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Shun








9 ans plus tôt





Quand ma mère est venue me chercher, je n'avais pas encore réalisé et il m'a fallu du temps, une bonne sieste et un bon dîner.

C'est seulement lorsque j'ai allumé le jet d'eau pour prendre ma douche que les souvenirs me sont revenus.

J'ai manqué de faire une crise d'angoisse.

Ma phobie s'était finalement réalisée, j'ai fait une crise en classe.

Ça fait une heure que je me demande si c'était au milieu du cours ou à la fin.

Je ne sais pas si quand je retournerai en classe, rien n'aura changé ou si au contraire je vais avoir une mauvaise surprise.

Je sais d'or et déjà que je ne vais pas dormir cette nuit, je ne peux pas aller à l'école.

Je n'en peux plus. Ni demain ni après-demain ni jamais.

Malheureusement mes parents n'accepteront jamais ça.

Je devrais simuler d'horribles migraines, ils me laisseront au moins une semaine, enfin, maximum une semaine plutôt.

J'ose espérer que ce sera suffisant pour qu'on oublie mon existence.

On pourrait penser que je dramatise, mais il faut le vivre pour le comprendre.

Dans ces crises appelées « absences », le pire ce n'est pas de ne pas être conscient de ce que l'on fait.

Je sens la crise venir, mais je ne peux pas l'empêcher, ce sentiment d'impuissance est horrible.

Le pire c'est lorsqu'on me raconte ce que j'ai fait durant celle-ci.

J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne me rappelle de rien.

Finalement, c'est un peu comme les gens le lendemain d'une soirée alcoolisé.

Tu t'es tellement pris une cuite que tu ne te souviens plus de ce qu'il s'est passé la veille.

J'ai tellement eu la tête remplie de questionnement que j'ai fait une nuit blanche et pour le coup, j'ai vraiment mal à la tête là.

Il est sept heures du matin quand je marche pour rejoindre les escaliers.

J'entends une voix venant du bureau de Papa, il est déjà réveillé ?

Normalement, il commence tard aujourd'hui.

Il est au téléphone, je ne sais pas à qui il parle, mais il a l'air furax.

— Docteur ! Comprenez que je ne peux pas venir faire les examens maintenant.

— Je sais que ça peut me mettre en danger.

— Quoi, vous me menacez de le dire à ma femme ?

— De toute façon, vous ne pouvez pas faire ça.

— Je n'ai même pas encore envisagé ma démission. Oui, bon vous me dites que je ne suis pas obligé de le faire maintenant, mais si c'est ce que vous pensez, je devrai renoncer à tout.

— Je ne suis pas inconscient, je dois m'occuper de ma famille.

— Je n'ai pas dit que je n'allais jamais venir, ne mélangez pas tout.

— Je vous remercie de faire tout ça pour mon bien, mais j'ai besoin d'un peu de temps.

— Je vous promets que j'en prendrai la responsabilité. Je vais y réfléchir.

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