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Sara





Quatre ans plus tôt

Ma vie a changé depuis que je sais tout sur Aymar, mon monde s'est écroulé, la reine que j'étais est maintenant déchue.

J'esquive Aymar comme la peste, je ne sors plus de ma chambre et j'ai insisté pour qu'on m'apporte mes déjeuners dans la chambre en simulant d'atroces maux de ventre liés à mes menstrues.

J'utilise ces six jours de répit pour penser à mes prochains coups. Je ne vais pas me venger, je veux juste partir d'ici.

Quand je me dis qu'ils recommenceront avec d'autres personnes, ça me donne envie de gerber.

Je dois parler à ma mère, je lui dirais et elle décidera si elle veut faire quelque chose ou non.

Jusqu'à mon départ, je ferais comme si de rien n'était.

Aymar sait que je n'ai pas de règles douloureuses donc il a déjà dû remarquer que c'est lui que j'esquivais.

Il est beaucoup trop perspicace et ça m'étonne qu'il n'ait pas tenté de s'introduire dans ma chambre une nuit.

Quand j'ai lu la feuille A4 une première fois, je n'ai pas cru un seul mot.

Après tout, les schizophrènes sont connus pour avoir des hallucinations et ils souffrent également de paranoïa.

Je l'ai lu une deuxième fois, puis une troisième, une quatrième et plus je la relisais, plus je savais que c'était la vérité.

Tout avait du sens.

Il savait tout sur cet endroit et paraissait sain d'esprit, malgré quelques excès. Il pouvait faire tout ce qu'il voulait et personne ne disait rien malgré qu'il fasse partie des plus jeunes.

Sérieusement le fils adoptif du psy ?

Son but rapporté tout ce que les patients font ?

Découvrir pourquoi je suis ici ?

Aymar faisait vraiment ça avec toutes les filles plus jeunes que lui qui ne voulait pas parler à Dr. Conti ?

Les trois premiers jours, je n'avais que ça à l'esprit. C'est pour ça que Dr Conti était toujours si calme, il savait que si je ne lui parlais pas, je finirais sûrement par en parler à son fils.

Comment peuvent-ils faire ça ?

Ce n'est pas de cette manière qu'ils sont censés nous aider.

De toute façon, je ne compte rien leur dire, qu'ils aillent se faire foutre.

TOUS.

***


J'ai réussi à sortir et lorsque j'ai tout raconté à maman, elle est partie les menacer.

J'ai remercié Erwan, car sans lui, je serais resté dans mon idylle... Aymar m'a supplié à genoux de lui pardonner parce qu'il était soi-disant vraiment tombé amoureux de moi, mais je n'ai pas cédé.

Il ne me méritait pas et puis même si les sentiments étaient encore présents, il me dégoûtait.

Avant de partir, j'ai demandé à Mia – ma personne préférée dans cette clinique – si elle savait.

Elle m'a dit que non et a immédiatement démissionné.

Ça m'a tellement touché qu'elle fait maintenant partie des gens en qui j'ai le plus confiance.

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