Chapitre 5

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Lexa: Salut Wick

Wick: Hey Lexa! Comment vas-tu? Alors il parait que tu veux faire une escale avec ton amante?

Il se met à rire devant ma tête exaspérée.

Lexa : Je vais finir par la tuer celle-là. Non Wick, je n’emmène personne avec moi. As-tu quelque chose pour moi ?

Il m’emmène vers une Lincoln continental noire magnifique. Je souris en pensant qu’il m’avait fait un petit clin d’œil pour mon frère et le remercie, en lui promettant à nouveau de lui rendre sa voiture d’ici une semaine maximum. Je lui signe quelques papiers et repars, clé en main vers la voiture. Une fois à l’intérieure, je sors Wanheda et la pose sur le siège passager.

Lexa : Bon, on a la voiture. Maintenant il faut réfléchir à où aller.

Je regarde dans la boite à gant pour sortir une carte. Pas que je n’ai pas Google map comme toute personne équipée d’un Smartphone, mais je veux lui montrer sur grand format dans l’espoir qu’elle puisse m’indiquer où est son corps.

Lexa (murmurant) : Sais-tu où tu te trouves ?

Je place la carte vers elle mais elle ne bouge pas. Je soupire et la reprend devant moi pour réfléchir. Je me trouvais sur une petite plage isolée mais en même temps proche Newport sand beach. Il y a deux possibilités qui me viennent : soit elle se trouve sur la côte du New Jersey, et Wanheda a longée la plage. Soit elle vient de l’autre côté du fleuve Hudson… Soit New York vers Manhattan. Je penche vers la deuxième solution car elle semblait venir de très loin quand je l’observais s’approcher du rivage. Cependant la distance est quand même importante. Je me frotte les tempes pour prendre ma décision… Je regarde alors wanheda, cherchant dans les crépitements de son aura de quoi éclairer mon esprit…

De toute façon il faut bien partir de quelque part. Je décide donc de partir en direction du Hollande Tunnel pour Manhattan.

Lexa : Il faut environ trente minutes pour arriver sur place. De là, nous longerons toute la côte dans l’espoir de te trouver, en priant que tu sois restée au même endroit et que mes suppositions soient bonnes. Si ce n’est pas le cas, on retournera du côté de New Jersey et on fera la même chose.

Je me mets à penser. Les errants ne sont pas toujours si simple à trouver. Ils ont le teint terne, on des gestes lents sans but, et le regard vide, mais on ne repère ces détails qu’en observant la personne. Ce qui signifie qu’il va falloir scruter chaque personne dans la foule. Je soupire devant le travail titanesque qui m’attend. Pourquoi les âmes, qui sont pourtant uniques, n’ont pas d’empreintes comme une personne ? Ça serait tellement plus simple.

Je branche mon baladeur au port USB de la voiture et démarre la playlist. C’est sur le son de Catoan-I will, que je démarre pour ce périple, peu optimiste de la suite, mais avec en même temps espoir pour cette magnifique flamme à mes côtés.

Trente minutes plus tard, je me gare tant bien que mal sur Greenwich village. Je me dis qu’il serait plus simple de repérer un errant en étant à pied, en voiture je n’aurais pas un bon aperçu. Wanheda s’était délogé du siège passager pour venir se caler entre mes cuisses. J’avoue que la sensation de chaleur qu’elle dégage m’a quelque peu perturbée sur le moment, mais pour autant  je n’ai rien dit et l’ai laissé installée.

Lexa : Wanheda, je vais devoir te cacher à nouveau pour sortir. Tu vas te mettre dans mon sac, et si je vois une âme errante, je m’approcherai et te sortirai discrètement pour que tu vois si c’est toi… d’accord ?

Elle ne me répondit évidemment pas, mais lorsque j’ouvris mon sac, elle alla se mettre à l’intérieur. Nous avons passé la journée sur la côte. Je scrutais chaque passant, chaque individu un peu suspect. Nous avons croisé quelques errants, mais aucun n’était la personne que je cherche.

L’un d’entre eux était assis sur un banc, les yeux braqués sur un skate Park un peu plus loin. C’était un homme bien apprêté, une petite malette en cuir calé entre ses jambes, une chemise impeccablement plissée, avec des boutons de manchette clinquants. Ses cheveux noirs étaient regroupés en arrière par une couche de gel, et sa barbe, bien que semblant daté de deux/trois jours, demeurait correctement taillée. C’était un bel homme, sans doute aisé, dans un métier à responsabilité. Mais aujourdh’ui il n’était que l’ombre de lui-même. Son regard sans vie traduisait sa douleur interne, son abandon. Trop de pression professionnellement ? De malheurs personnels ? De vide sentimental ? Beaucoup de choses poussent à cette finalité, et elle se trouvait là, devant mes yeux.

J’en étais convaincu, bien que j’en ignore la raison, qu’il n’était pas celui que je cherchais. Je décidai tout de même d’ouvrir légèrement mon sac en direction de l’homme. Wanheda s’approcha, mais elle ne sortit pas du sac. J’attendis quelques instants puis tourna le sac vers moi.

Lexa (murmurant) : ce n’est pas lui, n’est-ce pas ?

J’avais vraiment ce sentiment d’entendre au plus profond de moi ses réponses. Pourtant elle ne faisait rien, elle ne bougeait pas d’un cil, mais je l’ai entendu, sa réponse me demandant de continuer. Alors je me releva du banc et glissa à l’homme avant de repartir :

Lexa : Je suis désolé pour vous. Puissiez-vous retrouver le goût à la vie ainsi que votre âme.

J’ai marché pendant des heures, scruté chaque ports, chaque lieux près du fleuve, jusqu’au parc Riverside. Le soleil avait entamé sa descente, amenant le ciel à se teinter en des couleurs chaleureuses.

Lexa (ouvrant son sac à main) : Je suis désolée, nous allons devoir arrêter pour aujourd’hui et trouver un lieu pour la nuit.

La petite flamme rouge sous mes mots s’emballât, sa lueur s’amplifia et elle s’agita dans tous les sens, allant jusqu’à tenter de sortir de mon sac pour partir à la recherche d’elle-même. Par chance, je parviens de justesse à la retenir et la blottir contre moi, en prenant soin de la camoufler avec ma veste, à l’abri de regards indiscrets. Je tentai de la calmer en caressant une chose dont je ne perçois que la chaleur.

Lexa : Ecoute, il se fait tard, il va bientôt faire nuit et à ce moment-là nous ne verrons plus rien. On n’arrivera pas à repérer ton corps même en passant près de toi. Et si on passe à côté de notre chance une seule fois, on ne reviendra plus et alors tout sera fichu. De plus, toi par contre, en pleine nuit, tu es beaucoup plus distinguable, on va attirer l’attention sur nous. Je sais que c’est terrifiant, frustrant… Pourtant crois-moi, on va y arriver. Mais pas ce soir.

Elle sembla se calmer et se résigner. Nous reprîmes alors le chemin inverse jusqu’à la voiture. Sur la route, je décidai d’appeler Costia :

Lexa : Salut Costia

Costia : Coucou ma chérie, c’est rare pour toi de m’appeler à cette heure-ci. Tout va bien ? Tu semblais exténuée ce matin quand je t’ai vu sur le canapé je n’ai pas osé te réveiller.

Lexa : Oui oui tout va bien ne t’en fais pas. Je t’appelle car j’ai eu un imprévu et je suis actuellement à Manhattan, je voulais rentrer mais il se fait tard alors je vais dormir sur place.

Costia : Quoi ? Mais qu’est-ce que tu fais là-bas ?

Lexa (hésitante) : … une réunion avec un potentiel investisseur. Je suis désolée chérie, on se voit demain d’accord ?

Costia (déçue) : Bon d’accord… Je t’aime.

Lexa : moi aussi, à demain.

Je raccrochai et souffla. Je n’aime pas lui mentir, mais si je lui avais dit la vérité elle m’en voudrait. En même temps… Je refuse depuis un an de prendre des vacances pour notre couple et voilà que j’en prends pour passer du temps sans elle à chercher une autre personne… Elle exploserait à coup sûr. Je me retrouvai dans un petit hôtel modeste, avec un lit simple et une petite salle de bain. Je n’ai pas mangé mais je n’ai pas la force de sortir. Je pars me doucher et me cale directement dans le lit, pas le summum du confort mais suffisant pour un repos mérité. Wanheda que j’avais posé au bord du lit en arrivant, vient alors se caler au creux de ma main, comme si elle était éreintée également et voulait se reposer contre moi. Je l’apporta contre mon cœur et eu presque le sentiment d’entendre deux battements à l’unisson. Sous ce sentiment apaisant, je sombrai dans les bras de Morphée.

Wanheda (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant