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Shun




Je me demande comment j'ai atterri là, juste devant elle.

Je ne pensais plus la revoir depuis que je lui ai mis un plan concernant son projet, il y a quelques mois.

Elle m'avait complètement ghosté depuis, elle n'a jamais su que j'étais à l'hôpital et je ne l'avais jamais prévenu de la raison de mon absence.

Malgré mon âge, je ne suis pas à l'aise à dire que je suis épileptique, c'est toujours la même chose après.

Ce léger regard de pitié et de surprise ainsi que la référence aux crises convulsives comme s'il n'y avait que ça.

Je ne peux cependant pas leur en vouloir, c'est seulement de la désinformation. Mais je n'ai plus la force de me sentir obligé de me justifier.

Elle l'a dit à Wil et depuis, il me force à aller m'excuser. C'est quand même la soeur de son ami.

C'est seulement aujourd'hui que j'ai décidé de le faire. Il a annoncé ma venue donc me voilà devant sa porte.

— Chemsa.

Je suis gêné un peu de l'avoir en face de moi, ça va faire quatre mois, ça sert à quoi ? Surtout que même William ne l'a jamais vu et moi j'arrive comme une fleur.

— Shun ?

— On peut parler ?

— On n'a pas grand-chose à se dire, je pense.

— Je suis désolé.

— Qu'est-ce que tu veux que je réponde, ça fait déjà plusieurs mois déjà. Comment veux-tu que je te prenne un minimum au sérieux ?

— Je sais...ça s'est bien passé au final ?

— Rentre... il fait froid.

— Merci.

Elle m'invite dans son salon et je m'assois sur le canapé, je sors de mon sac, la boîte de pâtisseries que j'ai ramenées pour me faire pardonner.

Je la dépose sur la table basse, en l'attendant tranquillement.

Elle me rejoint avec un plateau où il y a des verres et des boissons.

— Merci pour les desserts. On les mange maintenant ?

— C'est pour toi de base.

Elle me lance un regard qui veut tout dire donc j'acquiesce rapidement.

Étonnamment, elle m'a vite pardonné, on a parlé, elle m'a dit c'était quoi le projet de base et depuis je veux me tirer une balle.

Elle est prof spécialisée auprès de jeunes sourds et muets parfois.

Elle voulait qu'ils aient une semaine spéciale expression sous forme d'art, mais elle n'a pas pu... à cause de moi.

— J'ai le droit à une deuxième chance ? En fin, si c'est toujours valable ?

— Je ne sais pas si je peux te faire confiance du coup.

— Je t'avoue que ce jour-là... je peux pas trop te dire pourquoi, mais j'étais à l'hôpital et mon téléphone s'était éteint.

— Pourquoi ça sonne comme une excuse ?

— J'avoue que ça sonne comme une excuse, mais je t'assure que non. J'y étais vraiment.

— Pourquoi tu m'as pas averti après, tu sais comme les gens normaux ?

— Je suis encore désolé pour ça. Je voulais éviter de devoir te raconter comment j'ai fini à l'hôpital.

— Mais je m'en moque de la raison. T'aurais pu me prévenir je t'en aurais pas demandé plus tu sais ?

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