Chapitre 20

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La nuit est tombée.
Pas un chat, pas un bruit.
Tout est si calme, tout est si parfait.

Je souffle tout l'air présent dans mes poumons et fais tomber lentement la corde qui va pouvoir me permettre de descendre sans toucher le sol.

- Allez. Tu peux le faire, comme tu l'as toujours fait. Soupirais-je.

Je ne dois pas me louper. Cette banque est une des plus sécurisées de Busan.
Une pauvre mèche de cheveux qui se poserait par terre, déclencherait l'alarme. Rien qu'un seul mauvais mouvement, m'enverrait tout droit sur la case prison.
Je ne dois pas me tromper. Je ne dois pas, je ne peux pas.

Suite à cela, j'enfile le bout de corde dans mon baudrier et me lance du haut de cette fenêtre.
J'actionne doucement et prudemment le petit mécanisme et me voilà dans le vif du sujet.

Je suis attentive au moindre bruit, à la moindre lumière, à la moindre caméra.
En parlant de caméra en voilà une, elle n'était pas prévue sur mon chemin. Ils ont dû la mettre récemment, elle ne figure pas dans les plans que j'ai réussis à me saisir.

Je me pince les lèvres et observe autour de moi.
Je le vois. Il me le faut.
Je parle d'une petite boîte noire, qui visiblement essaye elle aussi de se cacher et d'être discrète.

Je tente doucement de m'approcher d'elle.
Je me balance en douceur dans un premier temps, puis un peu plus violemment dans un second temps.
Après quelques tentatives, j'arrive par la seule force de mes doigts à m'agripper à une fine bordure de mur.
Avec mon autre main de libre, je me saisis avec la plus grande prudence, d'un petit ciseau, afin de couper les câbles reliés aux caméras de surveillance.
Une fois fait, je laisse le mouvement me ramener à mon point de départ, et une fois stable, j'entame ma descente pour une seconde fois.

Le grand coffre, orné de couleur or comme motif de luxure, s'offre à moi.
Ce coffre fait partit des coffres les plus difficiles à ouvrir. Un seul faux pas et me voilà une fois de plus sur la case prison du jeu.
Malheureusement pour eux, c'est une de mes grandes qualités, si on peut l'appeler ainsi.

Je souffle et pose mon oreille sur l'immense porte froide de se gigantesque coffre-fort.
Un tournicoti par-là et un autre par ici. Les mécanismes s'affolent sous mes doigts.
Mon cœur bat la chamade, une adrénaline malsaine s'empare de mon corps tout entier.

Soudainement un « clic » retentit, mon cœur manque un battement.
Je regarde ma montre et me prépare à actionner le minuteur.
Une fois le coffre ouvert, le temps me sera compté. Chaque minute et chaque seconde, seront utiles et utilisées, aucunes ne seront gâchés.

La porte s'ouvre dans un long grincement.
J'appuie sur ma montre et me détache rapidement.
Mes pieds tombent dans un mouvement parfait dans le coffre tant attendu.

J'attrape mon sac et me précipite sur l'argent et lingots d'or entreposés.
Je prends tout ce que je peux, des sommes incalculables, des sommes énormissimes.
Des sommes que je n'aurais jamais osée voler.

Je regarde dans un même mouvement ma montre. Je suis à la bourg, j'ai 2 minutes de retard sur ce que j'avais prévus.
Ça ne semble peut-être pas si grave que cela, mais comme je l'ai dit : chaques secondes et millisecondes comptent.

Le son lointain des gyrophares me sort de ma rêverie.
Je ne peux plus attendre.
Je remets mon sac sur mon dos, me raccroche à la corde, puis remonte rapidement, grâce au même mécanisme utilisé tantôt.

Une fois sur le toit, alors que je désinstalle rapidement mon matériel, j'entends plus clairement le son des voitures de police.
Ce son est bien trop proche, ils ont de l'avance sur ma personne.
Je dois partir, maintenant. Si ça continue je vais me faire attraper.

-Argh ! Criais-je sous mon masque, tout en me levant.

Je me mets à courir, de plus en plus vite.
Mon rythme cardiaque emplit mes oreilles.
J'halète et panique.

- Ici ! Lieutenant ! Cri une voix grave d'en bas.

Je tourne la tête et aperçois 2 policiers mettre leurs mains sur leur arme.

Je fais les gros yeux et court encore plus vite qu'auparavant.
Une fois sûre de les avoir devancées, je descends des toits. Ça ne pouvait pas continuer ainsi.

Un coup de feu s'abat à côté de moi.
Je sursaute.

- Ne tirez pas bande d'abruti ! Cri une voix familièrement essoufflée.

Mon cœur ne demande qu'à passer par mes narines. Mais la course-poursuite reprend.

Je passe par plusieurs ruelles, toutes plus sombres les unes des autres. J'escalade, me cache, court. Une boucle infinie qui dure pendant plusieurs longues minutes.

Après quelques autres minutes, je ne les entends plus. Je souffle de soulagement, je les ai enfin semés.

Je sors de ma cachette, j'ai la tête qui tourne par le manque d'oxygène.
Puis sans crier gare, une douleur infâme traverse mon corps. Ma main se pose automatiquement sur mon bras torturé.

- N'avancez pas. Dit cette voix.

Je suis sur le point de m'étouffer.
Tout mais pas ça.

- Retournez-vous.

Je ne bouge pas d'un poil.
Je repère une issue pas loin qui me permettrai de me sortir d'affaire.

- Maintenant putain ! Cri une fois de plus cet homme.

J'avale ma salive et me retourne.
Je tente de ne pas croiser son regard, mais c'est peine perdue.

- Vou- Commence celui-ci avant de subitement ce braquer.

Je me pince les lèvres.
Jeon Jungkook était juste devant moi.
Un flingue pointé sur ma personne.

Il ne dit rien et semble perdu.
Je connais ce regard. Il se questionne, il est perplexe.
C'est ma seule chance.

- Nayu- Recommence celui-ci avant de se faire couper par ses collègues au loin.

Je reconnais immédiatement Yoongi et Jimin.
Mes yeux se posent une dernière fois sur Jungkook, une larme s'échappe de mon œil.

Je le savais. C'était la dernière fois que je le voyais.

- Putain Jungkook tire ! Cri au loin Yoongi, essoufflé.

Sa bouche s'entrouvre, ses mains se mirent à trembler.
C'était le moment ou jamais.

Sans plus n'y moins, je m'échappe par l'endroit tantôt repéré.
Jungkook n'a même pas essayé de me rattraper.
Il devait réfléchir, il a dû comprendre.

Cher Jeon Jungkook,
Cette vie n'était pas celle qui nous était due.

J.JK | Même les monstres rêvent d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant