Deux corps sautent pratiquement du lit, dont un appartenant à ma petite amie. Elle attrape en vitesse ses vêtements, éparpillés au sol, de même que l'homme de l'autre côté du lit, là où est censé être ma place. Sur ce lit où nous avons fait l'amour, sur ce lit où elle m'a dit m'aimer, avec ce même homme qui se trouvait chez moi il y a quelques jours. Mes poings se serrent et ma mâchoire se crispe. Je ne sais comment réagir, je suis bloquée, paralysée.
Elle est tout le temps jalouse, elle me reproche constamment de la tromper, elle me snobe depuis des jours, et je comprends que c'était parce qu'elle était occupée avec quelqu'un d'autre. Encore une personne pour qui je pensais compter et qui finalement fait bien sa vie sans moi.
Les larmes dévalent mes joues sans prévenir, mais je ne veux pas qu'elle les voit: elle ne mérite pas de savoir à quel point elle me fait du mal. Alors je repars sans un mot. Je l'entends m'appeler mais je ne m'arrête pas et sort de l'appartement. Je suis perdue. Je ne sais pas où aller. J'ai vraiment le sentiment de ne plus rien posséder.
Ma première pensée est de m'allumer des bougies, mais tout est fermé à cette heure. Et puis après en avoir vu allumé partout dans mon appartement, là où ma copine se faisait sauter sans gène, ça me rebute un peu. Alors je déambule dans les rues sans but particulier avant de m'arrêter dans le premier bar qui s'offre à moi. Je m'assois au comptoir et commande une bouteille de champagne. Autant fêter mon célibat que de me morfondre pour des gens qui me font souffrir. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. 8 appels, 6 messages. Une partie de Costia, et l'autre de Raven. Je lis les quelques messages :
Costia : « Chérie s'il te plait répond moi »
« Je suis vraiment désolé, il faut qu'on en parle »
« Je t'aime, je suis vraiment désolé, réponds moi s'il te plait »
Raven: « Hey Lexa, on t'attend pour manger? »
«Heda! Ramène tes fesses, il est vingt-deux heures ! Lâche ton boulot! »
« Ta petite amie qui d'habitude me déteste vient de m'appeler, elle m'a expliqué que tu t'étais enfuie. Où es-tu ? »
« Lex répond ! »
Je décide d'éteindre mon téléphone et boit cul sec mon premier verre avant de remplir à nouveau mon verre. Je les enchaine avant qu'une jolie femme, avec des yeux bruns et des cheveux ondulés m'accoste.
??: Je peux me joindre à toi ?
Je la dévisage quelques secondes avant d'attirer l'attention du serveur pour avoir un deuxième verre. Je le remplis et le tend à la fille qui s'installe sur la chaise à côté de moi.
Gina : Je m'appelle Gina. Et toi ?
Lexa : Lexa... Tu es seule ?
Gina : Tout comme toi on dirait. Mon copain vient de me larguer alors je suis venue me changer les idées. Et toi ? Tu n'as pas l'air d'avoir le moral non plus.
Lexa : Je viens de trouver ma petite amie au lit avec un mec. Alors non, effectivement, je n'ai pas le moral.
Gina : Et bien désolé pour toi et bienvenue au club des gens qui ont une vie sentimentale merdique.
Elle me tend son verre alors je trinque avec elle, un faible sourire amusé au visage. On enchaîne les verres et les discussions. C'est une femme vraiment gentille et intéressante.
A une heure et demi, on ne souhaite pas terminer la soirée alors on décide de se diriger en boite de nuit. On se rend au bar pour se prendre quelques shots puis on finit sur la piste à danser comme des folles. Elle ne danse pas sérieusement, sensuellement comme la plupart des femmes autour de moi. Elle cherche seulement à s'amuser, à oublier sa vie l'espace d'un soir tout comme moi. Alors je l'accompagne dans sa danse ridicule, sous le regard amusé des inconnus qui nous entourent. On boit, on danse, on s'amuse jusqu'à cinq heures du matin. Ça fait vraiment très longtemps que je n'en ai pas autant profité. Avec le travail et les derniers évènements, je n'avais pas pris le temps pour me défouler ainsi depuis mes années fac, et dieu que quand tu as mal, ça fait du bien. Mais l'alcool prend le dessus et c'est en titubant qu'on finit par se décider à partir, exténuées.
Gina : Où habites tu ?
Lexa : Je ne sais pas... Je n'ai pas l'impression d'avoir un chez moi actuellement. Peu importe où je me rends, j'y verrais quelqu'un que je ne souhaite pas confronter.
Gina : Je n'habite pas très loin. Viens dormir à la maison si tu veux. Tu as bien bu donc tu pourras te reposer avant de repartir demain.
J'accepte volontiers, n'ayant aucune envie d'affronter ma vie actuelle. On arrive après quelques minutes à pied chez elle. Effectivement elle était juste à côté. Elle m'offre des vêtements pour la nuit et me montre une chambre d'amie. Je la remercie, me change et m'écroule directement. L'alcool a cette propriété de nous faire oublier nos problèmes l'espace de quelques instants, mais de les rendre encore plus minables le lendemain...
Alors lorsque je me réveille sous les coups de treize heures avec une bonne gueule de bois, je ressasse cette journée merdique que j'ai vécue hier, et je me sens encore plus broyé, avec une envie de me noyer à nouveau en boîte pour oublier, encore et encore. Je me lève péniblement et sors de la chambre pour retrouver Gina en train de se faire couler un café.
Lexa : Je peux être exigeante et t'en demander un également ?
Gina (avec un grand sourire) : bien sûr ! Salut Lexa ! Tu as une sale tête !
Lexa (rigolant) : je te retourne le compliment !
Elle me sert un café et nous discutons un peu. Je décide de repartir derrière ça, ayant suffisamment abusé de son hospitalité. On décide quand même de s'échanger nos numéros.
Gina : garde les fringues va. Tu me les rendras la prochaine fois. Et appelle-moi si tu veux ressortir, je me suis bien amusée hier soir et ce matin, tu m'as vraiment aidé à penser à autre chose c'était super.
Lexa : Moi aussi Gina. Je te remercie vraiment pour tout, j'ai passé un super moment et je suis contente de ne pas avoir passé cette soirée seule. Je t'appelle bientôt et on refait cette soirée.
En bas de chez moi, je regarde les deux directions qui s'offrent à moi. Soit je retourne confronter ma petite amie, bien que je ne sache plus si je peux encore l'appeler ainsi. Soit je retourne chez mes amies, mais je n'ai pas envie de les voir non plus. Je ne veux pas voir la blonde qui m'a blessée, je ne veux pas affronter ma meilleure amie qui sera certainement en colère contre moi de ne pas lui avoir répondu et d'avoir éteint mon téléphone, et je ne veux pas de la bienveillance d'Octavia. Je grogne de frustration... C'est choisir entre la peste et le choléra.
Je décide alors de me rendre sur la plage où j'ai trouvée l'âme de Wanheda la première fois. Je m'assois sur le sable et scrute l'horizon. C'est toujours aussi désert, même en plein weekend end en journée. Il faut dire qu'il ne fait pas non plus de grandes chaleurs.
Inconsciemment, je regarde l'horizon à la recherche d'une lueur rouge. Pourquoi ai-je le sentiment qu'au moment où cette âme a fini entre mes mains pour la première fois, mon cœur venait de démarrer ? Comme si avant elle, j'étais moi-même une errante à la recherche de sa flamme. J'y reste pendant des heures, jusqu'à ce que le coucher de soleil soit passé et que ce soit la pénombre qui coupe le moment.
Je me décide alors finalement à rentrer dans l'appartement des filles. Je dois avoir une discussion avec Costia, mais pas dans cet état, avec une mine affreuse et un mal de crâne qui ne m'a pas lâché de la journée.

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Wanheda (Clexa)
RandomDans un monde où l'âme a une valeur marchande, Lexa, une femme accomplie à qui tout réussi, verra sa vie chamboulée en trouvant une flamme rouge égarée, qui changera son destin à jamais. Bonjour à tous, nous revoici pour un nouveau Clexa 😁. Résumé...