31Histoires Pour Attendre Halloween 🎃

8.La Légende

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La légende raconte qu'un fantôme hante les bois. Certains y croient, alors que d'autres n'y croient pas. Moi, je crois aux histoires de fantômes depuis toujours.

Un jour où je me promenais avec mon petit ami, nous eûmes envie de châtaignes. Il ne nous restait que quelques mètres avant la forêt, aussi nous partîmes à la cueillette. Le temps était doux, la saison parfaite. Les bois verdoyants sentaient l'humus et la pluie.

Équipée de mes chaussures d'hiver, je levais les pieds pour ne pas me prendre aux branches. Mon copain marchait derrière moi. Des centaines de bogues piquantes jonchaient le sol

"Parfait ! On mangera bien, ce soir."

Je regardai mon chéri en souriant. Il m'embrassa sur le front et partit à la chasse. La récolte s'avéra bonne, mais les sacs manquants à l'appel, elle se limitait à ce que nos pulls remontés pouvaient accueillir. Nous n'avions pas prononcé un mot depuis le début de la cueillette lorsque je dis :

"Je ne peux rien prendre d'autre, et toi ?"

Je n'entendis aucune réponse. D'ailleurs, je ne voyais même plus mon copain. Disparu. Ça m'inquiéta, je trouvai curieux qu'il s'éloigne sans rien dire. Était-il parti depuis longtemps ? Non, je... J'étais sûre de l'avoir vu une ou deux minutes plus tôt.

Je criai son nom. Seuls me répondirent l'écho et le vent dans les feuilles d'arbres. Ma main serra un peu plus les châtaignes contre moi. Mais non, il ne fallait pas se laisser aller à des états d'âmes comme ça. Je devais paraître bien ridicule. Pourtant le bogue qui tomba juste devant moi m'affola un peu plus.

" Calme-toi, ma belle. Il reviendra vite. Tout va bien."

Ma respiration se calma peu à peu, et je ris presque de ma frayeur. Mais alors une douleur indicible me transperça le dos, me faisant lâcher les châtaignes qui tombèrent dans un bruit mat. Une lame, grande, aiguisée et froide, s'enfonça dans ma chair, laissant couler le sang. Brusquement, l'arme s'enfonça un peu plus, puis tourna, m'arrachant un hoquet de douleur, avant de se retirer. Mon corps secoué de spasme s'effondra au sol. Les dernières images de ma vie montraient mon compagnon taché de sang, s'éloignant sans crainte aucune.

                                  *
Comme réveillée d'un cauchemar, je me redressai. Le soleil commençait à se coucher, les arbres prenaient une teinte orangée et des dizaines de châtaignes sans leurs coques m'entouraient. Je touchai mon cœur, à la recherche d'une blessure ou d'un signe de vie, mais je ne ressentis rien. Je me levai alors totalement.

Derrière moi, mon corps inerte gisait. Mon visage affichait une expression de stupeur horrifiée, ma peau, pâle comme la mort, contrastait avec le sang dans lequel mon corps baignait. A la vue de ce crime, un sentiment terrible, insupportable, s'empara de moi. Il me retiendrait toute ma mort, infatigable, dans cette forêt.

La légende raconte qu'un fantôme hante les bois. Certains n'y croient pas, alors que d'autres y croient. Moi, je crois aux histoires de fantômes  depuis toujours.