J.JK | Même les monstres rêvent d'amour

Chapitre 30

Mon corps était rempli de courbatures.
Le vent frais frappait ma peau, traversant mes vêtements comme un éclat de verre.
J'avais froid, extrêmement froid.
Mes narines me piquaient et me brûlaient, comme si je respirais à plein poumon de la poussière. Mes yeux ne voulaient pas revoir la clarté du monde, ils étaient collés.
Honnêtement, comment voulez-vous rouvrir les yeux en sachant que certains n'en n'auront plus jamais l'opportunité ? C'est impossible.
Je ne peux pas vivre avec ça. Je ne peux vivre avec le poids de cette culpabilité.
Je n'avais pas signée pour cet acte de barbarie.
Néanmoins, je crois que je ne peux pas faire autrement.  Je vais devoir affronter cette terrible réalité que Nao a créée.

Alors contre toute attente, je finis par ouvrir un œil puis l'autre. Je reste surprise de voir dans quel endroit je me trouve actuellement.
Je ne comprends pas ce que je fais ici, surtout pourquoi ce choix-ci ? Encore un jeu pervert de Nao ? Cela lui ressemble malheureusement énormément.
En faite, j'étais complètement seule, abandonnée, au milieu du vieil entrepôt où j'avais retrouvée Nao tantôt. Où est-il donc bien passé ?

Mes jambes tremblaient mais je décide quand même de me relever. Je devais me battre contre mon propre corps.
Un soudain bruit se dessine parfaitement dans l'écho de cet endroit sordide.
La nuit battait son plein, il n'y avait qu'un pauvre néon, qui grésillait en rythme au-dessus de ma tête. Je pouvais à peine voir à 3 mètres devant moi.

Mon cœur commence à accélérer dans ma poitrine.
Je ne me sentais pas bien, mon corps entier était pétrifié par la peur et le stress.
Savait-il ce qui allait bien pouvoir arriver ?

Un second bruit se mit à apparaître.
C'était comme ci une personne se déplaçait dans l'ombre, essayant tant bien que mal d'être discrète, de se fondre dans le décor.

Je me sentais observée.
J'aurais aimée fuir néanmoins mon corps me le refusait. J'étais épuisée de courir sans cesse, courir sans but, courir sans fin.

- Je vous ai entendu. Dis-je.

Personne ne me répond. Étrangement, il n'y avait plus aucun bruit.

- Je suis fatiguée de ce petit jeu. Sortez. Dis-je une seconde fois.

Je tournais sur moi-même. J'essayais de repérer chaque parcelle de cet endroit.
Un troisième bruit distinct apparaît alors, dos à celui-ci, je distingue le son lourd de pas.

J'inspire intérieurement et me retourne.
Mon cœur manque un battement en voyant devant qui je me tenais.

- Un seul pas de travers et je tire. Dit-il le ton ferme, son arme fièrement braquée sur moi.

Je lève les mains au ciel.
Qu'est-ce que je peux faire d'autre ?

- Écoute Jungkook- Commençais-je.

- Non c'est toi qui vas m'écouter maintenant ! Me coupe-t-il.

Je me raidis et avale difficilement ma salive.

- Tu es un monstre Nayung ! J'ai essayé de tout mon cœur de te comprendre. De me mettre à ta place. Commence-t-il le regard noir. Je t'ai laissé une dernière chance de t'expliquer la fois dernière. Je t'ai protégé.

Je rigole sarcastiquement.

- Je ne t'ai jamais demandé de faire ça pour moi Jungkook. Tu l'as décidé seul ! Alors ne me mets pas tout sur le dos ! Criais-je à mon tour rouge de colère.

Mon interlocuteur contracte sa mâchoire.

- Je n'ai pas eu le choix ! Je devais et je dois sauver ma mère, Jungkook ! Tu peux comprendre qu'il ne me reste plus qu'elle ?! Criais-je une seconde fois.