Chapitre 25

204 19 1
                                    

Le soleil est désormais totalement couché. Le brouillard de la nuit emplit toute la zone désaffectée, je ne pourrais vous dire quelle heure il est exactement. On m'a privée de mon sac et de mon droit de me déplacer comme bon me semble.
En effet, je suis forcée d'être assise sur une vieille chaise pleine de poussière et de bêtes.
Je ne veux rien laisser paraître, alors je reste les bras croisés sous ma poitrine et me tiens droite. Nao est juste en face de moi, il me fixe longuement, sans rien dire.
Je le connais. Si j'ose lui soumettre une quelconque émotion... je sais pertinemment qu'il s'en servira contre moi.

- On compte continuer à jouer au roi du silence encore longtemps ? Demande Nao en abattant ses mains sur ses genoux.

- Tu n'as qu'à me dire ce que tu me veux. Dis-je en soufflant.

Il sourit et se lève.

- Tu sais Nayung. Je te connais mieux que ce tu penses. Commence-t-il en avançant derrière moi.

J'avale difficilement ma salive.

- Je sais que tu me caches des choses bien intéressantes. Dit-il en posant doucement ses mains sur mes épaules.

Je me retourne et dégage ses mains de ma personne.

- Ne me touche pas taré..!

Il rigole et se réinstalle sur sa chaise en face de moi.

- Écoute Nayung. Tu n'as pas le choix d'accepter ce que je vais te proposer. Recommence-t-il.

Je fronce les sourcils.

- Tu sais. Depuis que tu m'as laissé, j'ai évolué dans mon activité. Dit-il en souriant maléfiquement.

Je n'aime pas ce rire, ça n'annonce rien de bon.

- Dorénavant je gagne beaucoup plus d'argent. Et comme tu peux t'en douter ça ne se résume plus à quelque braquage.

Je sais où il veut en venir.
Je le sens à 40 mille kilomètres.
Je le sais, je m'en rendais bien compte.

- Mais ce serait bien trop facile de tout te déballer maintenant. Je sais que tu es bien trop pionne pour entendre ce que j'ai à te dire.

- Putain mais tu vas arrêter de tourner autour du pot ?! Parle merde ! Criais-je sous la pression et la peur.

- Je ne te dirais rien. J'ai juste besoin de toi pour entrer quelque part. Un endroit sécurisé. Me répond-il.

- Je ne veux pas. Tu n'as qu'à te démerder. Laisse-moi tranquille et ma mère aussi. Dis-je en me levant.

Nao se craque le cou et se lève à son tour.

- Bon. Je crois que tu n'as toujours pas bien compris que tu n'as pas le choix.

Sans que je n'aie le temps de répondre, il dégaine son arme et tire à côté de moi.
Je sursaute et me bouche les oreilles.
Complètement déstabilisé, il s'avance à ma hauteur et me prend par le menton, ayant toujours l'arme braquée sur moi.

- Je sais bien des choses ma petite Nayung. Et crois moi, je pourrais tout détruire. Mais je pense que tu le sais déjà. Commence-t-il en m'obligeant à me mettre à genoux.

Il place son arme sur ma tempe et continue :

- Alors maintenant tu m'écoutes attentivement et suivras absolument toutes mes indications.

[...]

3 jours se sont écoulés.
Ma vie déjà bien écroulée ne cesse de tomber dans un puits sans fond.
Dorénavant, je suis complètement à la merci de Nao. Il m'a expliqué à peu près ce qu'il attendait de moi, mais je trouve tout ça étrange.
Tout est flou, je le sens quelque chose cloche.

Pour le moment, je sais juste que je devrais les faire entrer dans une maison sur Haeundae.
Il m'a donné les plans de la maison convoitée, mais je ne comprends pas l'intérêt d'aller là-bas.
Ce n'est pas une maison qui reflète la richesse, ni le luxe. Néanmoins elle est étrangement bien protégée, des caméras à chaque mètre carré, des lasers à chaque pas.
Tout est si louche et si incompréhensible.
Qu'y a t-il d'aussi important dans une maison aussi banale ? Je me le demande bien.

En ce moment, sans extrapoler, j'ai une énorme boule au ventre. Comme si je savais au plus profond de moi ce qu'il allait bientôt arriver.
Est-ce la peur que me procure Nao ?
Non. Je le sens. Il y a autre chose... mais quoi ?

Sans plus ni moins, je m'écroule sur ma vieille table miteuse en bois.
Je n'en peux plus de parcourir sans limite ses plans et de me torturer l'esprit.

- Je dois prendre l'air. Dis-je en soufflant.

Je me relève brusquement et enfile mon manteau tout en ouvrant la porte du Bunker.
Je vais finir par exploser d'émotions.

[...]

La nuit est toujours aussi sur sombre et aussi froide. À croire qu'elle aussi survit comme elle le peut au changement climatique et au changement de saison.

Les boîtes de nuit de ce quartier pourri sont toutes pleines à craquer. Des gens à moitié bourrés dorment sur le trottoir ou vomissent dans un coin.
Très glamour.

Je secoue la tête et continue de marcher, les mains dans les poches, la tête complètement baissée.
L'odeur putride des égouts ou des pots d'échappement emplit mes narines.

- M-Mais lâCheZ mOi..! J-Je v-Vais... je-je vais... Cri un homme.

Je tourne la tête intriguée et me stoppe sans raison particulière.

Il y avait 2 vigiles qui escortaient de force un homme complètement ivre.

- Ne remettez plus jamais les pieds ici ! Cri à son tour l'un des vigiles.

L'homme ivre ne tente même plus de riposter, son état ne lui permettant aucune phrase ni aucun mouvement.
Il tombe suite à cela violemment sur le trottoir, sous les rires des passants tout aussi éméchés.

J'avance vers l'homme ivre.

- Vous allez bien ? Dis-je en le tapant sur l'épaule.

L'homme se relève difficilement et finit par relever la tête.

- Jungkook ?

J.JK | Même les monstres rêvent d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant