Chapitre 17 - Dans la peau

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Hors d'haleine et le cœur battant après l'effort, le corps d'Eddie s'affaissa sur celui de Joanna, sa poitrine contre la sienne et le visage logé dans le creux de son cou. Respirant lourdement et leur corps collants de sueur, ils restèrent comme ça sans bouger pendant plusieurs minutes, le temps de redescendre de leur état d'extase. Le cerveau de Joanna sembla toutefois se remettre en marche avant celui d'Eddie et, trouvant sa position un brin inconfortable, elle lui tapota légèrement l'épaule. « Hey, Eddie ? » murmura-t-elle doucement pour attirer son attention sans le brusquer. « Est-ce que je pourrais récupérer mes jambes ? »

« Oh, merde. Ouais, désolé. » articula-t-il, le souffle court. Il gloussa avant de se retirer doucement et délogea les jambes de Joanna, toujours perchées sur ses épaules, pour les allonger de nouveau confortablement sur les draps. Joanna pouffa de rire devant le visage hilare et réjoui d'Eddie. Allongés désormais côte à côte dans ce lit bien trop grand, Joanna se blottit contre lui, les lèvres contre sa clavicule. Eddie glissa un bras sous ses épaules et se prélassa dans la chaleur qu'émanait son corps. Ce moment de repos était essentiel, juste le temps de remettre leur esprit sur les rails après ce moment d'ardeur. Mais pour Eddie, c'était plus facile à dire qu'à faire alors qu'il frémissait sous l'index de Joanna qui redessinait lascivement les motifs des tatouages présents sur son torse. « Tu es incroyable... » dit-il avec un sourire béat alors que son cœur avait repris un rythme normal.

« Je sais. » répondit Joanna d'un air joueur en posant son index sur les lèvres d'Eddie. Ce dernier fit mine de vouloir la mordre et Joanna retira son doigt en ricanant. Elle sortit finalement du lit, complètement nue, et se mit à sourire devant le regard d'Eddie qui la reluquait sans gêne. Ses yeux ne quittèrent pas une seconde les courbes de son corps qu'il dévorait d'un regard affamé, comme s'ils ne venaient pas de faire l'amour une bonne partie de la matinée. Joanna attrapa la boîte de préservatifs qui traînait sur le chevet et la secoua pour mettre en évidence le fait qu'elle était presque vide. « Il va falloir en racheter sinon... » dit-elle en secouant la tête, laissant planer comme une sorte de menace.

« Wow ! Je mets ça tout de suite sur ma liste des priorités absolues ! » s'exclama-t-il, l'idée d'abstinence lui étant parfaitement inconcevable. Joanna tourna les talons en rigolant pour rejoindre la salle de bain attenante à la chambre. Eddie se précipita pour sortir également du lit, s'emmêla les pieds dans les draps et manqua s'étaler sur la moquette avant de retrouver son équilibre et rejoindre Joanna au petit trot dans la salle de bain.

Tout était plus grand et luxueux ici, chez Steve Harrington. Rien que le fait d'avoir une suite, rien que pour eux deux, était incroyable. Le lit était immense, il y avait un dressing dix fois trop grand pour l'ensemble de leurs vêtements réunis et une salle de bain privée avec douche et baignoire. Rien que la douche pouvait facilement contenir une demi-douzaine de personnes et l'intégralité du sol était en marbre. C'était démesuré. Eddie se faufila sous l'eau chaude et enlaça Joanna par derrière avant de bécoter son cou. Jo pencha la tête et se laissa dorloter. « J'ignorais que Steve était si riche... » finit-elle par dire alors qu'Eddie lui savonnait le dos.

« Ouais... c'est clair que ça n'a rien à voir avec mon mobil-home... » répondit Eddie sur un ton indéfinissable qui fit aussitôt faire volte face à Joanna.

« Oh Eddie. » fit-elle en le regardant dans les yeux. La dernière chose qu'elle voulait était qu'il se sente mal en se comparant à Steve. « Ne te méprends pas... la maison de Steve est vraiment très agréable et c'est un privilège de pouvoir passer quelques temps ici, avec toi, et d'en profiter. »

« Est-ce qu'il y a un mais ? » demanda timidement Eddie avec un certain espoir. Il savait qu'il ne pourrait jamais payer à Joanna un tel luxe. Et si c'était ce qu'elle recherchait, elle serait forcément déçue et lassée avec le temps.

Sur ton chemin | Eddie MunsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant