Chapitre 1

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POV LEXA :

??: Merci de cette entrevue et ravie de pouvoir travailler avec vous Madame Woods. Passez une bonne journée. A très bientôt!

Je la salut également et referme la porte derrière notre nouvel investisseur. 

Je soupire en me réinstallant derrière mon bureau, avant de me replonger dans mes papiers. Voilà maintenant un peu moins d'un an que je suis à la tête de cette entreprise, associée avec mon père. C'était mon rêve depuis toujours, mais la fatigue du travail se fait ressentir. Aujourd'hui, les rendez-vous, réunions, projets se sont enchaînés, et il est maintenant 22h. Le temps de finir mon dossier, de rentrer, me doucher, il me restera environ cinq heures pour dormir avant de remettre ça le lendemain. 

Même mon père me réprimande en me disant que je travaille trop et que ça risque de ruiner ma santé. Mais je tiens à la réussite de l'entreprise et je ne parviens pas à laisser les choses au lendemain. 

Une heure plus tard tout de même, je me décide à me lever et partir en direction du métro: une autre chose qui me vaut les remarques de mon paternel. Il est vrai que j'ai largement les moyens de me prendre une voiture, et ça me permettrait d'être plus rapidement chez moi. Mais aussi bizarre que ça puisse être, j'aime prendre ce moyen de transport. Ça m'autorise à croiser des inconnus, à voir du monde en dehors du travail, même si je ne leur parle pas.

J'observe, assise sur un siège libre, les personnes autour de moi en m'imaginant quelle pourrait être leur quotidien. À cette heure-ci, on voit surtout des jeunes un peu éméchés par une soirée ou des fous du travail comme moi, au regard épuisé. 

Je regarde le panneau d'affichage indiquant que je dois attendre 6 minutes avant l'arrivée du prochain métro jusque chez moi. Je me poste contre un poteau maintenant la structure du bâtiment un peu défraîchi, et sors mes écouteurs ainsi que mon vieux baladeur. Je fais encore parti de ces rares individus qui n'utilisent pas Youtube, Spotify ou autre application dont j'ignore l'existence. J'aime perdre du temps à télécharger mes musiques et les transférer sur mon petit appareil qui peut tout de même supporter plus de 500 musiques, et écouter en boucle ma playlist, composée principalement de chansons tristes ou douces. Pas que je sois du genre mélancolique ou déprimée, je n’ai jamais eu de grosse peine de cœur ou de moments insurmontables dans ma vie, mais j'ai toujours appréciée l'émotion qui se dégage de ces sons tiraillés, aux souffles torturés ou à la mélodie sombre. Elles me transportent plus que les rythmes ensoleillés que tout le monde s'arrache dans les hits du moment. 

C'est donc sous la douce voix de X ambassadors-unsteady, que j'attends patiemment que le temps défile. Scrutant autour de moi vers une quelconque distraction, mon regard se stoppe brièvement sur deux hommes à l’allure un peu suspecte, habillés de noirs comme dans ces films policiers dont je ne me passionne pas réellement, et mettant un objet brillant bleu dans leur sac. Je soupire avant de détourner le regard pour m'éviter des soucis dont je me passerais bien. Mais je ne peux m'empêcher de le penser : Encore une.... 

 
Le marché des âmes se fait vraiment violence ces derniers temps. C'est assez désolant de voir les hommes faire du profit sur la vie des autres. Je n'ai jamais cautionné ce genre de pratique, ça me rebute au plus haut point, mais malheureusement c'est aussi présent dans le quotidien que le racisme ou l'homophobie, et on ne fait que le dénoncer sans pouvoir l'éradiquer. 

Du fait que les âmes sont tellement fortes en énergie, tout le monde semble accepter la situation, même si aucun politicien, aucune personne, ne peut le dire à haute voix, sous risque d'être accusé d'être un meurtrier. 

C'est pourtant ainsi que je le vois... Un meurtre. 

Je me souviens enfant de la première fois que j'en ai vu une, une âme errante. Je me baladais avec mes parents et mon frère dans le parc à cinq minutes de chez nous. C’était notre petit rituel du dimanche car il possédait un grand espace de jeu réservé aux enfants où j'y rejoignais régulièrement mes amis de l'époque. Ma mère m'avait offert sur le chemin un petit sac de bonbon chez un marchand ambulant à l'entrée du parc. J'étais assez gourmande des bonbons en gelées crocodile, ce qui est paradoxale sachant que je n'en mange plus du tout aujourd'hui. J'avais finis mon petit sachet en moins de deux et alla vers la poubelle la plus proche pour le jeter. Mais une lumière verte émanant d'un vieux papier chiffonné au fond de la poubelle attira mon regard curieux de jeune enfant. Je me hissai sur celle-ci pour tenter de récupérer le sac, me valant au passage les grognements de mon père au loin que j'ignorais. 

Wanheda (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant