Chapitre 36

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Elle scrute l'extérieur à travers la fenêtre, songeuse. 
Je l'appelle calmement et lui fais un geste de la tête pour qu’elle s’approche. Elle vient se replacer contre moi et mes deux amis prennent place autour d’elle, pendues à ses lèvres.

Clarke (soufflant) : Je ne sais même pas par quoi commencer…

Octavia : Tu peux tout simplement nous expliquer comment tout ceci à commencer. Pourquoi ce type te veut spécifiquement toi ?

Clarke : Et bien… De ce que je sais, Roan est une sorte de… Je ne sais même pas comment on appelle ça. Il rackette les personnes qui ont de l’argent si on veut. Ma mère était chirurgienne et mon père détenait plusieurs galeries d’art de renom. Donc ça lui a sûrement tapé dans l’œil. J’ai fait confiance à la mauvaise personne et c’est ça qui lui a donné tant d’emprises sur ma vie.

Lexa : A qui avais tu fais confiance ?

Clarke : Mon petit ami de l’époque. Avant mes dix-huit ans, je vivais en Australie. J’allais passer mon bac, j’avais ce fameux petit copain. Tout allait bien en soi. Il jouait l’homme parfait : il était gentil, me couvrait de cadeaux, de câlins… On était un peu le couple modèle, le parfait cliché.  Mais il avait un point noir dont j’ignorais l’existence : il travaillait pour Roan. Il avait des vues sur moi uniquement car l’entreprise de mon père avait une valeur qui l’intéressait, et qu’il cherchait quelque chose pour faire pression sur lui. Il a cherché son point faible, et il s’avérait… Que c’était moi. Un soir après les cours, on est allé chez moi. On sortait ensemble depuis environ un mois, et il voulait aller plus loin. Mais… j’avais peur, je ne me sentais pas prête. Alors il a tenté de me rassurer en vantant notre amour, en me disant que j’étais son âme sœur, qu’il ne pouvait aimer que moi et que jamais il ne me ferait de mal. Pour le prouver… Il m’a demandé à ce que l’on montre nos âmes en même temps.

Raven (soufflant): Il a manipulé tes sentiments pour pouvoir voir ton âme…

Clarke baisse la tête et triture ses ongles, encore honteuse aujourd’hui. Je serre un peu le poing ce qu’elle a dû remarquer quand sa main vient caresser la mienne pour me détendre. Manipuler une personne amoureuse pour arriver à ses fins, c’est tellement dégueulasse. Je me demande si ce type était là, quand ils sont venus nous braquer…Non. Clarke ne semblait pas particulièrement intéressée par les deux sbires, son attention était uniquement sur Roann.

Clarke : J’ai été stupide et naïve. J’y ai cru pendant un instant : et si c’était vrai ? Et si c’était vraiment mon âme sœur ? Et si nous étions faits l’un pour l’autre ? J’ai vraiment pensé quand je l’ai retiré que c’était une flamme dorée qui allait sortir de ma poitrine. Il me faisait y croire, il me faisait rêver. Mais comme vous l’avez vu… Ce n’était pas le cas. La sienne était verte, la mienne rouge. J’étais terriblement déçue. Mais encore une fois, il a joué les petits amis parfait : il m’a assuré que même si nos âmes disaient le contraire, il m’aimait plus que n’importe qui au monde et qu’il serait là pour moi.

Ses yeux s’embrument tandis qu’elle parle de lui. Il comptait énormément pour elle, elle l’aimait, et sa trahison lui fait encore mal aujourd’hui. Je la sers contre moi et glisse une main dans ses cheveux, tandis qu’Octavia lui caresse le dos. Je comprends maintenant qu’elle puisse avoir du mal à faire confiance aux autres. Quand on est trahi par une personne que l’on aime, on devient méfiant du monde entier.

Lexa : Ce type est un fumier… Si je le vois, je l’encastre dans le mur.

Clarke : …Honnêtement j’espère ne jamais le revoir, je ne sais pas comment je réagirais devant lui. J’ai pendant ces dernières années développé une tellement haine envers lui, plus qu’envers Roan lui-même…. Enfin bref, le lendemain… Il s’est montré super froid et distant avec moi. Je ne comprenais pas. J’ai pensé que c’était parce que j’avais refusé de coucher avec lui. Ou qu’il était tout de même déçu par les révélations de la veille. Mais c’était tout simplement qu’il n’avait plus besoin de faire semblant : Roan avait trouvé un moyen de faire pression sur mon père et d’être sûr d’obtenir quelque chose dans tous les cas. Les âmes rouges sont apparemment très rares et valent énormément. Alors soit mon père payait pour me sauver, soit il prenait mon âme pour la revendre. Dans tous les cas, il était gagnant. Donc le soir même, en rentrant des cours, j’ai retrouvé mon père, ma mère, Roann, ses sbires, et enfin mon prétendu petit ami, chez moi. Roann a posé un ultimatum à mon père : d’ici 48h, l’âme de sa fille, ou l’argent. 

Wanheda (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant