J.JK | Même les monstres rêvent d'amour

Chapitre 24

La nuit est tombée depuis bien longtemps.
Je suis toujours assise sur ce vieux quai, un café dans les mains.
Je ne suis pas vraiment dans mon assiette, je n'arrive pas à comprendre les résultats que j'ai trouvés cette après-midi chez Jungkook.

Je n'arrive pas à avoir toutes les notions, toutes les solutions. J'ai l'impression d'avancer dans le vide. J'ai l'impression de nager à contresens.
Rien n'est sensé, rien n'est logique. Tout est si chamboulé.

Pourquoi il y a y-il 50% de ressemblance avec mon ADN et celui retrouvé sur ce corps.
Je n'ai rien fais ! Je ne suis pas une meurtrière, je ne suis pas tombée aussi bas..!
Mais comment expliquer ça ? C'est impossible, c'est incompréhensible..!

Je souffle et finit mon café.
Je verrai peut-être plus clair demain.

[...]

J'ai extrêmement mal dormi.
Est-ce que c'est à cause du café ou de toutes ses incompréhensions ? Honnêtement, les deux.

Je suis dans la chambre de ma mère.
Je ne parle pas, il y a un doux silence. Un silence à la fois pesant et morbide ainsi qu'agréable.

Ma mère n'a pas l'air mieux depuis son nouveau traitement, traitement qui a fait chambouler ma vie. Une vie chamboulée une seconde fois, ou une troisième fois. Je ne compte plus...
Je manque de force, je me sens horriblement seule. La vie n'est pas faite pour moi, j'estime ne pas mériter tout ça.
Après tout, si j'arrêtais ce massacre, absolument tout serait réglé à son tour ? J'y pense tous les jours...

Une larme coule le long de ma joue légèrement rougie par le froid et l'émotion.
Je me lève doucement et prends la main de ma mère.
Je l'observe et me remémore tous ses bons souvenirs que j'ai bien pu passer avec elle.
Il y en a pas eu beaucoup, mais ces souvenirs me suffisent.

Les gens nous disaient que j'étais son portrait craché. Les mêmes yeux, les mêmes traits fins et les mêmes cheveux...

Soudainement je me mis à bloquer.

« Les mêmes cheveux... » Dis-je en fronçant les sourcils.

Comme si j'avais été électrocutée, je me précipite sur la mèche de cheveux qui avec le temps repoussait peu à peu.

Et si c'était ça la solution.
Il y a plusieurs mois auparavant, juste avant que le corps de la femme avait été retrouvé.
Ma mère avait une mèche de cheveux qui manquait. C'était comme si quelqu'un avait pris le soin de les couper ou même de les arrachés.

J'avais trouvée ça étrange mais ce n'était pas la première fois qu'elle perdait ses cheveux.
Certains de ces traitements médicamenteux en étaient la cause.
Mais cela expliquerait cette ressemblance génétique. 50% de compatibilité avec moi tout simplement car l'ADN retrouvé est celui de ma propre mère.

Mais qui a bien pu le faire... et encore une fois, dans quel but..?

Malheureusement je pense le savoir.
Mon sang ne fait qu'un tour. La colère l'emporte sur la peur que cet homme me procure.
Il était apparu, puis il avait disparu.
Il est passé en dessous de tous les radars.
Je l'avais effacé de ma mémoire.
J'étais tellement obnubilée par le traitement de ma mère que j'en avais oubliée sa présence malsaine.

« Nao, enfoiré. » Dis-je tout en quittant la chambre d'hôpital.

[...]

Le soleil commence doucement à se coucher.
Je n'aurais jamais pensé remettre les pieds ici, mais malheureusement c'est le seul endroit où je pense pouvoir le trouver.

Cet endroit me donne des frissons dans toute ma colonne vertébrale. Je le déteste, j'y ai passé les pires années de ma vie. Rien n'est positif ici.

Mes pas résonnent sur le sol de ce vieil entrepôt. Il n'y a plus rien, pas un chat.
Je regarde autour de moi et une sensation désagréable se mit à s'emparer de mon corps tout entier.

- Et ben dit donc tu en as mis du temps darling. Ricane cet homme.

J'avale ma salive et me redresse vivement.
Une ombre se déplace lentement devant moi, avant d'être parfaitement visible.
C'est bel et bien Nao, ses mains dans ses poches, un sourire en coin et un regard perçant.

- C'est toi n'est-ce pas ? Demandais-je en serrant la mâchoire.

Il sourit et ne dit rien.

- Réponds-moi putain !

Toujours avec se sourire en coin, il avance.
Je recule instinctivement.

- Tu es une fille intelligente mais sur ce coup tu as vachement été bête. Me répond t-il en s'arrêtant.

Je fronce les sourcils.

- Honnêtement, j'ai été surpris que tu n'ait même pas pensé à moi. Ça m'a blessé. Continue Nao en faisant une fausse moue déçue. Mais tu as enfin pu utiliser ton cerveau. C'est bien, c'est parfait. Juste au bon moment.

J'allais répliquer mais je sens soudainement quelque chose de dur dans mon dos.

- On doit parler darling. Dit-il en s'approchant dangereusement de moi.

Mon cœur ne demande qu'à sortir de ma poitrine, la peur prend le dessus.

- J'ai besoin de toi.