Sur ton chemin | Eddie Munson

Chapitre 8 - 86 bébé !

Un rayon de soleil qui caressait avec insistance son visage la sortit peu à peu du sommeil. Joanna étendit les bras pour s'étirer et sentit que le lit était vide à côté d'elle. Mais elle entendait à l'autre bout du couloir la musique grésillante d'un poste de radio allumé. Eddie avait dû se réveiller avant elle. Elle ouvrit alors les yeux et observa la chambre avec un sourire en repensant à la journée de la veille et la soirée passée avec lui. Les choses s'étaient emballées entre elle et lui mais elle ne regrettait rien. Elle ne s'était pas sentie aussi bien depuis longtemps. Joanna se leva du lit et constata à quel point leur ardeur de la veille avait laissé des preuves. Ainsi, elle récupéra sa petite culotte par terre près de la porte et décrocha son soutien-gorge de la guitare d'Eddie sur laquelle il s'était suspendu après avoir été balancé au hasard à travers la chambre. Le pantalon de jogging qu'il lui avait prêté, lui, pendait lamentablement sur l'ampli. Joanna se mordit les lèvres en souriant en repensant à l'empressement avec lequel Eddie le lui avait enlevé.

Elle attrapa simplement un t-shirt Hellfire qui traînait sur une chaise et l'enfila avant de sortir de la chambre pour rejoindre Eddie. Il était dans la cuisine, visiblement affairé à préparer le petit-déjeuner. Joanna l'enlaça par derrière, l'entourant de ses bras.

« Hey, princesse... » dit-il en se retournant avant de déposer un baiser sur son front. « Bien dormi ? » demanda-t-il.

« Comme un bébé. Et toi ? » demanda-t-elle en lui retournant la question.

« Pareil... Je crois bien que tu m'as épuisé hier... » plaisanta-t-il. « Mais je m'en plains pas... C'était... incroyable... » murmura-t-il en lui caressant la joue. Joanna sourit en retour et ne put qu'approuver. Eddie était un mélange de fougue et de tendresse et la combinaison de ces deux aspects de personnalité la faisait craquer. Il s'aperçut alors du t-shirt qu'elle avait enfilé et fit glisser ses doigts sur l'écriture du logo Hellfire. « Il faudra que je t'en fasse faire un à ta taille, maintenant que tu fais partie du club... Mais... garde encore un peu celui-là... t'es sexy quand tu portes mes affaires. » dit-il d'une voix grave, un regard faussement séducteur collé au visage, ce qui ne manqua pas de la faire rire.

« Je vois que tu fais le petit-déj'. C'est mignon. » dit-elle en regardant par-dessus son épaule pour voir ce qu'il avait préparé.

« Euh... ouais, du moins j'essaye, mais j'ai encore des progrès à faire... » répondit-il en jetant à la poubelle deux tartines de pain noires comme du charbon. « Mais Eddie Munson n'abandonne jamais après un échec ! » ajouta-t-il d'une voix théâtrale en déposant fièrement sur la table des tartines de pain bien dorées.

« Je suis fière de toi ! » déclara-t-elle d'un ton solennel en levant les mains pour l'applaudir. Eddie l'attira de nouveau à lui pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Il ne se lasserait jamais de la toucher et de l'embrasser, il en était convaincu. Les doigts d'Eddie jouèrent distraitement avec la boussole qu'elle avait toujours autour du cou. Il se demandait comment les choses se seraient passées si Rick ne lui avait pas cassé la figure ce soir-là...

« C'est un symbole. » expliqua doucement Joanna. Eddie releva les yeux vers elle d'un air interrogateur, ses doigts jouant toujours avec la petite boussole. « Mon pendentif, c'est un symbole... comme pour m'aider à trouver mon propre chemin. » poursuivit-elle. « Clairement, je t'ai trouvé toi, sur mon chemin... Ou disons plutôt que tu t'y es imposé. » précisa-t-elle en riant, repensant à la façon dont-il l'avait prise sous son aile alors qu'elle était sur la défensive dès le départ. « Mais j'en suis bien contente... Je n'ai jamais vraiment été proche de personne, tu sais... » expliqua-t-elle.

Eddie ne l'interrompit pas. Le premier jour, à la table de pique-nique, il lui avait promis qu'il ne lui poserait pas de question mais il lui avait toujours fait comprendre qu'il serait là pour l'écouter si elle avait besoin de parler. Alors il se contenta de lui prendre la main et de s'asseoir avec elle à table devant le petit-déjeuner.