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"Un seul ticket, s'il vous plaît."
L'homme me tend un bout de papier que je saisis rapidement. Mon passe-droit pour visionner le film d'horreur le plus attendu de tous les temps. Je suis trop contente ! Je fais désormais partie des premières personnes en France à aller voir ce film.
Je regarde le numéro de la salle sur le ticket et constate que la diffusion de fait dans la plus grande. C'est top, mais j'espère ne pas non plus trouver trop de monde où la séance sera gâchée.
Il faut que je me dépêche de trouver la meilleure place. Presque en courant, je traverse les couloirs du cinéma miteux. Vite, je passe devant une famille de cinq enfants et m'engouffre dans la salle.
Séance de repérage : je fais un rapide état des lieux pour trouver le siège idéal. Surtout pas aux extrémités. Pas devant, sinon je vais ressortir avec un torticolis. Au milieu, pris. Mais en haut, les cinq derniers rangs sont vides.
Je choisis alors la rangée la moins au fond et m'y installe. Le siège mangé aux mites grince un peu, mais ça ne me gêne pas, tout est parfait.
Il me faut désormais attendre que les trente minutes de pub passent — sérieux, c'est de la torture — avant que toute cette attente ne soit récompensée. Ça commence !
Les premières minutes annoncent la couleur — ça va pas être rigolo — et je me plonge totalement dans le film. La salle de cinéma devient oppressante, dérangeante et chaque regard des personnages à la caméra cherche à nous mettre dans l'inconfort.
Puis, au bout d'une demi-heure de film, les monstres arrivent et le carnage commence.
J'aimerais pas me retrouver face à eux : ils font la taille d'un gros chien, leur peau se détache de partout et, malgré tout, ils gardent un visage profondément humain. Ça ne les rend que plus effrayants.
Tout le publique les regarde démembrer minutieusement un des personnages principaux. Il est vivant, mais ne peut faire aucun bruit. La marque de fabrique de leurs méfaits. Demain, ses amis trouveront sa tête, seule, arborant le fier sourire que les meurtriers arborent eux-mêmes.
Les premiers cris surgissent, le scénario s'accélère, et certaines personnes dans la salle expriment leur dégoût face aux images qui défilent. Puis, c'est la bataille : les personnages se précipitent dans le piège des monstres, qui ne font qu'une bouchée d'eux.
Alors qu'ils s'occupent de leur dernière victime, que le dégoût et la peur sont à leur comble, la caméra d'approche lentement de l'un des monstres.
Son visage est visible dans tous ces détails, les effets spéciaux sont parfaits, il semble même que le film passe en 3D, tellement on croirait qu'il sort de l'écran.
Par rapport à moi, je réalise soudain qu'il paraît immense : rien que sa tête prend toute la place sur le mur où se projette son visage.
Innocemment, il continue son travail méthodique, ses yeux froid exprimant un calme parfait. Cette image suffit à raviver mon sentiment d'effroi, et je sais que le film se termine maintenant.
Mais alors la créature lève les yeux vers les spectateurs, vers nous, vers moi : le dernier coup de génie du réalisateur.
Il tend les mains et s'agrippe au bord de l'écran, qui devient comme une boîte.
Puis, il sort.
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