SaraJe crois que tu me plais. Vraiment.
On en reparlera quand je serai là. N'oublie pas que je passe tout à l'heure.
Je reçois ces deux messages juste avant la fin des quinze minutes de pause que je me suis accordée.
Comment je peux travailler tranquillement maintenant ? Sereinement ?
Impossible.
Il me devient de plus en plus difficile de rester concentré quand il est avec moi.
Quand il me parle avec sa voix suave, ça perturbe le rythme de ma respiration et à cause de ça, j'arrive de moins en moins à rester lucide.
Mettre en pause mon travail pour lui, alors qu'en quatre ans je ne l'avais jamais fait c'est effrayant... même si ça fait partie du plan... j'ai l'impression qu'il ne s'agit plus que de ça.
Je crois que tu me plais aussi.
SARA POURQUOI T'AS RÉPONDU ÇA !
C'EST PAS PLUS MAL MAIS C'EST TROP SINCÈRE.Je n'ai pas contrôlé mes doigts, ils ont répondu juste...automatiquement.
Je crois que j'ai pété littéralement les plombs.
Je suis tombée malade.
Ça c'est sûr que tu es tombée... mais pas malade meuf.
De toute façon, ce n'était pas une réponse sérieuse.
Bah oui bien sûr, je suis dans ta tête oublie pas ça.
Comment pourrais-je l'oublier, tu me pourris la vie.
J'ai tellement rêvé que quelqu'un vienne l'effacer de mon cerveau.
La voix dans ma tête est de la même couleur que la seconde partie de mon cœur.
Noir.
La partie de moi que je contrôle un peu mieux maintenant qu'avant.
Avant, c'était autre chose, ce n'était pas une voix dans ma tête, c'était moi.
Un Moi un peu trop dangereux pour vivre en société.
Cette autre partie de moi me faisait perdre les pédales et je faisais de violentes crises.
Je n'étais jamais consciente de mes actes et je ne regrettais jamais rien. Pourtant, les personnes qui ne regrettent rien sont soit des psychopathes soit des personnes qui n'ont rien vécu, j'étais donc...le premier cas.
De la maternelle au collège, on m'appelait la folle due à mes réactions « exagérées ».
La personne dans l'établissement que tout le monde regardait bizarrement quand elle « sur réagissait » c'était moi.
Ma tristesse s'exprimait par de violentes crises d'angoisse où si l'on me touchait ne serait-ce que l'épaule je pouvais attraper cette main et la casser malgré mon état – encore pardon Chris, je sais que tu voulais juste savoir si j'allais bien.
Ma colère s'exprimait par une violence extrême dans mes mots, je n'avais aucune peine à détruire psychologiquement quelqu'un en utilisant ses points faibles. Je me débrouillais pour toujours connaître les faiblesses des personnes que je connaissais non seulement de près, mais aussi de loin.
Ma joie qui est censée me rendre à peu près calme me donnait sans cesse envie de faire des folies – s/o au collège.
Qu'est-ce que je serais devenue si Ali ne trouvait pas toujours les bons pour me calmer ?

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Step by Step
General FictionDans cet univers où le temps est au contrôle... Deux âmes sont bloqués dans le passé. Sara a besoin de soulager son esprit vindicatif... Tandis que Shun se bat pour remonter à la surface. Quand le temps décidera en fin de les ramener au présent, co...