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Sara





Cinq mois plus tard





— Sara, on l'a fait ! ON L'A FAIT ! On a réalisé tous nos rêves. On a eu notre revanche, d'abord envers ceux qui nous ont fait du tort, mais aussi notre revanche contre ce monde. On a prouvé qu'on pouvait réussir avec notre volonté. Regarde notre entreprise, tu vas t'envoler à Londres pour en ouvrir une autre, comme tu le désirais. Tu as créé un métier et même sans diplôme, tu as réussi à former des gens ! Sara t'a été courageuse et incroyable.

— Oui, on l'a fait ! Après toutes ces années de travail intense, on a eu ce qu'on voulait.

Ali me serre fort dans ses bras.

J'ai les yeux qui débordent de larmes, bien sûr que je suis contente.

Globalement, tout s'est passé comme prévu.

Mais alors, pourquoi je me sens comme ça ?

Comme si mon cœur était devenu d'un coup trop lourd.

Pourquoi ma poitrine se serre et me compresse ?

Je sais que physiquement, je vais à peu près bien, l'origine de ce poids lourd est différente.

Mes larmes sont incontrôlables, je serre d'autant plus Ali dans mes bras pour qu'il ne me voit pas dans cet état.

Juste le temps de me calmer, juste le temps que je simule des larmes de joie.

Cette sensation au fond de moi, j'ai l'impression que quelqu'un presse mon cœur dans ses mains dans le but de me l'arracher.

C'est tellement douloureux que j'ai du mal à tenir debout.

Les bras d'Ali me retiennent.

Mes larmes ne cessent de couler.

Pourquoi je n'arrive pas à m'arrêter ?

Tout a un prix, Sara, tout.

Ça brûle. C'est psychologique, Sara.

Mes yeux me brûlent. Non, il n'y a rien.

Je sens qu'Ali essaye lentement de se détacher...

— Sara, tu pleures ?

— De joie, ce sont juste mes yeux qui me piquent un peu.

— Tu m'as fait peur.

Tu devrais mettre des gouttes physiologiques quand tu rentres.

— Ouais t'inquiète. Allez, laisse-moi rassembler mes dernières affaires tranquillement.

— C'est fou qu'après seulement cinq mois, on ouvre déjà une autre filiale.

— C'était la prochaine étape, j'en rêvais.

Et c'est la réalité, je vais vraiment vivre de ça.

Je rêvais de faire un métier qui aide les autres et ça depuis tellement longtemps.

J'ai presque l'impression que tout ça est irréel.

Enfin, c'est l'impression que j'aurais eue si ma poitrine ne me faisait pas aussi mal.

J'ai l'impression que ma vie tourne autour du feu. Je ne cesse de me brûler.

Ça fait mal.

Je me sens mal.

Ça s'était calmé pourtant.

Sara t'a pris goût à jouer avec le feu. Normal que tu te brûles encore et encore.

Toujours un briquet sur toi alors que tu ne fumes pas.

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