tu es capable de gérer cette mafia si un jour, tu changes d'avis à propos de moi... de nous et que si un jour, il m'arrive quelques chose, que tu sois capable de gérer sans moi.

   - Tu prends des risques selon Angelo. Il m'a dit que des ennemies pourraient surgir ici pour voler cette mafia.

   - Je sais, mais je pense que tu seras te débrouiller si cela arrive et puis il ne sera pas trop tard pour me libérer, dit-il en levant ses deux sourcils.

   Ce qui m'arrache un sourire malgré moi.

   - Donc tu me testes ? Encore une fois ?

   - Oui.

   - Et si je ne change pas d'avis à propos de toi... de nous ?

   Il hoche ses épaules nonchalamment.

   - Si ce n'était pas le cas, tu ne m'aurais pas laissé sans attaches comme je le suis maintenant.

   C'est fou comme il est si confiant...

   - Comment ça se fait que tu sois détaché d'ailleurs ?

   - L'expérience.

   - Développe.

   - Tu donnes des ordres maintenant ?

   Je lève les yeux aux ciels.

   - Ce n'est pas la question.

   Avec un sourire, il me répond :

   - Mon père nous a attaché pendant des heures, mon frère et moi, avec différentes entraves selon les jours pour qu'on apprenne à se libérer sans l'aide de personne.

   Il faut être taré pour infliger une chose pareille à ses enfants.

   - C'est horrible.

  - Ça l'est au début, mais on s'y fait petit à petit. C'est un mal pour un bien, car ça peut nous sauver la vie.

   - Tu as dû déjà te servir de ce que ton père t'a appris ou pas encore ?

   - Une fois et j'ai fini par décapiter la famille entière.

   En voyant ma tête, il continue :

   - Ne t'en fais pas, les enfants étaient adultes. C'est ce qui a fait ma réputation si terrible et ce n'est pas plus mal.

   Désormais, je sais enfin pourquoi beaucoup ont peur de lui.

   - Tu ne me fais pas peur.

  - T'en mieux. Ce n'est pas ce que je veux.

   Et je le crois, cela fait bien longtemps qu'il a arrêté de vouloir me faire peur. Il m'a montré son vrai visage et j'arrive maintenant à cerner qui il l'est vraiment.

   - N'espère pas que je lève ton statut de prisonnier avec toutes ses paroles, dis-je sur le ton de la plaisanterie.

   - Je ne doute pas une seule seconde que je t'ai attendrie.

   Au contraire, il m'a attendrie, mais pas au point de lui faire pleinement confiance.

   - Bien.

  - Comme je te l'ai dit ça me fait des vacances et puis je m'amuse bien à te regarder diriger comme une vraie boss et terroriser les gens autour. De plus, sa forge aussi ta réputation.

   Une réputation qui doit se rependre vite, ce qui veut dire que des ennemis ne vont surement pas tarder à rappliquer. Il faut commencer à reformer les rangs.

   - Et comment je m'en sors d'après ce que tu vois ?

   - Bien, tu fais beaucoup d'erreur, mais je ne doute pas que tu finira par y arriver.

   - Si je fais tant d'erreurs, pourquoi tu ne m'aides pas ?

   - Parce que je ne serais peut-être pas toujours là, mia cara.

Si je l'avais su...je ne l'aurai jamais cruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant