Chapitre 76: Mourir

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   Depuis plusieurs minutes maintenant, les cris d'Angelo résonnent dans la pièce. L'homme qui nous retient captif, prend un malin plaisir à lui casser les os un par un et je ne peux rien faire. Comme les autres fois. Même pas lui tenir les doigts, car quand j'ai voulu les toucher pour les tenir, j'ai senti ses doigts tordus à 90°.

   L'entendre hurler de cette manière me donne envie de mourir sur ma chaise.

   Quand le silence se fait enfin dans la pièce, je sais que ça va être mon tour. Aujourd'hui, il ne m'a pas touché, mais je sais que je n'échapperai pas à une nouvelle torture, car après tout, c'est surtout après moi qu'il en veut.

    Qu'il me viole ou pas, ne me fait plus grand-chose. J'ai appris à me détacher complétement de mon corps au fur et à mesure qu'il le faisait et j'en remercie mon cerveau de l'avoir fait, parce que je ne sais pas comment je m'en sortirais autrement. Maintenant, j'ai juste l'impression d'être une spectatrice de ce qu'il fait subir à mon corps sans plus rien ressentir, comme si j'étais à la troisième personne, avant de revenir à moi quand il me remet sur la chaise. Cette fameuse chaise qui aura ma mort un jour, car oui, je mourrai sur celle-ci et il y a un petit moment que j'ai réalisé qu'Aurélio à peu de chance de nous retrouver. Ou alors si un jour, c'est le cas, ce sera nos cadavres qu'il découvrira et ce sera trop tard, mais je n'ai pas peur, la mort ne me fait plus peur. Pas plus peur que de vivre encore des jours dans la souffrance, car oui, je souffre en permanence. J'ai l'impression que je risque de mourir à chaque seconde qui passe à cause d'une infection ou de mes blessures qui ne sont même pas encore cicatrisées.

   Mon œil et en miette, ce qui me provoque des maux de tête tellement violents que la plupart du temps, je m'évanouis. J'ai le visage gonflé avec mon nez cassé et mes membres ne ressemble plus à rien. Il m'arrive de détourner les yeux de mon corps quand la lumière s'allume, car j'ai l'impression de ne pas me reconnaître. Mes membres sont maigre et brulé à sang, ils sont tellement rouges que des cloques se sont formés sur mes deux jambes créant une sorte de bouillabaisse puante. Les cloques sont si gonflées de liquide jaune sur cette peau rouge vif, que je me demande encore comment je fais pour ne pas avoir attrapé une infection dans cette endroit insalubre.

   Il s'approche de moi avec son sourire horrible plaqué sur le visage pour s'assoir sur une chaise en face de moi.

   Quant à moi, je reste impassible, je sais déjà ce qui m'attend et je sais que quoi que je fasse, je ne vais pas en échapper.

   - Tu as une sale mine, tu sais ça ?

   Je ne réponds pas. Bien sûr que je le sais.

   - J'espère que tu sais aussi que je ne te baise pas vraiment pour ta beauté, car à ce niveau là, même la femme la plus moche du monde, serait magnifique à côté de toi.

   Je le sais ça, même si toutes les femmes du monde sont belles à leur manière, moi, je ne vaux plus rien. Mes bras sont tellement maigres que j'ai l'impression d'être un cadavre ambulant.

   - Laisse là tranquille ! crie Angelo avec une voix très enroué.

   Je salue son courage parce que moi, je n'en ai plus. Je me suis résigné et tout ce que j'attends, c'est qu'il me tue. J'espère juste qu'Angelo s'en sortira. C'est tout ce que je demande.

   - Ferme là au sinon, je la fous à tes pieds et je la sodomise devant tes yeux !

    Angelo se tait et effleure mes doigts pour me signaler qu'il est avec moi et qu'il me soutient.

   J'aurais aimé lui parler, mais depuis mon premier viol, je suis incapable d'ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. J'en suis incapable.

   L'homme place une main derrière moi pour atteindre mes doigts et commencer à me tordre l'un d'entre eux.

Si je l'avais su...je ne l'aurai jamais cruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant