Chapitre 24

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Devant la porte d’entrée, j’inspire un grand coup avant de l’ouvrir . Comme il est très tard, je suis dans l’espoir qu’elles soient déjà couchées et que je n’ai pas à les voir, alors je tente de faire le moins de bruit possible. Mais elles sont toutes les trois présentes, sur le canapé, et se lèvent d’un bond en même temps en me voyant. Je les ignore et me dirige vers la cuisine pour récupérer un verre d’eau et prendre des médicaments pour mon mal de tête qui s’amplifie.

Raven : Bordel Lexa ! On était morte d’inquiétude ! Tu aurais pu au moins répondre à ton foutu téléphone ! Où étais-tu ?!

Octavia pose sa main sur l’épaule de Raven pour la calmer. Wanheda elle, se tient un peu en retrait mais me regarde tristement. Je n’aime pas ces regards braqués sur moi alors je pars en direction de ma chambre sans répondre. Mais une main attrape mon bras et me retient. Je ne me retourne pas, je ne veux pas savoir qui me tient même si je reconnais la douceur de sa main. Je tire dessus et monte les escaliers avant de m’enfermer dans ma chambre.

Le lendemain, je me lève vers quatre heures du matin. J’enfile un short et un débardeur et sans un bruit, écouteurs aux oreilles, je pars courir pour me défouler avant de démarrer le travail. Je n’ai pas passé une bonne nuit. Je n’ai fait que me ressasser ce weekend. J’ai mal, vraiment mal. Alors je cours sans me stopper, je cours pour vider mon esprit, pour ne pas penser à l’après. Puis vers les coups de six heures, je rentre pour prendre une douche avant de travailler. Raven commence à 8h alors je me dépêche de me préparer pour partir avant son réveil et partir en métro. Je ne veux pas prendre la route avec elle. Je ne veux pas les voir. Mais en descendant les marches, encore une fois, elles sont là à m’attendre toutes les trois. C’est Octavia d’un ton hésitant qui tente une approche :

Octavia : Tu veux déjeuner quelque chose, Lex ?

Lexa (sèchement) : Non merci. J’y vais.

Raven : Lexa… Ne t’enferme pas dans ta solitude. Parle nous. On est là pour toi, tu peux te confier à nous.

Lexa : Je dois aller travailler.

J’enfile mes chaussures et récupère mes clés avant de sortir. Juste avant de franchir le seuil de la porte, je suis une dernière fois interpellée :

Wanheda : Lexa … je peux venir avec toi ?

Je me stoppe à ses mots et réfléchie… Mais très vite je me rappelle de ce qu’il s’est passé samedi. Je me rappelle qu’elle n’a pas besoin de moi. Alors je ne veux pas avoir besoin d’elle.

Lexa : …Si tu veux venir au boulot, vas-y avec Raven.

Et je claque la porte avant de me rendre au travail. Tout comme la veille, je m’enferme dans mon bureau. J’ai demandé à ma secrétaire de ne laisser entrer que mon père si la raison était importante. Je n’ai pas grand-chose à faire, ayant pris de l’avance samedi. Alors je me lance dans la conception de nouveaux projets, fais des recherches sur nos modèles, analyse des croquis et projets proposés lors des précédentes réunions.

Mon bureau à une partie vitrée d’où je vois ce qu’il se passe à côté. Alors je remarque Raven et Wanheda ensemble. Cette vision ravive un peu plus la jalousie qui monte en moi alors je replonge mon regard sur mon carnet d’étude. Je les scrute tout de même du coin de l’œil parler à ma secrétaire. Je sens leur regard braqués sur moi mais je les ignore toujours. Elle a dû leur dire que je ne voulais recevoir personne, alors non sans un dernier regard blasé ou triste, elles repartirent.

Je reste encore jusque très tard. Minuit pour être exact. Puis en sortant, je prends le métro en direction de mon appartement. Je n’entre pas sans prévenir cette fois, j’en ai assez vu et je préfère ne pas encore jouer la surprise. Elle vient m’ouvrir quelques secondes plus tard tandis que j’entre en la poussant à moitié et ne la laisse pas parler.

Lexa : Allons droit au but. Je veux que tu partes de mon appartement. Je veux que tu récupères tes affaires, et que tu partes d’ici.

Costia : S’il te plait, Lexa… Je sais que j’ai merdé mais s’il te plait… Laisse-moi une chance de t’expliquer.

Lexa : Expliquer quoi Costia ? Il n’y a rien que tu puisses dire qui changerait le fait que tu m’as trompée.

Costia : Tu n’existais plus, tu n’étais plus là ! Tu as préféré cette fille à moi. Tu m’as rejetée. Je me sentais seule alors j’ai merdé, j’ai cherché du réconfort chez quelqu’un d’autre et j’en suis désolé.

Lexa : J’ai essayé d’arranger les choses, j’ai tenté de te contacter plusieurs fois mais tu m’ignorais. Je n’avais choisi personne. Je n’ai jamais voulu partir d’ici, mais je ne voulais pas t’imposer quelqu’un dont tu ne voulais pas. Je ne dis pas que je n’ai fait que du bien dans cette relation. C’est vrai que je n’ai pas été toujours là. Mais je t’avais proposé de changer, de passer du temps avec toi. Mais ta jalousie maladive fait que nous nous sommes éloignées. Mais ça ne justifie pas que tu me trompes pendant que je ne suis pas là. C’est trop facile. Je ne veux plus te voir, je ne peux plus te faire confiance. L’honnêteté dans un couple, c’est la base. Et maintenant, dès que je ne serais pas là, je me demanderais constamment ce que tu fais et avec qui. Je ne veux pas être une personne possessive et jalouse. Alors je ne veux plus de cette relation.

Costia : S’il te plait…On peut y arriver, on peut reconstruire quelque chose. Je ne voulais pas te tromper, c’était une erreur d’un soir.

Lexa : Arrête de te foutre de moi. Ce n’était pas le premier soir, je l'avais déjà vu la dernière fois que je suis passée, ce type. Mais à ce moment-là j’avais encore une confiance qui m’aveuglait. Mais ce n’était pas du tout la première fois pas vrai ?

Costia : Je suis tellement désolé Lexa…Je t’aime…J’ai merdé. Pardonne-moi, pitié.

Lexa : …Va récupérer tes affaires ou c’est moi qui m’en charge.

Elle ne bouge pas, en larme, alors je prends une valise dans le placard et commence à la remplir de tout ce qui lui appartient, c’est-à-dire pas tant de choses que ça. Cet appartement je me le suis payé, ainsi que tout le mobilier. Les larmes montent tandis que je remplis la valise de certains cadeaux que j’ai pu lui faire, de photos que l’on avait. Mais je reste ferme et forte, tandis qu’elle continue de me supplier, les larmes ravageant son visage, les mains tremblantes et le corps frissonnant. J’ai mal de la voir comme ça, mais j’ai mal aussi de savoir qu’elle m’a trahie. La valise remplie, j’ouvre la porte de l’appartement et la met dehors. Je laisse la porte ouverte et reste à côté pour la fermer quand elle franchira la porte. Elle entoure son corps de ses bras et secoue la tête de gauche à droite, sanglotant.

Costia : Lexa… Je t’aime…. Je t’aime vraiment. Ne me fais pas ça.

Lexa : J’ai….envoyé un sms à ta mère avant de venir pour la prévenir que tu arrivais. Elle est devant, elle t’attend.

Elle se décide à avancer jusqu’à sa valise, d’une lenteur à toute épreuve, espérant jusqu’à la fin que je la retienne. Avant qu’elle ne sorte, je tends la main. Elle comprend le message et pleure davantage en me donnant sa clé de l’appartement. Je pleure aussi, je me brise également. Elle tente de me prendre dans ses bras mais je recule et la foudroie du regard. Elle sort de l’appartement et me regarde une dernière fois.

Lexa : Au revoir Costia.

Wanheda (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant