Chapitre 3

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Bien au loin dans l’horizon, j’aperçoie une lumière rouge, qui semble se rapprocher de la baie. Je pensa tout d'abord à la lumière d’un bateau, me faisant la réflexion qu’il n’y avait pas de port ici pour accoster.

Son déplacement est long mais il attire ma curiosité. Alors je m’assie sur le sable, et trace des cercles sur les petits grains parsemant la plage, pour former un dessin sans fondement. Au fur et à mesure que l’éclat s’agrandissait et que la lumière s’épaississait, j’en eu la certitude. Ce bateau vient en direction de la plage.

Je me fis la réflexion qu’il avait peut-être un souci particulier pour venir amarrer ici, sur une petite plage déserte. La distance diminue, encore et encore, jusqu’à être qu’à quelques mètres. Une inspiration de surprise me prit.

Je me rapproche prudemment, commençant enfin à réaliser ce qui se trouve face à moi mais une partie de mon esprit refuse d’intégrer l’information. Les vagues l’emmenèrent sur le rivage, où elle s’y déposa, dans un dernier vacillement.

Je me penche, un genou à terre, mais sans y toucher. Je n’en cru pas mes yeux : une flamme rouge. C’est peut-être idiot de ma part de penser ça étant donné qu’il ne s’agit pas en réalité d’une vraie flamme, mais je n’aurais jamais imaginé que ça puisse aller dans l’eau, j’aurais plutôt pensé qu’elle s’éteignait si on la mouillait. Pourtant, elle est bien vive, bien réelle devant moi.  Je scrute l’horizon pour voir si du monde se trouve autour, mais la plage à cette heure-ci est déserte. Tant mieux, car en plein jour je risque gros à m’en approcher, et à faire ce que je m’apprêtais à faire.

Toujours avec hésitation, je tends les mains et creuse au niveau du sable en dessous pour la récupérer dans mes paumes. Dans mes souvenirs, elles étaient bien plus chaudes, bien plus ardentes. Or cette petite flamme semblait limite froide. Pour autant, je la trouve encore plus magnifique que toutes celles que j’ai pu entrevoir dans ma vie. J’ai le sentiment de tenir un rubis scintillant d’une valeur inestimable.

Sans y réfléchir plus que je n’aurais dû, je la glisse avec douceur dans la poche de ma veste, et repars d’un pas plus pressé vers mon appartement. Sur le chemin, je ne peux m’empêcher de me demander si j’avais fait le bon choix, si je n’aurais pas dû tourner les talons et faire comme si je ne l’avais pas vu. Et puis qu’est-ce que je vais en faire une fois arrivée chez moi ? Et comment je fais avec Costia ? Si elle la voit, elle risque de me passer un sacré savon, à prendre un tel risque pour rien.

Une fois devant la porte de mon appartement, j’entre et la referme aussi tôt à clé. Cette histoire dans laquelle je me suis entrainée toute seule va me rendre paranoïaque j’en suis sûr. Je pose ma veste sur une chaise de bar et part en direction du placard pour y trouver une boite à chaussure vide. Je me dirige ensuite vers la buanderie et prend quelques-unes de mes écharpes les plus chaudes que je dispose dans la boite. Je reviens ensuite au salon et récupère la petite flamme pour la placer dedans. Je soupire en m’installant sur le canapé sans lâcher des yeux le carton disposé sur la table basse.

Lexa (murmure) : Qu’est-ce que je fabrique moi ? On dirait que j’ai trouvé un chaton abandonné… Je suis ridicule ».

Mes doigts frôlent l’ondulation lumineuse rouge, avec une appréhension irrationnelle de brulure. C’est fou comme notre cerveau associe deux choses finalement très différentes comme étant similaires. Ce n’est pas comme si tout allait bruler… Je crois. Elle semble au fur et à mesure reprendre en chaleur ce qui me soulage d’une certaine façon.

Je regarde l’heure sur mon portable et lâche un énième soupire devant l’écran affichant une heure du matin. La nuit va déjà être courte, alors si je ne vais pas me coucher maintenant je risque de me faire encore une fois réprimander par mon père. Mais d’un autre côté, je sais parfaitement que mon esprit est en total ébullition et que même en allant me coucher, je ne parviendrais pas à m’endormir. Une flamme rouge-dans mon appartement-dans mon salon.

Je ne peux m’empêcher de me demander à quoi peut bien ressembler la personne à qui appartient cette âme, et surtout qu’est ce qui a pu la pousser à l’abandonner dans l’océan. Depuis combien de temps ? Cette personne est-elle encore vivante ? Était-elle obligée ? Avait-elle abandonnée ? Pour qu’une combattante cherche à mettre fin à ses jours, elle a dû vivre quelque chose de terrible...

Wanheda (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant