31Histoires Pour Attendre Halloween 🎃

24.Rosie

La jeune Rosie dans sa maison se languissait d'un amour qui ne venait pas. Sa mère protectrice se méfiait de ses connaissances et lui interdisait de tomber amoureuse.

Mais Rosie voulait connaître ce sentiment qui rendait fou. Les années eurent raison de sa patience, Rosie était grande, elle pouvait décider de sa vie. Elle savait qu'une soirée se déroulait non loin de chez elle : elle s'y rendrait.

Rosie ouvrit son placard, choisi sa jupe la plus courte, son haut le plus décolleté. Elle s'empara du rouge à lèvres de sa mère, se barbouilla les paupières, s'embauma d'un parfum sensuel. Elle trouva un sac à main élégant, piqua discrètement de jolis escarpins.

"Voilà, se dit-elle en s'observant dans le miroir. Comme les autres filles."

Pour la première fois, Rosie quitta la maison sans demander la permission, sans même que sa mère ne soit au courant.

Rosie respirait fièrement le vent de liberté qui mordait ses jambes nues. Elle ne voyait presque rien dans ses rues mal éclairées, les escarpins s'avéraient difficiles à porter.

Rosie reconnu toute de suite le lieu de la fête. Une musique sourde s'élevait d'un bâtiment éclairé de mille couleurs. Rosie entra. On n'y voyait guère plus qu'à l'extérieur. Une odeur de transpiration y régnait. Rosie ne reconnaissait personne. Les individus n'étaient que des silhouettes sombres s'agitant.

"Où se cache mon prince ?" murmura Rosie.

Elle pensa qu'elle n'avait qu'à faire comme les autres, alors elle s'enfonça dans la piste de danse et se dehancha au rythme de la musique. Il ne fallut que quelques minutes, et un beau garçon l'accosta. Enfin, Rosie croyait qu'il était beau, puisqu'on ne voyait pas grand-chose. En tout cas, elle le trouvait charmant. Poli, à l'écoute, et il l'a couvait d'un regard qu'elle ne connaissait pas. Pour Rosie, l'amour de sa vie, c'était lui.

Ils passèrent la soirée ensemble, à danser, boire et se raconter leurs vies. Il se fit tard et la fatigue pointait : en parfait gentleman, l'homme proposa de se rendre chez lui.

Rosie était aux anges, elle ne pensait plus ni à sa mère, ni à ses mises en garde. Elle accepta volontiers.

Les lumières des lampadaires dansaient sous ses yeux et le sol bougeait. S'il n'avait pas été là, elle se serait retrouvée par terre.

La maison de l'homme semblait petite, vu de l'extérieur, mais Rosie savait qu'elle serait agréable. L'homme ouvrit la porte et la laissa entrer. Rosie était sous le charme. Il s'assura que personne ne les avait vu, puis referma la porte, cellant ainsi le destin tragique de la pauvre Rosie.