Chapitre 7

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De ma position, j’aperçois seulement une chevelure blonde, camouflant les épaules ainsi que le visage de la femme. Je ne sais pas qui elle est, mais j’en suis sûr. C’est elle.

Je ne l’avais pas vu à l'aller car le bord du ponton est camouflé derrière les rochers et le portail ne m’avait pas poussé à aller regarder. C’est un miracle que Raven m’ait fait ouvrir mon sac par son appel. Wanheda a dû reconnaître le lieu où nous nous trouvions. Je m’approche alors lentement et place du bout des doigts ses cheveux derrière son visage. Cette vision me retourne l’estomac.

Elle semble blessée au visage, mais ses yeux ne transmettent aucune émotion. Pourtant, des marques de maquillage suggèrent que des larmes avaient coulé sur ses joues. Je prends Wanheda dans mes mains et effleure les crépitements de sa lueur qui ne m'apparaîtront, je l'espère, que pour la dernière fois. Je lui souris tendrement et l’apporte contre mon cœur :

Lexa (émue) : Au revoir Wanheda. Nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, mais je suis vraiment heureuse d’avoir pu te rencontrer. Cependant, ne le prends pas mal mais…j’espère ne jamais te revoir et que tu resteras à jamais dans ton corps, ma belle.

Je la libère et la pose dans les mains de la jeune femme. Un dernier sourire et je porte ses mains à sa poitrine et voit disparaître son âme, traversant tel un fantôme le corps de la blonde au sol.

Ses yeux d’un gris terne, prirent rapidement une teinte bleue azur, aussi profonds que l’eau du fleuve, aussi beaux que le coucher du soleil à l’horizon. Comme si elle reprenait vie, son souffle accélère à forte allure et ses yeux virevoltent autour de nous, tandis que son esprit alors endormie se réveille. Elle tente de se relever, mais à la grimace qui apparaît sur son visage, cette tâche semble plus compliquée que prévue.

Je place son bras par-dessus mon épaule pour l’aider à se relever. Mon geste lui fit réaliser ma présence. Elle écarquille les yeux et une fois debout me repousse assez fortement. Elle place alors ses bras le long de son corps: elle souffre, mais reste debout pour me faire face. Je ne tente pas de l’approcher à nouveau, je recule même d’un pas pour lui faire comprendre que je ne suis pas là pour lui faire du mal. Elle me scrute de haut en bas, et j’avoue en avoir fait de même l’espace d’une seconde. Malgré ses ecchymoses, son visage exténué et son expression peu accueillante, il fallait l’admettre, c’était une femme magnifique. Des cheveux blonds ondulés arrivant jusqu’à la poitrine, de magnifiques yeux azur, un petit grain de beauté au bord de ses lèvres, des courbes généreuses… Elle était le genre de femme sur qui on se retournait. Elle semble avoir environ mon âge mais pourtant, un simple regard suffit pour comprendre qu’elle a plus traversé dans une vie que la plupart des personnes de ce monde.

??: Qui…

Elle ne finit pas sa phrase mais j’en compris la question :

Lexa : Je m’appelle Lexa. Enchantée. Et toi qui es-tu ?

Je tends ma main mais elle ne fait aucun geste. Elle ne me répond pas et continue de me transpercer du regard, analysant certainement si j’étais une menace pour elle, et semblant peu convaincu de ma réponse. Je tente un peu d’humour pour détendre cette atmosphère pesante.

Lexa : Généralement quand une personne se présente et donne son prénom, on donne le sien en retour tu sais. Hum … pour continuer, je ne te connais pas, mais j’ai connu… ton âme. Je l’ai trouvée, échouée pas loin de chez moi, alors je t’ai cherchée pendant des jours. Maintenant, puis-je enfin connaitre ton prénom ?

Mais son visage se referme davantage et de la colère se lit sur elle.

?? : Pour qui te prends-tu ? Tu crois être une héroïne?

Lexa : Ba je…

??: Tu n’aurais pas dû te mêler de ça. Si j’ai retiré mon âme, ce n’est pas pour qu’une sombre inconnue vienne m’emmerder et me la remettre. Je n’en veux pas, alors reprends la et revends la, fais en un animal de compagnie si ça te fais plaisir, mais fou moi la paix !

Je suis surprise d’entendre de tels mots sortir de sa bouche. Je comprenais mieux la couleur de son âme. Elle a perdu espoir, pourtant elle semblait déterminée et forte. Elle approche sa main de sa poitrine, certainement pour l'ôter à nouveau. Je m’approche alors à toute allure, et attrape ses poignets que je place de chaque côté d’elle. Mon corps se colle au sien pour l’empêcher de continuer son geste par n’importe quel moyen. Notre proximité soudaine me perturbe une fraction de seconde mais je ne me laisse pas décontenancer.

Je vois aussi dans son regard maintenant bien vivant que mon attitude l’a surprise, mais très vite, elle reprend son air glacial à te trancher la gorge. Elle tente de se débattre mais je ne cède pas.

?? : Lâche-moi tout de suite! Bordel  laisse-moi tranquille !

Plus elle se débat, plus elle crie, plus je la vois céder, et plus j’entends sa voix se briser, ses yeux s’humidifier… Je rapproche ses poignets contre moi et elle en profite pour me frapper le torse de ses poings, tout en posant son front sur mon épaule, sûrement pour cacher sa détresse. Quand je la sens moins hostile, je relâche doucement ses poignets pour placer mes bras autour de son corps et la prendre dans mes bras. Mon cou s’humidifie, et son corps tremble. Toute cette rage, toute cette haine, toute cette tristesse, elle s’en libère à cet instant.

Je remonte une main vers sa chevelure que je caresse doucement.

Lexa : J’ignore tout de toi Wanheda… Mais à partir de maintenant, je ferai tout pour faire briller ta flamme à nouveau. Quoi que tu vives, je t’aiderai à le traverser.

??: Je…Je ne veux pas… je ne veux pas de ton aide.

Elle sanglote toujours mais tente alors de se détacher de mes bras. Je la laisse s’éloigner doucement sans pour autant la lâcher pour éviter qu’elle ne s’enfuie. Je plonge mon regard dans ce bleu si déstabilisant pour lui montrer ma détermination.

Lexa (avec un sourire tendre) : Tu n’as malheureusement pas le choix. Navrée de te le dire, mais je vais t’enlever et te séquestrer à mes côtés aussi longtemps qu’il le faudra. Je ne te laisserai pas recommencer, les chasses au trésor c’est sympa mais ça suffit. Maintenant que je t’ai retrouvée, le jeu est fini.

??: A quoi tu joues ? On ne se connait même pas, tu n’y gagneras rien à faire ça bien au contraire. Dans ton intérêt je te conseille de reprendre ton chemin et de me laisser.

Lexa : Désolé mais ma décision est prise. Maintenant si tu le veux bien, cet endroit est charmant mais il commence à se faire tard. Alors partons.

??: Je ne te suivrais pas.

Elle me regarde avec défis, me provoquant malgré moi un sourire en coin. Oh ma pauvre inconnue, tu ne sais pas à qui tu as affaire.

Wanheda (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant