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Sara





Le bruit des klaxons me fait mal à la tête.

Quand il a vu que j'hésitais à monter, il est descendu m'ouvrir la porte arrière en attendant que je fasse mon choix.

— Je te force pas du tout, mais sache que je te retiendrai pas longtemps...promis dit-il en se grattant la tête.

Après une réflexion plutôt rapide au vu de la scène, je décide finalement de monter dans la voiture, je suis trop intriguée.

Je sais que je devrai plutôt traverser en courant, mais une force surnaturelle — sûrement l'adolescente avide de risque que j'étais avant — m'a poussé à rentrer.

Le conducteur qui, d'ailleurs, ne m'a pas accordé un regard depuis que j'ai posé un pied dans sa voiture, est concentré sur la route et ne parle pas du tout, seul le silence règne.

Je n'oublie quand même pas que je suis dans la voiture de deux personnes potentiellement dangereuses, mais bon je ne m'inquiète pas tant que ça.

Ça doit sûrement être parce que j'ai vu l'un des deux à un moment où il était vulnérable.

Ou bien parce que dans mon sac il y a ma bombe au poivre ainsi que mon porte clé qui fait office de cutter aussi.

— Ça te va, si on se pose dans un café ? dit-il en tournant un peu sa tête à l'arrière.

Il me demande vraiment mon avis là alors qu'il ne m'a pas vraiment laissé le choix ?

Je ne sais pas si je dois le trouver respectueux ou peut-être que je commence déjà à développer le Syndrome de Stockholm.

Cette pensée est terrorisante, tout comme le fait que je l'aurais suivie peu importe où il m'emmènerait, à cause de ma curiosité sans limite.

— Pas de soucis tant que c'est un lieu public, je ne suis pas inconsciente au point de laisser quelqu'un que je ne connais pas m'emmener n'importe où non plus.

C'est un peu trop tard pour que tu dises que tu n'es pas inconsciente.

J'avoue...

Tu es vraiment trop idiote.

Le trajet se fait plutôt silencieusement si je ne compte pas cette putain de voix dans ma tête.

Le conducteur se gare finalement non loin d'un café simple,mais joli à première vue.

C'est seulement quand nous rentrons à l'intérieur que je constate que le conducteur ne nous suit pas et ce n'est pas plus mal.

J'opte pour un chocolat chaud et lui plutôt pour un café.

En observant ses actions, j'ai l'impression qu'il compte payer pour nous deux.

— Tu veux un dessert ? propose-t-il naturellement.

— Hm pourquoi pas ? Seulement si t'en prends un aussi, je te laisse choisir pour nous deux dis-je.

— Pas de soucis je te laisse choisir où on s'assoit ?

— D'accord dis-je en tournant les talons.

Je trouve un coin à l'extrémité de tout pour être tranquille et il ne tarde pas à me rejoindre avec les commandes.

— Merci.

— Pourquoi ? dit-il en fronçant les sourcils.

Bon.

— Laisse tomber.

Payer des inconnus doit être sa spécialité.

— T'es pas un peu grande pour prendre un chocolat chaud ? dit-il en s'asseyant.

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