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Sara





— Vous devriez faire attention, Madame, quand vous rentrez le soir.

Je mets pause à ma musique qui n'était d'ailleurs pas très forte et j'arque un sourcil en regardant quel genre d'individu me demande de faire attention.

Je n'ai pas répondu et contrairement à ce que font les gens habituellement, c'est-à-dire, le remercier pour les plus gênés ou l'ignorer et feindre d'être à fond dans leurs activités.

Je l'ai fixée longuement, sa chemise est humide et tachée. Sa respiration semble irrégulière et il dégage une forte odeur d'alcool.

Je possède cette sale habitude de fixer les gens sans raison précise parfois je ne les regarde même pas vraiment.

J'essaye d'éviter le plus possible, mais je ne peux m'empêcher d'étudier les réactions humaines.

Il n'a pas l'air d'avoir aimé mon regard, j'ai dû pas réussir à masquer la pitié et le mépris que j'éprouvais envers lui. Je déteste les alcooliques.

— Vous ne me répondez pas, et vous osez me regarder avec un regard aussi déplacé, après les femmes se plaignent de comment on peut les regarder....fiou n'importe quoi.

Je le voyais bouger les lèvres, mais j'ai monté le son de ma musique pour ne plus l'entendre en attendant d'arriver à mon arrêt.

J'ai rarement l'habitude de rentrer aussi tard.

Je consulte rapidement mes messages.

Coucou, alors tu t'y es fait à ton nouvel appart, ma cuisine ne te manque pas trop ?

Contrairement à de nombreuses personnes qui vante la cuisine à leurs mères, celle de la mienne n'est pas aussi extraordinaire que ça, mais... comme elle cuisine déjà largement mieux que moi disons que oui, c'est vrai.

Oui je suis bien installée et si ça me manque déjà.

Je réponds à d'autres messages, mais j'ai une impression bizarre que je préfère laisser en suspens.

Je suis tellement imprudente que j'ai mis presque une dizaine de minutes à constater que j'étais suivie et que des pas autres que les miens résonnaient dans le calme de la nuit.

J'avais quand même pris le temps de jeter un coup d'œil pour voir si l'homme éméché n'était pas descendu avec moi, mais non, il était toujours dans le bus.

Je suis à deux pas de chez moi et je viens d'emménager, hors de question que je montre à un inconnu où j'habite.

Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas qui se cache derrière moi et si la personne est armée ou non.

Prise d'une fatigue extrême et d'une pression qui monte en flèche, j'essaye de reprendre ma respiration.

Ça fait un moment que je ne prends plus mes médicaments, ce n'est ni par flemme ni, car le traitement est terminé.

Je n'ai juste plus envie et si ma mère l'apprenait elle me TUE-RAIT.

Il faudrait d'abord penser aux prochaines minutes – j'étouffe un rire discret – pour voir ce qui va suivre.

Je décide d'appeler Ali, qui sait toujours quoi faire et comment me sortir de toutes sortes de situations.

Après avoir constaté que j'étais suivie, j'ai continué à marcher en accélérant le pas assez légèrement pour ne pas me faire remarquer.

À un virage, j'ai eu légèrement le temps de voir si une silhouette était derrière moi et oui j'ai bien distingué quelqu'un habillé tout en noir, rien de plus.

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